« L'erreur est humaine », a-ton coutume de dire et les arbitres en sont la parfaite démonstration. Mais, ce qui s'est passé à l'occasion des matchs O.Akbou-MCA, CRB-MCEB et USMA-USMH est inadmissible. Les trois arbitres, désignés lors de ces matches, ont influé, selon les observateurs, sur le résultat final de ces rencontres.

A Bejaia, l'arbitrage de Ghorbal a suscité de vives critiques et a été au centre de nombreuses controverses après avoir commis des erreurs inhabituelles et impardonnables même si personne ne peut remettre en cause la compétence et la valeur technique de Mustapha Ghorbal. Ce dernier a accordé un penalty aux locaux sur une faute pas tellement évidente. L'O Akbou a été privé d'un penalty mais là la responsabilité du premier assistant est beaucoup plus engagée que celle de Ghorbal. Ce dernier a omis de brandir un deuxième carton jaune, synonyme d'expulsion à un défenseur de l'O Akbou ce qui a soulevé des contestations des Mouloudéens d'Alger. Un but refusé pour hors-jeu pour le MCA sur lequel on ne peut pas se prononcer compte tenu de la mauvaise disposition des caméras. Les visiteurs ont également réclamé un penalty sur une faute commise sur Bangoura. Dans un communiqué, le MCA a condamné l'arbitrage de Ghorbal et l'a accusé d'avoir influencé sur le résultat. « La direction du MC Alger condamne fermement le niveau de l'arbitrage lors de la rencontre que l'équipe a perdue, aujourd'hui, face à l'O. Akbou à Béjaïa. L'arbitre international Mustapha Ghorbal, ainsi que ses assistants, ont commis des erreurs catastrophiques, qui ont eu un impact direct sur le déroulement du match et sur son résultat final », lit-on sur le communiqué. « L'arbitre international a surpris tout le monde par son hésitation à prendre des décisions, ce qui l'a complètement sorti de son match, tout au long de la rencontre. Il a affiché un niveau qui ne reflète ni son expérience, ni sa réputation, encore moins son statut d'arbitre international, appelé à officier des matchs dans une compétition aussi prestigieuse que la coupe du Monde des clubs », ajoute-t-on.

Mais Ghorbal n'est pas le seul à s'illustrer en ce mardi noir pour l'arbitrage algérien. L'arbitre Aouina a également fait des siennes. En effet, le MC El Bayadh affirme dans un communiqué qu'il a été victime d'une injustice flagrante et qu'elle saisira la commission compétente par une plainte contre l'arbitre et ceux de la VAR. Pour les gars d'El Bayadh, on estime que leur équipe a été privée d'un pénalty flagrant en fin de partie qui aurait pu changer le cours du match sans pour autant oublier la partialité de l'arbitre envers le CRB.

Au stade du 5 Juillet 1962, le match USMA-USMH a failli dégénérer en raison de l'arbitrage de Dehar de ce match qui a été émaillé de nombreuses contestations de la part des deux équipes envers un arbitre dépassé par les évènements comme en témoignent ses nombreuses sollicitations e la part de la VAR. Les Harrachis crient, haut et fort, qu'ils ont été victimes d'une injustice qui les a privés de la finale.

Suspension de Ghorbal, l'arbre qui cache la forêt

Face à l'indignation générale du côté du MC Alger et du courroux de leur public, on croit savoir que Mustapha Ghorbal est suspendu jusqu'à la fin de la saison. Ni la FAF, ni encore moins la Commission fédérale d'arbitrage ne se sont prononcées par un communiqué officiel. Donc qui a sanctionné cet arbitre ? A-t-il été convoqué pour être auditionné ? On n'en sait rien sauf que la sanction a été annoncée quelques heures après la fin du match. Cette sanction prive Ghorbal de toute activité nationale jusqu'à la fin de la saison et l'élimine pour officier la finale de la coupe d'Algérie entre l'USM Alger et le CR Belouizdad, un match pour lequel il était pressenti. Une chose et sûre : la mise au frigo des arbitres n'est pas considérée, selon les spécialistes de l'arbitrage, comme une démarche constructive pour comprendre les raisons objectives liées à l'origine des erreurs qui risquent de fausser tous les championnats. Des week-ends émaillés de polémiques, depuis le début de la saison ; mais personne ne se soucie pour mettre fin à ces mascarades avec des hors-jeu imaginaires, des penalties douteux et des cartons injustement distribués. Lors du match ESM-CSC, un penalty a été oublié pour l'Espérance malgré l'intervention de la VAR. A Oran, le RC Kouba a été sorti de la course au titre pour un penalty des plus indiscutables non sifflé pour le Raed face à l'ASMO. L'irréparable a fait se produire lors du match MCS-RCA n'était- ce l'intervention énergique des services de l'ordre pour une histoire de penalty, sans parler de ce qui s'est passé lors des matches USMA-JSS, NRBT-USMH, USB-ASO et bien d'autres rencontres au cours desquelles l'arbitrage a carrément faussé le résultat.

Ce qui signifie que le mal de l'arbitrage algérien est plus profond. Au fait qui a suspendu Ghorbal ? Qui a passé l'éponge sur les ratages des Aouina et Deahar ? Pourqoui ces deux poids, deux mesures ? Qui protège certains arbitres au détriment d'autres et à quels desseins ? Au fait à quoi servent ces nombreux regroupements des arbitres, leurs orientations, leur innovation et leur réflexion ?

Ces questions méritent bien des réponses avant qu'il ne soit trop tard, notamment en cette fin de saison et ses enjeux. En un mot, l'arbitrage algérien est plongé dans une grave crise. C'est du moins la réalité de l'heure. Il ne se passe plus un week-end sans que l'arbitrage ne défraie la chronique avec des polémiques de plus en plus fréquentes liées même à l'usage du VAR, créant un climat de confusion et de doute. Mais, cela n'a pas incité les responsables concernés à prendre le dossier en main pour tenter d'y remédier. Les grands dépassements constatés, ici et là, risquent de déboucher sur de graves incidents lors des prochains matches en raison du comportement de certains arbitres. Nous y reviendrons avec plus de détails sur ce phénomène de l'arbitrage qui commence à devenir inquiétant pour l'avenir de notre football.