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Ghaza: La famine s'amplifie

par Mohamed Mehdi

Samedi 630e jour de l'agression sioniste et 118e jour du siège total de Ghaza, l'armée génocidaire d'Israël continue de massacrer la population civile et les demandeurs d'aide alimentaire.

Le bilan statistique quotidien, publié hier par le ministère palestinien de la Santé, indique que le nombre de victimes transférées vers les hôpitaux, durant les précédentes 24 heures (vendredi), s'est élevé à 502 victimes, dont 81 martyrs et 422 blessés, ce qui porte le nombre total des victimes depuis octobre 2023, à 56.412 martyrs et 133.054 blessés. Quant au nombre de victimes de la barbarie israélienne depuis la violation du cessez-le-feu par l'entité sioniste, le 18 mars 2025, il est passé à 6.089 martyrs et 21.013 blessés.

Les bombardements d'hier ont ciblé plusieurs régions de Ghaza faisant des dizaines de martyrs et davantage de blessés. Selon un bilan provisoire établi par des sources hospitalières, citées par Al Jazeera, jusqu'aux environs de 14h (localement), le nombre de victimes était de 58 martyrs, parmi eux 23 recensés dans la ville de Ghaza et le nord de l'enclave assiégée. A noter aussi que parmi ces 23 martyrs de la ville de Ghaza, 20 dont 9 enfants sont morts dans une frappe aérienne israélienne sur un marché populaire dans le quartier d'Al-Tuffah.

Dans le sud de l'enclave, le Complexe médical Nasser a recensé 6 martyrs après que les forces d'occupation israéliennes ont ouvert le feu près d'un centre d'aide, au nord de la ville de Rafah, et 4 autres martyrs dans un bombardement israélien sur la ville d'Al-Qarara, au nord de Khan Younes.

Le nombre d'enfants morts de malnutrition s'élève à 66

Le Bureau des médias du gouvernement de Ghaza a annoncé, hier, que le nombre d'enfants morts de malnutrition s'élève à 66 en raison de la fermeture des points de passage, du renforcement du blocus et de l'interdiction d'entrée de lait infantile, des compléments alimentaires pour les groupes les plus vulnérables, en particulier les nourrissons, les malades, et les femmes enceintes.

«Ce comportement constitue un crime de guerre et un crime contre l'humanité, et révèle l'utilisation délibérée de la famine par l'occupation israélienne comme arme d'extermination des civils, en particulier les enfants, en violation flagrante du droit international humanitaire et des Conventions de Genève» ajoute la déclaration du gouvernement.

«Nous tenons également responsables les pays qui soutiennent et sont complices du crime de génocide, principalement les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne, pour leur participation active à ces graves violations», ajoute le communiqué qui fait appel à la communauté internationale, les Nations Unies et les pays arabes et islamiques à intervenir d'urgence et à faire pression sur l'occupation pour qu'elle ouvre immédiatement les points de passage, autorise l'entrée de nourriture et de fournitures médicales, et sauve les enfants et les patients restants avant qu'il ne soit trop tard».

De son côté, le directeur général du ministère palestinien de la Santé à Ghaza a déclaré à Al Jazeera que des milliers d'enfants souffrent de malnutrition sévère.

Toujours concernant la situation des bébés et des femmes enceintes, le Dr Ali Tawil, médecin à Ghaza, a alerté, dans une publication sur X, que les praticiens de l'enclave «constatent une augmentation sans précédent des naissances prématurées, des poids de naissance dangereusement faibles et des malformations congénitales effroyables chez les nouveau-nés», ajoutant qu'il s'agit de «pathologies jamais observées à une telle échelle».

«Les rapports médicaux indiquent que la cause de cette catastrophe sanitaire est l'exposition prolongée aux armes toxiques israélo-américaines, qui ont des effets mortels sur les mères et leurs enfants à naître. Ce qui se passe n'est pas seulement l'extermination des vivants, mais aussi celle des enfants à naître», a-t-il expliqué.

Des morts et des blessés parmi les soldats sionistes

Les Brigades Al Qassam et Al Qods ont annoncé, samedi, plusieurs opérations ciblant les troupes sionistes à Ghaza, alors que les Ansar Allah du Yémen ont affirmé avoir frappé une «cible importante» à Bir Es-Sab'a dans les territoires palestiniens occupés.

Les Brigades al-Qassam ont ciblé «4 excavatrices israéliennes avec des missiles Al-Yassin 105, dans le centre de la ville d'Abasan al-Kabira, à l'est de Khan Younes, dans le sud de la bande de Ghaza. Les quatre engins ont été totalement incendiés. Nos combattants ont constaté plusieurs morts et blessés parmi les soldats israéliens sur le site ciblé, ont observé l'atterrissage d'un hélicoptère pour les évacuer».

Toujours dans la ville d'Abasan al-Kabira, la branche militaire du Hamas ajoute que ses combattants ont ciblé, vendredi, un char Merkava et un bulldozer militaire D9 avec deux bombes terrestres hautement explosives.

De leur côté, les brigades al-Qods, la branche militaire du Jihad islamique, affirment avoir fait exploser un engin contre un «véhicule militaire israélien qui avait pénétré sur la route n°5, au nord de Khan Younes» et ajoutent que leur combattants ont visé un «engin excavateur israélien avec des mitrailleuses» dans la même région.

Par ailleurs, très tôt dans la journée de samedi, un missile balistique «Zulfiqar» des forces yéménites a frappé une «cible israélienne sensible» à Bir Es-Sab'a, ont indiqué Ansar Allah.

Le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree, a déclaré que «l'opération avait été menée à l'aide d'un missile balistique Zulfiqar qui a atteint sa cible avec succès». Des médias israéliens ont fait état, plus tard, de fortes explosions dans la région d'Arad, à l'est de Bir Es-Sab'a.