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Blocus humanitaire: Ghaza se meurt

par Mohamed Mehdi

Mardi, 578e jour de l'agression sioniste et 66e jour de blocus humanitaire total, l'armée sioniste poursuit ses massacres contre la population civile de Ghaza.

Le nouveau bilan statistique quotidien du ministère palestinien de la Santé de l'enclave, publié hier, indique que le nombre de victimes de la barbarie israélienne durant les précédentes 24h (lundi) s'est élevé à 48 martyrs et 142 blessés, portant le nombre global des victimes depuis le 7 octobre 2023 à 52.615 martyrs et 118.752 blessés. Le document ajoute que depuis que l'entité sioniste a rompu le cessez-le-feu, le 18 mars dernier, les bombardements barbares ont fait 2.507 martyrs et 6.711 blessés.

Les bombardements ont continué, hier, sur plusieurs régions de Ghaza, faisant au moins 17 martyrs et des dizaines de blessés, a rapporté Al Jazeera citant des sources médicales.

Les rares hôpitaux partiellement fonctionnels de Ghaza sont menacés de fermeture en raison de l'épuisement des quantités de carburant nécessaire aux générateurs électriques, a déclaré à Al Jazeera le porte-parole de l'hôpital des Martyrs d'Al-Aqsa.

La municipalité de Khan Younes, dans le sud de la bande de Ghaza, a annoncé une réduction de 30% de tous les services essentiels liés à l'eau, à l'assainissement, à l'enlèvement des déchets et à tous les travaux d'urgence, en raison de l'épuisement du carburant nécessaire au fonctionnement des installations et équipements.

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) affirme que des centaines de milliers de Palestiniens à Ghaza ne mangent qu'un repas tous les deux ou trois jours en raison de la politique de famine imposée depuis 66 jours par Israël.

«Plus de 1.000 enfants à Ghaza souffrent de malnutrition sévère», a indiqué l'UNRWA, confirmant qu'elle ne participerait pas au plan israélien d'acheminement de l'aide humanitaire, soulignant que ce plan ne répond pas aux normes de l'ONU.

Ghaza rejette catégoriquement tout nouvel ordre d'évacuation

Le plan prévoit également le déplacement de 2,4 millions d'habitants de Ghaza dans une zone contrôlée par l'armée, ce que rejettent les Palestiniens de l'enclave, rapporte Hind Khoudary, une correspondante d'Al Jazeera English (AJE). «Les Palestiniens rejettent catégoriquement tout nouvel ordre d'évacuation. Ils affirment qu'ils ne répéteront pas l'erreur d'évacuer vers le sud de la bande de Ghaza, comme ils l'ont fait au début de la guerre. Ils sont très fermes quant à leur refus d'obéir aux ordres d'évacuation. Certains Palestiniens se disent même prêts à mourir sur leur terre, dans leurs quartiers, plutôt que de subir des déplacements répétés», écrit Hind Khoudary, à partir de Deir el-Balah, dans le centre de Ghaza. «Cependant, ils sont effrayés, stressés et terrifiés… Ils ont déjà vécu des expériences horribles lors des précédentes invasions israéliennes», ajoute la journaliste qui vit la même situation.

Agression israélienne contre la capitale Sanaa

Les médias d'Ansar Allah ont rapporté que l'aéroport international de Sanaa a été bombardé mardi par Israël. Ils ont également ajouté que le sud-ouest de la capitale yéménite a été soumis à des frappes aériennes américaines et israéliennes, ciblant la région d'Attan et la centrale électrique de Haiz dans le district de Sanhan.

Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté de son côté que d'importantes colonnes de fumée s'élevaient de l'aéroport de Sanaa après les frappes aériennes menées par des dizaines d'avions israéliens, selon la chaîne israélienne 13.

De son côté, la chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les frappes visaient les pistes et la tour de contrôle de l'aéroport de Sanaa, ainsi que des réservoirs de carburant.

Pour Sultan Barakat, enseignant à l'Université Hamad Bin Khalifa au Qatar, un commentateur d'Al Jazeera, l'attaque est un «pur vandalisme», car l'aéroport international de Sanaa n'est «pas une cible stratégique majeure» et que les affirmations israéliennes selon lesquelles il est utilisé pour recevoir des fournitures de l'Iran sont «tout simplement fausses». «L'aéroport de Sanaa n'est pas un aéroport ordinaire. Il est soumis à d'importantes restrictions de la part des Nations Unies, des Saoudiens, de la coalition; il est sous le coup de sanctions», a déclaré Barakat à Al Jazeera. Ajoutant qu'attaquer cet aéroport ne ferait qu'entraver les opérations des Nations Unies et des agences humanitaires dans l'un des pays les plus pauvres du monde.