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Palestiniens massacrés à un point d'aide humanitaire: La culpabilité américano-sioniste prouvée

par Mohamed Mehdi

Lundi, 605e jour de l'agression sioniste et 93e jour de blocus humanitaire total, l'armée génocidaire d'Israël intensifie ses massacres contre la population civile de Ghaza. Le bilan statistique quotidien du ministère palestinien de la Santé, publié hier, indique que le nombre de victimes arrivées dans les hôpitaux, durant les précédentes 24 heures, s'est élevé à 52 martyrs et 503 blessés. Ces chiffres ne prennent pas en compte le nombre de victimes transférées vers les hôpitaux du nord de l'enclave en raison de la difficulté d'accès à ces régions, explique le ministère. Ce nouveau bilan porte à 54.470 martyrs et 124.693 blessés, le nombre de victimes depuis le début du génocide israélien à Ghaza, et à 4.201 martyrs et 12.652 blessés depuis la reprise des bombardements le 18 mars 2025.

Le ministère de la Santé avait annoncé, dimanche en fin d'après-midi, que les forces d'occupation israéliennes ont bombardé le centre de dialyse Noura Al-Kaabi, dans le nord de la bande de Ghaza.

«Ce centre fournissait des services de dialyse aux patients souffrant d'insuffisance rénale. Sa destruction représente une grave menace pour la santé des malades», ajoute le ministère qui rappelle que «41% d'insuffisants rénaux de Ghaza sont décédés depuis le début de l'agressions sioniste, faute d'accès aux centres de dialyse et suite à la destruction des centres et services dédiés».

Des images diffusées sur Internet montraient plusieurs gros engins de l'armée génocidaire d'Israël s'appliquer à détruire le centre de dialyse Noura Al-Kaabi.

Les bombardements d'hier, sur différentes parties de Ghaza, ont fait 32 martyrs et des dizaines de blessés, selon un bilan provisoire de la journée rapporté par Al Jazeera citant des sources aux hôpitaux Nasser, Baptiste et Al-Shifa. Pas moins de 16 martyrs, dont 6 enfants, ont été recensés dans une frappe aérienne israélienne sur une maison à Jabalia al-Balad, au nord de la bande de Ghaza, a ajouté la même source.

Le Dr Mounir al-Barsh, Directeur général du ministère de la Santé de la bande de Ghaza, a annoncé, hier, le martyr de 10 membres de la famille de sa sœur suite à un bombardement israélien qui a ciblé leur domicile à Jabalia al-Balad.

Les massacres de la faim documentés

Après que l'armée sioniste a nié, dimanche, avoir tiré sur les Palestiniens qui s'étaient dirigés vers le «centre d'aide» de Rafah en diffusant une vidéo montrant des «hommes armés palestiniens», l'Observatoire euro-méditerranéen des Droits de l'Homme (Euro-Med Monitor), a annoncé avoir documenté l'attaque et a qualifié de «scandale» le démenti et la vidéo niant toute responsabilité dans le massacre.

«La vidéo de l'occupation niant toute responsabilité dans le massacre de Rafah a tourné au scandale», affirme un communiqué de l'Observatoire qui précise que les images diffusées par l'armée sioniste «montraient en réalité un gang soutenu par Israël volant des camions à Khan Younes, et non à Rafah».

«Des civils ont tenté de récupérer l'aide volée, et le gang a ouvert le feu sous la surveillance d'un drone. Les images de l'armée israélienne ont révélé un autre crime : la protection et le soutien de gangs de pillards», affirme Euro-Med Monitor.

En outre, l'ONG affirme que son équipe «a documenté les forces d'occupation israéliennes ouvrant le feu sur des milliers de civils rassemblés dimanche à l'aube à Rafah, près d'un point d'aide humanitaire installé par l'armée israélienne».

«Les forces d'occupation israéliennes et l'organisation américaine (GHF, ndlr) ont demandé aux Palestiniens d'attendre jusqu'à 6 heures du matin pour franchir les portes d'inspection. Les Palestiniens ont été la cible de tirs directs de drones quadricoptères, suivis d'obus de chars. Des membres de l'organisation américaine ont également tiré des grenades lacrymogènes sur la foule affamée, faisant des dizaines de victimes et provoquant une bousculade massive pour échapper à la mort et aux tirs», ajoute le document. «Ces tirs ont causé la mort d'au moins 31 civils, dont deux femmes, selon un bilan non définitif. Plus de 200 autres personnes ont été blessées et un nombre indéterminé de personnes sont toujours portées disparues», affirme encore la déclaration.

L'UNRWA appelle à un passage sûr pour distribuer l'aide humanitaire essentielle

«Pour mener à bien une opération de distribution alimentaire ordonnée à Ghaza, il est nécessaire de créer des conditions sur le terrain similaires à celles qui prévalaient pendant le cessez-le-feu de près de deux mois rompu par Israël en mars», a déclaré Sam Rose, directeur de l'UNRWA à Ghaza.

«Nous avons besoin exactement de ce que l'UNRWA, le Programme alimentaire mondial (PAM) et d'autres acteurs ont pu faire pendant le cessez-le-feu… Nous avons besoin d'un passage sûr. Nous avons besoin d'une ouverture de la frontière… et nous devons utiliser nos réseaux de distribution établis», a-t-il ajouté.

M. Rose a déclaré que l'agence dispose de l'infrastructure nécessaire. «Nous devons être autorisés à faire notre travail», a-t-il poursuivi. Mettant en garde contre les retards, il a ajouté : «Nous n'avons pas le temps. Les habitants de Ghaza n'ont pas le temps».