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4 Israéliennes contre 180 Palestiniens: Deuxième opération d'échange de prisonniers aujourd'hui

par Mohamed Mehdi

  Vendredi, 6e jour du cessez-le-feu, Ghaza continue à compter ses martyrs. Dans son dernier rapport statistique quotidien, publié jeudi, le ministère de la Santé fait état de 47.283 martyrs et 111.472 blessés.

Sont compris dans ce bilan les victimes des précédentes 24 heures, soit 122 martyrs, dont les restes de 120 martyrs retrouvés sous les décombres et deux martyrs sous les tirs de l'armée sioniste dans la région de Rafah, ainsi que 306 blessés sous les feux des soldats israéliens.

A Ghaza, même en temps de cessez-le-feu, l'armée sioniste continue de tirer sur les personnes qui tentent de regagner leurs habitations, mais également de démolir des bâtiments résidentiels. C'est ce qui s'est passé, vendredi, à Tal- al-Sultan, à l'ouest de la ville de Rafah, où des engins de l'armée israélienne ont démoli plusieurs immeubles résidentiels.

Hier, le Hamas a annoncé, par la voix de Bassem Naim, ancien ministre de la Santé, dans une déclaration à l'AFP, que le mouvement fournira le jour même la liste des 4 israéliennes détenues à Ghaza, dont 3 sont des soldates, avant leur libération prévue ce samedi, dans le cadre du deuxième échange depuis le cessez-le-feu. Cette étape permettra également la libération de 180 palestiniens prisonniers dans les geôles sionistes, dont une trentaine de condamnés à des peines de perpétuité.

«Une fois cet échange effectué, les Palestiniens déplacés à Ghaza pourront commencer à regagner leurs foyers du nord, via la route Al-Rashid (à l'ouest de l'enclave), car les forces israéliennes devraient s'en retirer conformément à l'accord», a ajouté Naim.

Par ailleurs, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré, vendredi, que 653 camions humanitaires sont entrés dans la bande de Ghaza au cours des dernières 24 heures, ajoutant que les cargaisons d'aide et les travailleurs humanitaires arrivent dans des zones qui étaient difficiles d'accès auparavant.

De son côté, l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré que les besoins d'aides humanitaires en tous genres sont énormes après 15 mois de bombardements israéliens. L'agence a également rappelé qu'environ 660.000 enfants de Ghaza ne sont toujours pas scolarisés, et que plus de 14.500 enfants ont été tués et 88% des écoles endommagées.

L'Algérie appelle à «agir de toute urgence» pour aider les enfants de Ghaza

Le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, l'ambassadeur Amar Bendjama, a appelé jeudi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la communauté internationale à «agir de toute urgence» pour aider les enfants de Ghaza à «panser leurs blessures», a rapporté l'APS.

Lors de cette réunion, présidée par l'Algérie, qui a été consacrée à la situation des enfants de Ghaza après plus de 15 mois d'agression sioniste génocidaire, tenue à la demande de l'Algérie et de la Russie, M. Bendjama a insisté sur l'»accès à l'éducation et aux soins de santé». «Plus de 660.000 élèves actuellement déscolarisés et au moins 88% des bâtiments scolaires nécessitent soit une reconstruction complète, soit des réparations majeures», a-t-il précisé, avant de relever que «plus de 96% des enfants de moins de 2 ans ne satisfont pas leurs besoins nutritionnels», dont environ «60.000 nécessitent un traitement contre la malnutrition aiguë» et «un million d'enfants ont un besoin urgent de soutien en matière de santé mentale et psychosociale».

M. Bendjama a mis l'accent, aussi, sur le rôle indispensable de l'UNRWA dans la fourniture des services essentiels aux Palestiniens, notamment en matière de santé et d'éducation, qualifiant cette agence onusienne d'»épine dorsale» de la réponse humanitaire à Ghaza. «Elle est indispensable et irremplaçable», a-t-il souligné, relevant que la démanteler pourrait «réduire à néant les efforts de reconstruction de Ghaza et menacer même la présence des Palestiniens sur leur terre».

Pour le diplomate algérien, l'agression sioniste contre l'enclave palestinienne était «une guerre contre les enfants, une guerre contre l'innocence». Il a réaffirmé, à ce titre, l'importance d'exprimer la souffrance des enfants palestiniens, qui «subissent encore les conséquences des attaques et frappes meurtrières contre la population civile» et qui ont conduit à des chiffres «stupéfiants».

Exprimant son souhait de voir l'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier, devenir «permanent», M. Bendjama a affirmé que les auteurs des crimes contre l'humanité perpétrés à Ghaza «doivent rendre des comptes». «L'impunité n'a pas sa place», a-t-il insisté.

L'armée sioniste poursuit son agression à Jénine et investit d'autres villes

L'armée génocidaire israélienne poursuivait, vendredi, son agression contre le camp de Jénine, pour le 4e jour successif, investissant d'autres villes de Cisjordanie occupée.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des bulldozers de l'occupation ont détruit plusieurs maisons du camp de réfugiés, préparant ainsi une «invasion majeure», selon Mansour Al-Saadi, vice-gouverneur de Jénine, qui a également déclaré que les forces de l'armée israélienne «ont fermé les quatre entrées de la ville, avec des barrières de terre, empêchant toute entrée et sortie».

Citant des sources palestiniennes, Al Jazeera a rapporté que l'armée d'occupation sioniste a pris d'assaut, hier, la ville de Naplouse et y a démoli un bâtiment, ainsi que la ville de Qabatiya, au sud de Jénine.

Des sources palestiniennes ont également rapporté à Al Jazeera que des affrontements ont éclaté entre des jeunes palestiniens et les forces d'occupation dans la ville de Beita, au sud de Naplouse, après la prière du vendredi.

L'armée israélienne a déclaré que ses forces avaient arrêté 15 Palestiniens durant la nuit de jeudi à vendredi en Cisjordanie occupée.

De leur côté, les services de sécurité de l'Autorité palestinienne (AP) ont arrêté, jeudi, le correspondant d'Al Jazeera Mohammad Al-Atrash, a rapporté la chaîne qui a ajouté que le journaliste a été présenté devant le procureur palestinien.

Toujours selon Al Jazeera, le Ministère public palestinien (parquet) a déclaré que l'arrestation d'Al-Atrash «est basée sur la loi, pour violation d'un ordre judiciaire et de la décision d'un comité ministériel» ordonnant le «gel des activités d'Al Jazeera et des journalistes travaillant avec elle».

Jénine : la résistance cible les forces d'occupation avec des engins explosifs

Les accrochages entre les différentes factions de la résistance palestinienne et l'armée sioniste se poursuivent à Jénine. Hier, des sources, citées par Al Jazeera, ont rapporté que «les forces d'occupation ont été ciblées avec un engin explosif dans la rue Nazareth à Jénine».

À Qabatiya, le Bataillon de Jénine des Brigades Al-Qods, a annoncé, hier matin, qu'il menait des «combats acharnés avec les forces ennemies autour d'une maison assiégée» et que ses combattants «ont fait exploser un engin sur un véhicule militaire sur l'axe Al-Qods, faisant des victimes confirmées».

Vers 17h (localement), le Bataillon de Jénine, a annoncé une autre «explosion d'un engin contre des renforts militaires des forces ennemies dans l'axe Al-Jalbouni», entraînant «des pertes confirmées parmi les rangs des forces d'occupation», ajoute le communiqué.