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Ghaza: L'ONU réclame une enquête sur les massacres des aides alimentaires

par Mohamed Mehdi

Mardi 633e jour de l'agression sioniste et 121e jour du siège total de Ghaza, l'armée génocidaire d'Israël continue de massacrer la population civile et les demandeurs d'aide alimentaire.

Le bilan statistique quotidien, publié hier par le ministère palestinien de la Santé, indique que le nombre de victimes transférés vers les hôpitaux, durant les précédentes 24 heures (lundi), s'est élevé à 579 victimes, dont 116 martyrs et 463 blessés, soit au total 56.647 martyrs et 134.105 blessés depuis le 7 octobre 2023.

En outre, le nombre de victimes de la barbarie israélienne depuis la violation du cessez-le-feu, le 18 mars 2025, est passé à 6.315 martyrs et 21.064 blessés.

Parmi les victimes, il y a également les 600 martyrs et plus de 4.278 blessés parmi les demandeurs d'aide alimentaire, depuis le lancement du plan israélo-américain, le 27 mai dernier.

Les bombardements israéliens s'intensifient davantage à Ghaza. Hier, pas moins de 51 martyrs, dont 16 demandeurs d'aide alimentaire, ont été recensés suite aux attaques incessantes des forces d'occupation israéliennes depuis l'aube jusqu'à 15h (localement), selon des sources hospitalières citées par Al Jazeera.

UNRWA : plus de 82% de la population a été déplacée dans Ghaza

Dans un communiqué, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) «a mis en garde, mardi, contre la hausse continue des victimes civiles dans la bande de Ghaza, en particulier des personnes déplacées, tuées alors qu'elles cherchent de la nourriture dans les sites de distribution d'aide», rapporte l'agence palestinienne Wafa.

Dans une autre publication sur X, l'UNRWA a indiqué, hier, que «plus de 82% de la population de Ghaza est soumise à des ordres de déplacement».

«Une école de l'UNRWA transformée en abri à Ghaza a été attaquée tôt le lundi 30 juin par les forces israéliennes. Des personnes déplacées s'y étaient réfugiées. L'impact a causé des dégâts importants. Aucun blessé n'a été signalé», affirme l'agence onusienne.

L'UNRWA rappelle que «plus de 82% de la population de Ghaza est soumise à des ordres de déplacement» et que «les habitants n'ont nulle part où aller».

Plus de 170 ONG appellent à cesser le plan d'aide meurtrier israélo-américain

Oxfam et plus de 170 autres ONG opérant à Ghaza ont appelé, lundi, à une «action immédiate pour mettre fin au programme meurtrier de distribution israélien (y compris la Fondation humanitaire de Gaza – GHF)», et de «revenir aux mécanismes de coordination existants sous l'égide de l'ONU», lit-on dans le communiqué publié sur le site d'Oxfam. L'appel, qui exige également de «lever le blocus imposé par le gouvernement israélien sur l'aide humanitaire et les fournitures commerciales», note que le plan mis en place par les Américains et les Israéliens a remplacé «les 400 points de distribution d'aide, opérationnels pendant le cessez-le-feu temporaire à Ghaza» par «seulement quatre sites de distribution contrôlés par l'armée (israélienne, ndlr), forçant deux millions de personnes à se réfugier dans des zones militarisées et surpeuplées, où elles sont quotidiennement confrontées à des tirs et à de nombreuses victimes en essayant d'accéder à la nourriture et se voient privées d'autres fournitures vitales».

Le document rappelle qu'en «moins de quatre semaines, plus de 500 Palestiniens ont été tués et près de 4.000 blessés en tentant simplement d'accéder à la nourriture». «Les forces israéliennes et les groupes armés – dont certains opéreraient avec le soutien des autorités israéliennes – ouvrent désormais régulièrement le feu sur des civils désespérés qui risquent tout pour survivre».

Les ONG notent que «le système humanitaire est délibérément et systématiquement démantelé par le blocus et les restrictions imposés par le gouvernement israélien, un blocus désormais utilisé pour justifier l'arrêt de la quasi-totalité des autres opérations d'aide au profit d'une alternative meurtrière, contrôlée par l'armée, qui ne protège pas les civils et ne répond pas aux besoins fondamentaux».

Le sous-secrétaire général pour le Moyen-Orient, Khaled Khiari, a déclaré, lors d'un point de presse avec les ambassadeurs au Conseil de sécurité, que «plus de 1.000 Palestiniens avaient été tués depuis la mi-juin seulement, dont beaucoup alors qu'ils cherchaient de l'aide», lit-on dans un compte-rendu publié, mardi, sur le site de l'ONU.

Après avoir cité de «multiples incidents impliquant les Forces de défense israéliennes (FDI) ouvrant le feu près de points de distribution de nourriture», M. Khiari a exprimé une «ferme condamnation» de ces tueries, avant d'appeler à une «enquête immédiate et indépendante».

« Nous demandons une enquête immédiate et indépendante sur ces événements et que les auteurs soient tenus responsables », a déclaré M. Khiari, réitérant la position de l'ONU de «ne participer à aucune modalité d'acheminement de l'aide qui ne respecte pas les principes humanitaires fondamentaux d'humanité, d'impartialité, d'indépendance et de neutralité », précise la même source.