Un enregistrement vidéo trouvé sur le téléphone portable d'un des 15 secouristes de la Croix-Rouge et de la Protection civile palestiniennes, massacrés le 23 mars par l'armée sioniste avant d'être jetés dans une fosse commune à Rafah, montre que leurs véhicules (ambulances et camion de pompiers) étaient clairement identifiés au moment où ils sont ciblés par des rafales de tirs des troupes israéliennes. La vidéo met en évidence, une fois de plus, la stratégie du mensonge de l'entité génocidaire qui bénéficie d'un soutien sans scrupule des Etats-Unis et des pays de l'Europe occidentale champions des donneurs de leçons en matière des droits de l'homme.

Lors d'une conférence de presse aux Nations Unies, animée par la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, des responsables du Croissant-Rouge palestinien ont déclaré vendredi, avoir présenté au Conseil de sécurité de l'ONU l'enregistrement de près de sept minutes, dont des extraits ont été diffusés par le New York Times.

La Protection civile de Ghaza appelle à la «création d'une commission d'enquête internationale sur le ciblage des ambulanciers par l'occupation à Rafah».

Israël «doit être tenu responsable de ses crimes, sans précédent dans l'histoire moderne», a déclaré un porte-parole de la Protection civile à Al Jazeera, ajoutant que les secouristes continueront «d'exercer leurs fonctions malgré le ciblage délibéré de l'occupation».

Pour l'ancien Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU (2021-2024), Martin Griffiths, actuellement directeur exécutif de Mediation Group International, le massacre des 15 travailleurs humanitaires par Israël à Ghaza est «presque certainement un crime de guerre». «Je ne comprends pas la culture au sein de l'armée israélienne et de ces sections qui les pousse à commettre une telle chose. C'est une horreur totalement inhumaine», a déclaré Griffiths à Al Jazeera English.

L'enquête doit «être très probablement soumise au Conseil de sécurité de l'ONU, puis, vraisemblablement, à la Cour pénale internationale», a-t-il ajouté.

35e jour de blocus total : une crise de soif à Ghaza

Samedi, 547e jour de l'agression sioniste et 35e jour de blocus humanitaire total, l'armée sioniste poursuit ses massacres contre la population civile de Ghaza. Le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 50.669 martyrs et 115.225 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de Ghaza dans son rapport statistique quotidien. Sont inclus dans ces chiffres les 60 martyrs et 162 blessés enregistrés lors des précédentes 24 heures (vendredi). Le document précise que depuis la reprise des massacres sionistes sur Ghaza, le 18 mars dernier, le bilan a atteint 1.309 martyrs et 3.184 blessés.

Hier, les bombardements incessants de l'armée sioniste sur l'ensemble de l'enclave ont fait, jusqu'aux environs de 14h (localement), 15 martyrs et des dizaines de blessés, selon des sources médicales citées par Al Jazeera.

Les bombardements ont ciblé les environs de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir Al-Balah, dans le centre de Ghaza, faisant 2 martyrs et des blessés.

Toujours dans le centre de Ghaza, deux autres bombardements ont fait 5 martyrs, dont un médecin, et plusieurs blessés à al-Shujaiya. Assiégés par un barrage de tirs d'artillerie et de bombardements de l'aviation militaire sionistes, les habitants de ce quartier ont lancé des appels au secours.

L'enclave de Ghaza est soumise depuis 35 jours à un blocus total sur les aides alimentaires, médicales et humanitaires. La question du manque d'eau potable prend des proportions gravissimes dans l'ensemble de l'enclave. La municipalité de Ghaza affirme que la ville connaît une «crise de soif majeure en raison de l'arrêt de la conduite d'eau «Mekorot» qui traverse le quartier d'al-Shujaiya, appelant les organisations internationales à «faire pression sur l'occupation pour le redémarrage de la conduite d'approvisionnement».