Le ministre du Commerce intérieur et de la régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a donné des instructions pour intensifier les contrôles, notamment dans les secteurs de la restauration et plus particulièrement dans les fast-foods, afin de réduire les intoxications alimentaires en cette période estivale. Il a appelé également à l'intensification des campagnes de sensibilisation au profit des commerçants et consommateurs aux conditions de conservation, d'hygiène et de sécurité alimentaire». Sachant que ce genre d'intoxication est plus fréquent en été avec l'augmentation de la chaleur qui favorise la prolifération des bactéries dans les aliments.

Ces propos ont été tenus lors d'une réunion de coordination présidée lundi, consacrée au suivi du nombre de dossiers liés au contrôle des marchés et à la garantie de leur approvisionnement régulier, ainsi qu'à la prévention contre les intoxications alimentaires. Des cas d'intoxications alimentaires ont été enregistrés récemment. L'exemple le plus édifiant est celui signalé par l'Association algérienne de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (APOCE) à travers son bureau de wilaya de Sidi Bel Abbès.

Dénonçant ainsi le drame survenu à Tilmouni (une commune de Sidi Bel Abbès) le 23 juin dernier, où une intoxication alimentaire a coûté la vie à un père de famille. Cinq membres de sa famille ont été hospitalisés.

Les membres de l'association appellent à la vigilance en précisant que «les températures élevées favorisent la prolifération des bactéries et augmentent les risques d'intoxication alimentaire». Et d'appeler les consommateurs à consommer des aliments bien cuits, de vérifier la fraîcheur des produits, d'éviter les plats exposés à la chaleur et de privilégier les endroits respectant les règles d'hygiène, tout en rappelant les bienfaits de l'hydratation et la nécessité de laver soigneusement fruits et légumes. L'an dernier, les autorités sanitaires ont fait état de deux décès enregistrés à la suite d'intoxications alimentaires.

D'ailleurs, le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, avait affirmé, dans ce contexte, lors des travaux d'une journée de sensibilisation sur les intoxications alimentaires l'année dernière que «plus de 1.600 cas d'intoxications alimentaires ont été enregistrés depuis le 1er juin au 30 août 2024". Précisant que la plupart de ces cas ont été enregistrés dans les espaces commerciaux et des lieux privés lors de banquets, mariages, réunions familiales. Le président de l'association «Al Aman» pour la protection des consommateurs, Hassan Menouar, a affirmé dans une déclaration au «Quotidien d'Oran» que les chiffres, bien qu'ils soient officiels, ne reflètent pas toujours la réalité de manière précise. Ce qui est important pour le président de l'association «Al Aman» est l'implication de toutes les parties prenantes dans le contrôle et la sensibilisation pour réduire les cas d'intoxication alimentaire car le risque est bien réel, surtout dans certaines conditions comme la chaleur estivale. M. Menouar a souligné que le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales doit intervenir pour faire activer les bureaux d'hygiènes qui sont au niveau des APC. Les associations doivent multiplier les campagnes de sensibilisation bien évidemment selon leurs moyens. Le président de l'association «Al Aman» regrette le fait que le cadre de consommation en Algérie «est en nette dégradation».

En précisant que de plus en plus de personnes mangent à l'extérieur, que ce soit dans des restaurants, des fast-foods, ou auprès des vendeurs parfois même sur la voie publique, consommant des aliments sensibles et périssables. Il dira que cette tendance est alimentée par divers facteurs, notamment des changements dans les modes de vie, des femmes qui travaillent et qui n'arrivent pas à cuisiner tout le temps à la maison, des jeunes qui préfèrent la restauration rapide sans parler de la nourriture livrée à domicile sans que le consommateur puisse connaître les conditions de préparation. «La réduction des intoxications alimentaires est l'affaire de tous», conclut notre interlocuteur.