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Des bases US ciblées: L'Iran riposte aux bombardements américains

par Mohamed Mehdi

L'Iran a lancé lundi soir une "puissante" réponse à "l'agression américaine", a annoncé la télévision d'Etat iranienne, en riposte aux frappes américaines contre des sites nucléaires iraniens.

"L'opération (de tirs) de missiles iraniens contre les bases américaines situées au Qatar et en Irak a commencé et porte le nom "Bénédiction de la victoire", a pour sa part indiqué l'agence de presse officielle Irna. Des explosions ont été entendues par des journalistes de l'AFP au Qatar, qui abrite la plus grande base américaine du Moyen-Orient.

Pour sa part, le Qatar a dénoncé l'attaque de missiles iraniens visant une base américaine sur son territoire, en la qualifiant de "violation flagrante" de sa souveraineté. "Nous exprimons la ferme condamnation par l'Etat du Qatar de l'attaque de la base aérienne d'Al-Udeid par le Corps des gardiens de la révolution iranien, que nous considérons comme une violation flagrante de la souveraineté et de l'espace aérien de l'Etat du Qatar, ainsi que du droit international", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, dans un communiqué.

Plus tôt, des diplomates et des responsables militaires de la République islamique affirmaient que les Etats-Unis devaient «payer un prix direct» de leurs attaques. Cité par CNN, un «responsable iranien» a déclaré que Téhéran veut que les États-Unis "payent directement" pour leurs attaques au lieu de se cacher derrière Israël.

«Le gouvernement iranien souhaite que les États-Unis "paient directement pour la guerre, plutôt que de se tenir derrière Israël et de poursuivre son projet sans avoir à en payer le coût", rapporte CNN citant un haut responsable iranien.

«Le moral est au beau fixe et l'immense demande du peuple iranien de frapper Israël est sans précédent», a poursuivi le même responsable, ajoutant que l'Iran considère que les appels à une pause temporaire dans la guerre sont une «tromperie visant à évaluer l'état de préparation de l'Iran à poursuivre la guerre» qui, selon lui, «pourrait durer jusqu'à deux ans» affirmant que Téhéran «est prête à y faire face».

De son côté, le chef d'état-major iranien Abderrahim Mousavi a réaffirmé la volonté de Téhéran de répondre à «l'erreur américaine» avec «fermeté et proportionnellement à l'action de l'agresseur».

«Trump a violé notre souveraineté en attaquant 3 points de notre territoire et a causé des dommages, et cela ne restera pas sans réponse. Nous répondrons à l'erreur américaine avec fermeté et proportionnellement à l'action de l'agresseur», a déclaré Mousavi, cité par Al Jazeera.

Quant à la Mission iranienne auprès des Nations unies, elle a déclaré que «les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, et Israël, ainsi que le Directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, seront tenus pour responsables de la mort d'innocents dans notre pays».

La société Ambrey de management du risque maritime soulignait avoir la certitude que Téhéran répondra aux attaques américaines.

Dans une nouvelle «circulaire sur les menaces» dues, cette fois, à «l'intervention des Etats-Unis dans le conflit Israël-Iran», Ambrey estimait que «l'Iran est considéré comme presque certain de répondre militairement aux frappes américaines sur les installations nucléaires».

«Cette riposte comprendra probablement des attaques ou des saisies de navires affiliés aux États-Unis», ajoute la circulaire, qui note qu'en cas de «fermeture» du détroit d'Ormuz, «il est plus probable qu'il s'agisse d'une action ciblée, axée sur les navires américains et israéliens».

«Il n'est pas certain que l'intervention américaine ait pris fin. Les Houthis ont également promis de réagir», soulignait encore la note d'Ambrey confirmant que «la navigation marchande a été quelque peu perturbée».

La Chine : les attaques américaines un «mauvais précédent»

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré hier qu'il a eu une «bonne réunion» avec le président russe Vladimir Poutine, notant que les discussions ont porté «en détail» sur les développements au Moyen-Orient, a rapporté Reuters.

Sur les positions de la Russie, le MAE iranien les qualifie de «bonnes et fortes».

«Les positions de la Russie sont bonnes et fortes. La Russie s'efforce d'amener le Conseil de sécurité à agir, même si elle se heurte au veto des États-Unis», dit-il encore.

De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a qualifié les attaques américaines contre les installations nucléaires iraniennes de «mauvais précédent».

«Les attaques d'Israël contre l'Iran, fondées sur une éventuelle menace future envoient de mauvais signaux au monde», a ajouté Wang Yi.

Ghaza : l'armée sioniste continue de tuer les demandeurs d'aide

Lundi 626e jour de l'agression sioniste et 114e jour du siège total de Ghaza, l'armée génocidaire d'Israël continue ses massacres de la population civile et des demandeurs de l'aide alimentaires. Dans son bilan statistique quotidien publié hier, le ministère palestinien de la Santé a indiqué que le nombre de victimes transférées vers les hôpitaux, durant les précédentes 24 heures (dimanche), s'est élevé à 356 victimes, dont 39 martyrs et 317 blessés, portant le nombre total des victimes depuis le début du génocide israélien en octobre 2023, à 55.998 martyrs et 131.559 blessés.

Le bilan des massacres depuis la reprise des bombardements, le 18 mars 2025, est passé à 5.685 martyrs et 19.518 blessés.

En outre, le nombre de victimes des tirs israéliens sur les demandeurs de l'aide alimentaire lors de la journée de dimanche s'est élevé à 17 martyrs et 136 blessés, soit un total de 467 martyrs et 3.602 blessés depuis le 27 mai dernier date du lancement du plan américano-israélien d'aide alimentaire militarisée.

Par ailleurs, «dans le cadre de son engagement de transparence et pour honorer les sacrifices du peuple palestinien», le ministère de la Santé a publié hier les listes nominatives actualisées (au 15 juin 2025) des martyrs du génocide israélien à Ghaza.

La liste portant sur l'ensemble des martyrs (dont les cas ont été documentés par les services du ministère de la Santé de Ghaza) contient l'identité de 55.202 martyrs (nom, prénom, sexe, âge et numéros d'identité). Trois autres listes ont été également rendues publiques répertoriant l'identité de 17.121 enfants martyrs âgés de moins de 24h à 17 ans (31%), de 9.126 femmes martyrs âgées de 18 à 59 ans (16,53%), et plus de 4.137 martyrs personnes âgées de plus de 60 ans (7,49%).

On en déduit de ces quatre listes, que le nombre des hommes martyrs (âgés de 18 à 59 ans) est de 24.818 (44,95%).

Les demandeurs d'aide alimentaire : une cible favorite des Israéliens

Lundi, les bombardements et les tirs israéliens à Ghaza ont fait, depuis l'aube jusqu'à 15h (localement), au moins 35 martyrs, dont 15 personnes qui attendaient de l'aide alimentaire, ainsi que des dizaines de blessés, ont indiqué des sources médicales à Al Jazeera.

Sur les 15 martyrs parmi les demandeurs d'aide, 10 ont été tués à proximité des centres d'aide au nord de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, et 15 autres ont été blessés, a rapporté Al Jazeera citant une source au complexe médical Nasser.

Très tôt dans la journée de lundi, l'aviation génocidaire d'Israël a bombardé des tentes abritant des personnes déplacées à l'ouest de Khan Younes, faisant plusieurs martyrs et blessés. Hier, le Centre pour la protection des journalistes palestiniens (CPJA) a condamné les attaques contre les professionnels des médias à Ghaza.

«Nous condamnons les attaques israéliennes répétées contre le camp de journalistes situé près du complexe médical Nasser à Khan Younes», a déclaré le CPJA faisant état d'attaques répétées de l'occupation, par des tirs de balles et d'éclats de roquettes, en direction des tentes des journalistes.

Le communiqué précise que cette situation a obligé les professionnels à quitter ce camp qui constitue un espace de travail et de repos. «Un grand nombre de journalistes ont quitté le camp dans des conditions dangereuses. Le camp compte 38 tentes pour les médias, qui accueillent environ 280 journalistes. La plupart des journalistes restent à proximité du complexe médical afin de continuer à couvrir les événements sur le terrain. Ces violations sont contraires au droit humanitaire international», ajoute le document.