Les services de ministère du Commerce intérieur ainsi que les autorités douanières en collaboration avec les services de sécurités mènent, ces derniers temps, une guerre sans merci contre le commerce dit des produits « cabas ».

Suite aux récentes orientations et instructions données par le ministre du Commerce intérieur, Tayeb Zitouni à ses services pour intensifier les opérations de contrôle afin de contenir le phénomène du « cabas », les agents de contrôle ont saisi jeudi dernier « des quantités importantes de produits alimentaires importés illégalement ». Certains de ces produits saisis sont soit d'origine inconnue, soit des produits alimentaires périmés. Ce qui constitue, selon les services de contrôle, une menace directe pour la santé du consommateur.

Le ministre du Commerce a appelé d'ailleurs ses services, lors d'une réunion de travail, tenue mardi dernier, « à rester vigilants et à agir rapidement pour prendre les mesures juridiques nécessaires contre les contrevenants ». « Notamment, ceux qui importent des produits alimentaires illégalement, compte tenu de la menace réelle qu'ils représentent pour l'Economie nationale et la santé du consommateur. Et ce, suite à la saisie de plusieurs produits dont les dates de péremption avaient été falsifiées et qui n'étaient pas conformes aux conditions de commercialisation ».

Force est de constater qu'en dépit de la restriction des importations, notamment pour des produits fabriqués en quantité suffisante localement, les produits de préparation alimentaire, les biscuiteries, les confiseries et les chocolats, ainsi que des produits cosmétiques, importés notamment d'Europe sont disponibles dans les rayons des supermarchés en permanence. Des produits que tout le monde sait qu'ils sont importés par des « baznassia » ou ramenés par des ressortissants algériens établis à l'étranger, notamment ceux qui se rendent en Algérie avec leur véhicule touristique.

Contacté par nos soins, M. Mohamed Mimouni, membre de la Fédération algérienne des consommateurs a affirmé que ces opérations vont, à coup sûr, contribuer à lutter contre la fraude, la contrefaçon et le marché parallèle.

Mais, dit-il, ces opérations doivent être accompagnées par des analyses profondes sur la disponibilité de certains produits nécessaires pour le consommateur. On cite, par exemple, les produits alimentaires à usage médical et parfois même des médicaments en rupture, des pièces de rechanges d'appareillage, de véhicules et de téléphone, notamment. Précisant que malheureusement, parfois les produits ‘cabas' sont un recours obligé pour certains consommateurs.

Il relativise en affirmant « nous ne sommes pas là pour défendre les commerçants des cabas, mais je pense qu'il faut engager des réflexions pour réglementer l'importation de très petites quantités de marchandises demandées par le consommateur, une façon de réguler ces petites importations pour satisfaire les besoins « nécessaires » du consommateur et fermer la porte à ce commerce informel qui menace l'Economie algérienne et surtout la santé publique, notamment quand il s'agit de produits alimentaires ou de médicaments dont on ne connaît pas l'origine.