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Aide humanitaire: Une «parodie de la tragédie de masse à Ghaza»

par Mohamed Mehdi

Samedi, 603e jour de l'agression sioniste et 91e jour de blocus humanitaire total, l'armée génocidaire d'Israël intensifie ses massacres contre la population civile de Ghaza.

Le bilan statistique quotidien du ministère palestinien de la Santé, publié hier, indique que le nombre de victimes arrivées dans les hôpitaux, durant les précédentes 24 heures, s'est élevé à 60 martyrs et 284 blessés.

Ces chiffres ne prennent pas en compte le nombre de victimes transférées vers les hôpitaux du nord de l'enclave en raison de la difficulté d'accès à ces régions, explique le ministère.

Ce nouveau bilan porte à 54.381 martyrs et 124.054 blessés, le nombre de victimes depuis le début du génocide israélien à Ghaza, et à 4.117 martyrs et 12.013 blessés depuis la reprise des bombardements le 18 mars 2025.

Concernant la situation dans les hôpitaux de Ghaza, le ministère affirme que «les équipes techniques travaillent avec des moyens limités et épuisants afin de renforcer l'approvisionnement en électricité des services vitaux», rappelant que «l'occupation a récemment bombardé et incendié un grand nombre de générateurs, notamment trois de grande capacité», et que les générateurs restants «risquent de tomber en panne en raison du manque de pièces de rechange».

La Protection civile mène des missions continues

Les bombardements israéliens, depuis l'aube jusqu'à 15h (localement) de la journée de samedi, ont fait au moins 25 martyrs et des dizaines de blessés, dans différentes régions de Ghaza, a rapporté Al Jazeera citant des sources hospitalières de l'enclave.

De son côté, la Protection civile (PC) a indiqué, dans un communiqué sur Telegram, que ses équipes d'intervention d'urgence ont effectué 22 missions dans l'enclave entre vendredi et samedi matin compte tenu de l'ampleur des bombardements israéliens.

Dans le gouvernorat assiégé du nord, où l'armée d'occupation tente d'évacuer de force les habitants, les éléments de la PC sont intervenus pour éteindre des incendies dans une maison et un véhicule, et ont récupéré des corps de martyrs dans une autre maison bombardée et secouru des blessés, indique le compte-rendu. Des interventions similaires ont eu lieu dans le centre et le sud de Ghaza.

Rappelons que lundi dernier, l'occupation israélienne a ciblé par un bombardement le directeur du Département des opérations de la Protection civile, le colonel Ashraf Abou Nar, et son épouse.

UNRWA : «Nous ne demandons pas l'impossible»

Dans une déclaration sur X, l'UNRWA estime que «l'aide qui est envoyée actuellement est une parodie de la tragédie de masse qui se déroule sous nos yeux» et dénonce un «jeu des reproches» alors que «les habitants de Ghaza meurent de faim et tentent de survivre à de lourds bombardements». «Selon certaines informations, 900 camions auraient été envoyés au cours des deux dernières semaines. Cela représente un peu plus de 10% des besoins quotidiens à Ghaza», ajoute l'UNRWA qui qualifie cette aide (israélienne, ndlr) de «parodie de la tragédie» en cours.

L'agence onusienne rappelle «qu'au cours du cessez-le-feu du début de cette année, lorsque les restrictions bureaucratiques et sécuritaires ont été levées par volonté politique, l'ONU, y compris l'UNRWA, a fait venir 600 à 800 camions par jour», et qu'«aucun détournement d'aide n'a été signalé». «C'est ainsi que nous avons collectivement renversé la tendance et empêché une famine provoquée par l'homme. La famine massive actuelle peut être stoppée. Cela nécessite une volonté politique. Nous ne demandons pas l'impossible. Laissons l'ONU, y compris l'UNRWA et ses partenaires humanitaires, faire leur travail : aider les personnes dans le besoin et préserver leur dignité», conclut la publication. Dans le même sens, un communiqué du Programme alimentaire mondial (PAM) publié, samedi sur X, relate les circonstances du «chaos» ayant entouré l'entrée de plusieurs dizaines de camions de farine de cette organisation onusienne, expliquant que cela était dû à la situation intenable dans laquelle vivent les «personnes affamées». «Le PAM a acheminé 77 camions chargés de farine à Ghaza pendant la nuit et tôt ce matin. Tous les camions ont été arrêtés en cours de route, la nourriture étant principalement emportée par des personnes affamées qui tentaient de nourrir leurs familles», explique le PAM, considérant qu'après 3 mois de blocus total, «les communautés meurent de faim et ne supportent plus de voir la nourriture passer». Ainsi, «pour redonner espoir, apaiser les craintes et prévenir un chaos accru, nous devons inonder les communautés de nourriture, et ce, dès maintenant. Seule une aide constante et à grande échelle peut rétablir la confiance», ajoute le communiqué du PAM. Pour cela, le PAM exige l'amélioration des «conditions opérationnelles». «Nous avons besoin de voies de convoi plus sûres et plus fiables, d'autorisations d'accès plus rapides et de postes-frontières supplémentaires ouverts.