Renvoyé une première fois, le 21 mai dernier, par la Chambre correctionnelle d'appel près la Cour d'Alger, le procès en appel de l'écrivain Boualem Sansal s'est tenu hier, mardi 24 juin, en présence de l'accusé, qui a assuré sa propre défense.

Le Procureur de la République près la Cour d'appel d'Alger a maintenu la ligne du même réquisitoire prononcé lors du procès en première instance, réclamant une peine de 10 de prison ferme et 1 million de dinars d'amende contre l'accusé qui répond des griefs «d'atteinte à l'unité nationale, outrage à corps constitué, pratiques de nature à nuire à l'Economie nationale et détention de vidéos et de publications menaçant la sécurité et la stabilité du pays». Le verdict sera rendu mardi prochain, 1er juillet.

Rappelons que l'accusé, arrêté le 16 novembre 2024, lors de son arrivée à l'Aéroport ‘Houari Boumediene' en provenance de Paris, a été condamné, en première instance, le 27 mars 2025, à 5 ans de prison ferme et une amende de 500.000 dinars.

Après son arrestation, dans un contexte de crise diplomatique entre l'Algérie et la France, qui a éclaté en juillet 2024, suite à la reconnaissance par Paris du prétendu plan marocain pour l'autonomie du Sahara occidental, l'affaire a pris une tournure diplomatique avec la montée au front de l'extrême droite derrière Boualem Sansal, exigeant sa libération dans une ingérence flagrante dans les affaires intérieures algériennes.

Mais, le ton a changé depuis, et les proches de Boualem Sansal, ainsi que tous ses soutiens, se sont tournés vers le président de la République pour lui demander un geste d'humanité, notamment eu égard à la santé de l'accusé, en lui accordant la grâce présidentielle.