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![]() ![]() ![]() Association des Pharmaciens: La lutte contre « les médicaments cabas », une urgence
par M. Aziza ![]()
Le président de l'Association nationale
des pharmaciens algériens (ANPHA), Mouad Tabainet, a salué, au nom de son organisation, l'initiative
du ministère du Commerce qui vise à lutter contre l'élargissement des activités
de certains commerçants dans des domaines qui relèvent de la santé publique.
Notamment, les soins médicaux, les salons esthétiques et la commercialisation
de produits pharmaceutiques non contrôlés.
Dans une déclaration faite au Le Quotidien d'Oran', M.Tabainet a mis en garde également contre la circulation de produits pharmaceutiques « cabas », qui sont introduits sur le marché, sans contrôle ni autorisation. Tout en affirmant que « cette situation doit être abordée avec la plus grande urgence ». Il souligne que la gestion des situations de tensions ou de ruptures de certains produits pharmaceutiques, ne doit en aucun cas, être considérée comme une raison pour favoriser la circulation de ces produits. Il a ainsi appelé les Autorités publiques à prendre les choses différemment, en hiérarchisant les besoins nationaux en soins et produits de santé, tout en planifiant leur enregistrement et leur approvisionnement. Il a également plaidé pour l'implication des professionnels qui sont tenus par le respect de la nomenclature nationale des actes et des produits pharmaceutiques dans cette mission de priorisation des besoins en premier. Et ce, pour éviter le recours, dans un avenir proche, à des prescriptions ou à des conseils médicaux qui poussent à la consommation de ces produits. Le président de l'ANPHA a mis l'accent sur la nécessité d'alerter l'opinion publique sur les dangers des produits qui passent par les circuits informels, Ces derniers qui échappent au contrôle sont souvent non conformes et peuvent s'avérer inefficaces et même néfastes. Il persiste en affirmant que nous devons, ensemble, informer, sensibiliser et éduquer le public sur ces questions tout en collaborant avec les autorités compétentes pour renforcer le cadre législatif et réglementaire qui entoure notre profession, en ligne avec les recommandations et directives de l'OMS ». Pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), « les médicaments et produits de santé doivent être sûrs, efficaces, et de qualité », un principe fondamental pour garantir la sécurité des soins ». « Cependant, dit-il, la distribution de produits pharmaceutiques, en dehors des circuits légaux, constitue une menace importante pour cette sécurité. Des produits non réglementés, souvent contrefaits et de qualité inférieure, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé des citoyens algériens ». D'ailleurs, précise notre interlocuteur, l'OMS a toujours mis en garde dans la lutte contre le marché parallèle des produits pharmaceutiques en précisant que « les médicaments contrefaits peuvent contenir des ingrédients inefficaces ou dangereux, ce qui représente un risque inacceptable pour la santé publique ». Idem, dit-il, pour l'élargissement des activités des commerçants dans des secteurs sensibles à la santé publique. Des pratiques qui vont à l'encontre des principes éthiques et des normes professionnelles qui guident notre profession. Le président de l'ANPHA revient pour dire que « en autorisant des acteurs non qualifiés à dispenser des soins médicaux et à vendre des produits de santé, nous risquons de compromettre gravement la sécurité et le bien-être de nos concitoyens ». A noter que ce business juteux, bien que parfois il rend service à certaines personnes en besoin de produits pharmaceutiques dits « originaux » ou en raison d'une tension ou une rupture, n'a cessé de se développer. Et ce, en dépit des appels incessants des syndicats et associations professionnels ainsi que par le Conseil de l'Ordre des pharmaciens. Le ministère de l'Industrie pharmaceutique s'est déjà engagé dans sa lutte contre la commercialisation frauduleuse des médicaments depuis 2022. |
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