La création du bac professionnel, un des éléments de la réforme, suscite l'intérêt des pouvoirs publics. Les ministres de l'Education nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, et de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Yacine El Mahdi Oualid, ont examiné, dimanche, l'état d'avancement du travail de l'équipe chargée de l'élaboration du projet relatif à la création d'un bac professionnel et par ricochet la création de lycées professionnels. Les deux ministres ont mis l'accent sur la nécessité de «finaliser tous les détails permettant de mener à bien ce projet ambitieux» et d'élaborer dans ce sens «une stratégie de communication efficace permettant aux élèves concernés et à leurs parents d'accéder à toutes les informations et données liées à l'orientation vers l'enseignement professionnel sanctionné par un baccalauréat professionnel et à ses débouchés», précise-t-on dans un communiqué rendu public. Les deux ministres ont appelé à «mettre à profit la semaine nationale de l'information, qui sera organisée ce mois-ci au niveau des établissements d'enseignement, pour permettre aux élèves et à leurs parents d'accéder à toutes les informations liées au baccalauréat professionnel».

Contacté par nos soins, le pédagogue et ancien syndicaliste, Meziane Meriane, a affirmé que le bac professionnel résoudra à coup sûr pas mal de problèmes d'orientation.

Précisant qu'il y a des enfants qui ont des capacités intellectuelles et des penchants pour aller à l'université et faire des études supérieures, et il y a en face des enfants dont certains sont limités et d'autres qui ont un penchant vers les formations techniques et professionnelles.

Présageant de voir beaucoup d'élèves allant vers des lycées professionnels pour acquérir un métier qui leur garantira une intégration facile dans le monde du travail. «Notre pays a tant besoin de jeunes professionnels qualifiés avec l'objectif économique et productif qui vise à assurer un taux d'intégration important dans nos entreprises», dit notre interlocuteur. Et de souligner qu'on n'a pas besoin seulement d'ingénieurs de conception mais on a souvent besoin d'ingénieurs d'application et de techniciens, précisant que «cet ensemble va faire une chaîne technologique qui peut apporter un plus au taux d'intégration des entreprises». M. Meriane a indiqué que « nous disposons déjà d'ateliers et de lycées techniques qui peuvent bien servir de base pour cette formation professionnelle », regrettant que des ateliers équipés au sein des lycées techniques déjà abandonnés sont menacés de dégradation. C'est une occasion, dit-il, de sauver ce qui reste et commencer une nouvelle page pour redonner à l'enseignement et la formation professionnelle sa place dans notre système éducatif.

«Le recours au bac professionnel ne peut être que bénéfique pour nos élèves. J'imagine qu'il va y avoir un lycée professionnel pour chaque wilaya», dit-il, en ajoutant qu'» il faut penser à mettre en place des instituts pour accueillir les bacheliers professionnels».