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Un hiver sans victimes

par El-Houari Dilmi

Le monoxyde de carbone (CO) est l'une des principales causes d'intoxication accidentelle en milieu domestique. Le nombre de décès est en augmentation, surtout pendant la saison automno-hivernale. Prises comme une fatalité, les intoxications oxycarbonées continuent de faire des victimes chaque année. Les différentes campagnes de sensibilisation sur le danger du tueur silencieux n'ont rien donné. Avant-hier encore, seize élèves d'une école primaire et leur enseignante à Sour El Ghozlane ont été intoxiqués par des émanations de CO provenant d'un chauffage défectueux.

Nous sommes aux portes de l'hiver et les statistiques établies par la Protection civile concernant l'intoxication par ce gaz mortel révèlent que 180 personnes ont péri depuis le début de janvier 2022. Presque un bilan de guerre. Ces tragédies sont souvent attribuées à des erreurs de prévention en matière de sécurité, l'absence de ventilation, le mauvais montage, un défaut d'entretien, l'utilisation de certains appareils qui ne sont pas destinés au chauffage, vétusté des appareils dans les habitations, maisons et locaux sont tous susceptibles, si les conditions sont réunies, de produire du monoxyde de carbone. Pourtant, il suffit d'adopter les bons gestes préventifs et respecter les consignes de sécurité obligatoire pour sauver des vies.

L'on a vu des sapeurs-pompiers investir les mosquées pour sensibiliser sur le risque du tueur silencieux. Même les OPGI et les services de la Sonelgaz dépêchent leurs agents pour contrôler l'évacuation des gaz brûlés dans les immeubles. Les Algériens doivent cesser de mourir en vrac. En plus du nombre effarant des victimes du macadam ensanglanté, vient s'ajouter un bilan tout aussi triste, celui des personnes décédées parce qu'elles ont négligé le geste qui sauve. Cela doit cesser, et aujourd'hui avant demain.