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Oran :
Le projet devant être bouclé dans sa globalité fin 2026: La première section de l'extension du port d'Arzew fin juillet prochain
par Houari Saaïdia ![]()
L'ensemble du projet
d'extension du port d'Arzew étant prévu pour fin 2026, la livraison et la mise
en service se fera par phases, en fonction de la nature et de l'avancement des
travaux de chaque section, selon une source proche du projet. Le premier
compartiment sera réceptionné fin juillet prochain, le deuxième lot à la fin de
l'année en cours.
Les travaux d'extension du port d'Arzew progressent à une cadence soutenue, avec un taux d'avancement de près de 48% pour les gros œuvres, indique-t-on de même source. Les travaux d'extension se déroulent à un rythme « très avancé » et sont actuellement dans la phase de fixation des caissons en béton géants, ainsi que le remblai de sable, et ce, conformément aux délais convenus. Parallèlement, les travaux d'aménagement sur la terre ferme se poursuivent, avec un taux d'avancement d'un peu plus de 45%. Il est à noter que les travaux d'extension du port d'Arzew ont été confiés à un consortium algéro-chinois (Cosider et Meditram-Shack), avec un délai de réalisation ne devant pas dépasser 39 mois, pour un financement de 45 milliards de dinars provenant du budget de l'entreprise portuaire. Les travaux incluent la construction d'un nouveau quai commercial de 1.200 mètres de long et de moins de 14 mètres de profondeur, conforme aux normes internationales, et couvrant une superficie de 52 hectares. Il comprendra au total quatre sites destinés à l'exportation d'urée et de divers produits en acier, ainsi qu'au traitement des containers avec une capacité de 500.000 tonnes par an et un autre site pour la réparation des navires. TRAVAUX AU RYTHME ACCÉLÉRÉ Ce projet contribuera à dynamiser davantage le trafic des marchandises au port et à améliorer la qualité des services offerts, tout en encourageant la promotion des exportations hors hydrocarbures, indique-t-on. L'extension du port d'Arzew fait partie des projets d'infrastructures les plus importants en cours, ce qui en fera une future plateforme pour le transport maritime, notamment pour l'exportation de produits énergétiques et transformés en Afrique et en Méditerranée. Alors que les responsables du projet d'extension du port d'Arzew mettent toutes voiles dehors pour achever les travaux dans les délais contractuels, voire même avec une longueur d'avance par rapport à l'échéance de septembre 2026, la connexion de cette infrastructure portuaire à l'autoroute Est-Ouest s'impose de plus en plus. Pour un port qui verra en effet son trafic passer du simple au double, y compris le segment lié à l'import-export des marchandises hors hydrocarbures, le transport routier doit être impérativement mis à niveau -au même titre que le transport ferroviaire- et ce par le biais d'une interconnexion optimale avec le réseau autoroutier local, régional et national. Le transport terrestre avec ses deux modes ferré et routier devant être nécessairement mis au diapason avec la mutation que s'apprête à connaître le port d'Arzew, y compris bien évidemment dans sa chaîne logistique globale, il est donc urgent de concrétiser le projet de la pénétrante portuaire d'Arzew. Et cela doit commencer par la levée du gel sur ce programme et son inscription à nouveau dans la LF 2025, ou dans la LF 2026 au plus tard, avec accélération des procédures de marché et réduction au maximum des délais d'exécution. L'idéal aurait été, à vrai dire, que la ligne ferroviaire et la liaison autoroutière soient là, fin prêtes, quand le port d'Arzew en finira avec ses divers chantiers d'extension. Ceci n'étant pas possible selon toute vraisemblance -la faute à ce terrible frein à main financier qui immobilise toujours la pénétrante portuaire- l'on peut espérer au moins que l'intervalle de déphasage entre la fin d'extension du port et l'arrivée de sa nouvelle connexion autoroutière Est-Ouest soit le plus court possible. LE DÉGEL DU PROJET DE LA PÉNÉTRANTE PORTUAIRE : UNE PRIORITÉ L'étude du projet de la pénétrante du port d'Arzew a été confiée en 2015 au bureau d'études SETOR. Il est question de relier l'infrastructure portuaire à l'autoroute Est-Ouest, comme cela est en train de se faire pour le port d'Oran -localement- mais aussi pour l'ensemble des ports du pays dans le cadre d'un schéma national. Relevant du vaste programme d'investissement public, à savoir le programme complémentaire de soutien à la croissance, au titre de l'exercice 2010, ce projet a un double objectif. D'abord, il permettra de relier le port d'Arzew à l'autoroute Est-Ouest. Ensuite, il mettra en place une jonction autoroutière, entre l'infrastructure portuaire d'Arzew et la bretelle autoroutière d'Oran. Prévue sur un linéaire de 40 km, cette liaison routière comprendra des ouvrages d'art et des échangeurs. On sait déjà que le tracé de cette jonction autoroutière passera par les territoires de six grandes localités : Arzew, El Mohgoun, Hassi Mefsoukh, Benfréha, Boufatis et Oued Tlélat. Cette connexion autoroutière est qualifiée de vitale, à moyen terme, par les gestionnaires du port d'Arzew, dont le trafic maritime, y compris hors hydrocarbures, ne cesse de croître. De leur point de vue, elle vient en amont avec le projet d'extension de ce port. L'extension porte sur l'aménagement d'une aire de 25 hectares, de deux grands quais, pour traiter environ 6 millions de tonnes supplémentaires de marchandises hors hydrocarbures. DOUBLEMENT DU TRAFIC PORTUAIRE A COURT TERME Ce projet est à même d'atténuer la tension sur le port qui ne cesse de connaître une dynamique de trafic de marchandises hors hydrocarbures, à l'instar de l'urée, le fer, le ciment, le gypse, le bois, outre la résorption de plusieurs effets collatéraux tel que le stationnement prolongé et fort contraignant des camions au port et le long de la façade maritime d'Arzew. L'étude prévoit la mise en place de 6 postes à quai : 3 pour les hydrocarbures et 3 pour les marchandises diverses, notamment les solides, avec des tirants d'eau de 14 m. Le futur bassin est projeté à côté de la jetée secondaire. Outre les complexes qui étaient alors en phase d'étude ou de réalisation, la nouvelle configuration de l'enceinte portuaire du port d'Arzew devait prendre en charge d'autres exportations, dont celle résultant du projet initié dans le cadre du partenariat Sonatrach/Total, le complexe de vapocraquage d'éthane et le projet de méga-train de GNL d'Arzew. Autant de projets qui rendent nécessaire cette extension, laquelle se traduirait par 25 ha en superficie d'entreposage et de stockage. Le projet est supervisé par l'Entreprise nationale de construction et de réparation navale (ERENAV) et les travaux sont confiés à un groupement algéro-chinois (Cosider et Meditram-Shack) pour un délai n'excédant pas 39 mois, à compter de mai 2023, pour une enveloppe de 45 milliards DA. LE PLUS GRAND CHANTIER NAVAL DU PAYS De dimension internationale, s'étalant sur plus de 5 hectares avec ses huit ateliers de réparation et de construction, équipé d'un nouveau dock d'une capacité de levage de 20.000 tonnes, d'une longueur de 220 mètres et une profondeur de près de 14 mètres, le chantier naval d'Arzew en voie d'achèvement va supplanter celui de Bejaïa pour devenir carrément le N°1 du pays. Au sommet de l'échelle d'un ambitieux plan de déploiement de plusieurs unités du genre, lancé par l'Entreprise de réparation navale (Erenav), le chantier naval d'Arzew a nécessité à lui seul un investissement de 20 milliards de DA. Il est le maillon le plus important et le plus moderne d'un réseau national déployé sur le littoral national consacré à la réparation et la construction navales, avec comme objectif suprême de « satisfaire la demande du pavillon national et, partant, limiter le recours aux chantiers étrangers ». Doté de tous les équipements nécessaires, soit une autonomie de 100% en moyens et logistiques, le chantier naval d'Arzew est conçu également pour être une station-pivot qui traitera autant avec les entreprises maritimes étatiques et privées, en matière de réparation de bateaux, qu'avec des pays étrangers. UN PROJET STRATÉGIQUE QUI EN CONTIENT UN AUTRE Lors d'un petit entretien accordé au Quotidien d'Oran en juillet 2024, faisant une synthèse à grands traits sur les projets structurants d'Oran « livrables » à court terme, l'ex-wali d'Oran Saïd Sayoud avait d'ailleurs focalisé son intervention sur « le lot » propre au chantier naval lorsqu'il a eu à évoquer le projet « global » d'extension du port d'Arzew. Non que les autres compartiments de ce projet visant notamment à faire basculer le port d'Arzew du mono-secteur d'exportation d'hydrocarbures vers la polyvalence à travers le développement des créneaux du trafic portuaire hors hydrocarbures, soient de moindre importance. Mais parce qu'a priori le fait qu'il s'agisse du plus grand maillon de la chaîne nationale, cela a sans nul doute et indépendamment du registre d'activité une certaine connotation de performance dans la gouvernance locale et par là même le profil d'un élément de fierté pour « sa » ville. Un statut d'excellence qui de plus a trait à la construction navale qui, c'est bien connu, a été historiquement souvent représentative de la capacité industrielle d'un pays ou d'une ville. Selon les affirmations du chef de l'Exécutif local, concordantes avec des sources proches du projet, la structure du chantier naval d'Arzew consacrée aux activités de réparation et de maintenance sera fin prête en novembre prochain. Quant au compartiment spécialisé dans la fabrication navale proprement dite, il sera achevé avant fin 2025. COUVERTURE 100% DE LA DEMANDE NATIONALE EN RÉPARATION NAVALE Avec l'apport du grand chantier naval d'Arzew et ceux de de Jijel et de Bejaïa, notamment, ainsi que d'autres investissements en cours, l'Erenav a l'ambition aujourd'hui de couvrir à court terme 100% les besoins nationaux en matière de réparation, selon ses responsables. L'Erenav, dont les principaux clients sont le Commandement des forces navales, les entreprises portuaires ainsi que les compagnies de transport maritimes, « contribue ces dernières années à réduire le recours des armateurs et compagnies maritimes nationales aux chantiers navals étrangers, pour de très coûteux arrêts techniques et réparations », selon les mêmes dirigeants d'entreprise. Spécialisée notamment dans la réparation de navires, cette activité comprend principalement les arrêts techniques, qui incluent d'importants travaux de réparation exigés par les réglementations, et les travaux d'escale qui sont des maintenances de navire pour de courtes durées. LE 3X8 POUR ACCÉLÉRER LE CHANTIER EN DEÇÀ DU DÉLAI DE 39 MOIS Il y a lieu de rappeler par ailleurs que les travaux d'extension du port d'Arzew, lancés en mai 2023, ont été confiés à un groupement agéro-chinois (Cosider-Meditram-Shack), pour une enveloppe financière de 45 milliards DA sur budget de l'Entreprise de gestion du port d'Arzew, détenue par l'unique actionnaire Groupe Serport Spa, et laquelle exploite également le port de Bethioua. Les travaux comprennent la construction d'un nouveau quai commercial « Mall 5 », qui s'étend sur 1.200 mètres et moins de 14 mètres de profondeur, conformément aux normes internationales applicables, et occupe une superficie de 52 ha, comprenant globalement 4 sites spécialisés dans l'exportation de l'urée et divers produits sidérurgiques, ainsi que le traitement des conteneurs pour un total de 500.000 tonnes annuellement, en plus d'un autre site dédié à la réparation navale. Ce projet contribuera à donner un plus à la dynamique d'exportation et d'importation des marchandises, en plus d'améliorer la qualité des services rendus, tout en encourageant la promotion des exportations hors hydrocarbures. Il faut noter encore que lors de sa visite sur site, le 29 janvier 2024, le ministre des Transports, Mohamed Habib, avait instruit l'entreprise de réalisation d'instaurer le système de travail 3x8 pour accélérer la cadence du chantier afin de livrer le projet avant les délais contractuels fixés, 39 mois. |
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