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Plus de 182.000 victimes: Le monde s'accommode du génocide israélien à Ghaza

par Mohamed Mehdi

Mercredi 614e jour de l'agression sioniste et 102e jour du siège de Ghaza, l'armée génocidaire d'Israël intensifie ses massacres contre la population civile. Le bilan statistique quotidien du ministère palestinien de la Santé, publié hier, indique que le nombre de victimes arrivés dans les hôpitaux, durant les précédentes 24 heures (mardi), s'est élevé à 597 victimes, dont 123 martyrs et 474 blessés. Ce nouveau bilan porte le nombre de victimes, depuis le début du génocide israélien en octobre 2023, à 55.104 martyrs et 127.394 blessés.

En outre, ajoute le ministère, depuis la reprise des bombardements le 18 mars 2025, le bilan a atteint 4.701 martyrs et 14.879 blessés.

Le document indique, par ailleurs, que le bilan des victimes dans les zones de la prétendue «aide humanitaire», s'est élevé 57 martyrs et 363 blessés, portant à 224 le nombre total de personnes tuées et plus de 1.858 blessées parmi ceux qui s'étaient déplacés pour obtenir des colis alimentaires.

Le nombre croissant de blessés et celui décroissant des hôpitaux encore fonctionnels rend quasiment impossible une prise en charge même minimale des victimes.

«Les hôpitaux connaissent une forte surpopulation, au moment où l'occupation continue d'empêcher l'entrée de fournitures médicales vitales. Des centaines de patients et de blessés souffrent de soins incomplets en raison de la forte diminution des effectifs dans les services médicaux restants», a déclaré hier le ministre de la santé dans un second communiqué.

La même source souligne aussi que «la situation sanitaire dans le nord du gouvernorat de la bande de Ghaza est catastrophique après la fermeture de tous les hôpitaux de la région», alors que les établissements «encore opérationnels sont menacés d'effondrement, assiégés par des crises étouffantes qui rendent impossible la poursuite des soins médicaux».

Dans la même déclaration, le ministère a renouvelé son «appel urgent à toutes les parties concernées à intervenir immédiatement afin d'empêcher l'effondrement total du système de Ghaza».

PAM : La crainte de famine reste forte à Ghaza

«Après près de 80 jours de blocage total de l'aide, et une assistance au compte-gouttes depuis la réouverture, la crainte de la famine à Ghaza reste forte», a affirmé le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) dans une déclaration publiée le 10 juin.

Le communiqué précise que depuis la «reprise limitée de l'aide humanitaire à Ghaza le 19 mai», le PAM n'a pu acheminer que de «petites quantités de nourriture et d'aide vitales».

Dans la nuit du 9 au 10 juin, «le PAM a dépêché 59 camions transportant une aide alimentaire vitale destinée au nord de Ghaza». «Le convoi, transportant 930 tonnes de farine de blé, a été arrêté en cours de route et déchargé par des civils affamés ayant un besoin urgent de nourriture pour nourrir leurs familles. Un deuxième convoi, transportant 21 camions d'aide alimentaire destinés au sud de Ghaza, a été retardé et a attendu plus de 36 heures pour obtenir les autorisations nécessaires», ajoute le document.

Selon le communiqué, entre le 19 mai et le 10 juin «le PAM a acheminé plus de 700 camions d'aide au poste-frontière de Kerem Shalom». Cependant, ajoute l'organisation, «ce chiffre doit être comparé aux 600 à 700 camions d'aide transportés chaque jour pendant le cessez-le-feu du début de l'année», pour expliquer que «ce volume représente une infime partie des besoins d'une population de 2,1 millions d'habitants, et est bien trop lent pour répondre aux besoins considérables».

ONU : Israël coupable d'extermination dans des attaques contre des écoles et des mosquées

Dans un rapport publié mardi, la Commission d'enquête internationale indépendante des Nations Unies sur le territoire palestinien occupé, y compris El Qods-Est et Israël, est catégorique : Israël a commis des crimes d'« extermination » en attaquant des civils palestiniens réfugiés dans des écoles et des lieux de culte à Ghaza.

Le rapport, cité par Al Jazeera English (AJE), indique également que les forces israéliennes ont commis des crimes de guerre, « notamment des attaques dirigées contre des civils et des homicides volontaires, lors de leurs attaques contre des établissements scolaires, qui ont fait des victimes civiles».

« Nous constatons de plus en plus d'indices indiquant qu'Israël mène une campagne concertée visant à anéantir la vie des Palestiniens à Ghaza », a déclaré dans un communiqué la présidente de la commission, Navi Pillay, ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

Le document indique qu'Israël a détruit ou endommagé plus de 90% des bâtiments scolaires et universitaires de l'enclave et détruit plus de la moitié des sites religieux (des mosquées et des églises) et culturels du territoire.

«Le ciblage par Israël de la vie éducative, culturelle et religieuse du peuple palestinien portera préjudice aux générations présentes et futures, entravant leur droit à l'autodétermination», a poursuivi Mme Pillay.

Le rapport sera officiellement présenté au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies le mardi 17 juin, précise AJE qui rappelle que le précédent rapport, publié en mars, accusait Israël de commettre des «actes génocidaires» en détruisant des centres de santé reproductive, ce qui a valu à la Commission d'être qualifiée d'«organisme antisémite, corrompu, soutenant le terrorisme et non pertinent» par Netanyahu.