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![]() ![]() ![]() ![]() «C'est le calme plat»,
selon l'expression d'un gérant d'une Agence de voyages et de tourisme, Nadir
Belhadj, qui répondait à une question du Le Quotidien d'Oran'à
propos de la tendance des vacances des Algériens.
Les clients ne se bousculent pas pour des réservations en vue de passer les vacances d'été hors du pays, c'est tout juste si on vient pour se renseigner sur une destination ou une autre, sans même effectuer une pré-réservation, a-t-il ajouté. Toutefois, notre interlocuteur fera remarquer qu'il faut attendre les résultats du bac, soit après le 20 juillet, pour avoir une idée sur la tendance des grands départs en vacances d'été. Des milliers de familles sont liées, à cette date du 20 juillet, et aucune d'elles ne peut se lancer à programmer sérieusement des vacances tant qu'on n'est pas fixé sur le résultat de leur progéniture. Ce n'est pas une nouveauté, c'est toujours la même situation qui se reproduit chaque année, avec un déclic des départs en vacances après la proclamation des résultats du bac. Mais, d'une manière générale on peut affirmer que les destinations des Algériens ne changent pas trop, d'année en année, c'est toujours, la Tunisie qui occupe le top des destinations, puis arrivent la Turquie, la Grèce et d'autres lointains pays pour une catégorie particulière de clients. Le gros des troupes de touristes algériens choisit la Tunisie ou la Turquie, pour une question de commodités financières et de facilités d'accès, notamment en rapport avec les difficultés d'obtention des visas pour d'autres pays, qui font que les destinations vers l'Europe ou tout autre pays difficile d'accès sont très peu demandées par les touristes algériens, assurent des voyagistes. Il y a aussi les conditions socio-économiques, comme l'inflation, la cherté de la vie et des services, qui constituent des barrières infranchissables pour de nombreux ménages qui ne peuvent pas s'offrir des vacances en Algérie et encore moins à l'étranger. Se permettre des vacances de nos jours, est devenu presque un luxe que toutes les bourses ne peuvent atteindre. Nombreux sont les pères de familles et des jeunes qui nous ont déclaré que leurs vacances se limitent à passer une journée ou deux en bord de mer. Pour les mieux lotis, c'est le tourisme domestique qui prime. On pense à louer une maison dans une ville côtière pour une semaine au maximum, et l'on doit se saigner pour l'avoir, précisent nos interlocuteurs. On comprend que les vacances, y compris à l'intérieur du pays, ne sont pas abordables pour toutes les catégories sociales. Cependant, dans l'ensemble, c'est le tourisme domestique ou local qui cartonne par ces temps où il est difficile de joindre les deux bouts. Nous avons remarqué, selon les propos des citoyens, qu'il existe une frustration qui fait que l'on réfléchisse à deux fois avant d'engager des dépenses importantes pour quelques jours de villégiature. La plupart des personnes interrogées rappellent qu'on sort à peine la tête de l'eau après le Ramadhan et deux Aïds, «qui nous ont fait voir le creux de la vague», raille-t-on. Les seuls loisirs durant ces vacances sont «à la journée», départ le matin vers la grande bleue et retour au bercail le soir (pour les habitants des villes intérieures du pays). D'autres, s'accrochent aux vacances organisées par les uvres sociales de leurs entreprises ou établissements employeurs, qui leur assurent une semaine de vacances à moindre frais. Mais, ce ne sont pas tous les travailleurs qui peuvent prétendre au bénéfice de cette planche de salut. |
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