Il y a quelques jours, la commission spécialisée de la CAF a rendu public le classement des championnats du continent. Il faut avouer que c'est avec une certaine surprise que nous avons pris connaissance du rang occupé par la Ligue 1 algérienne. Effectivement, celle-ci figure à la troisième place, derrière l'Egypte et le Maroc, ce qui est logique suite aux exploits de leurs clubs en compétitions africaines. Ahly, Zamalek, le WAC et le Raja ont en effet brillé de façon incontestable, même si l'arbitrage a mis son grain de sel. La concurrence a donc été rude face à de grosses cylindrées d'Afrique subsaharienne et du Nord. On remarquera que l'Algérie a devancé de grandes nations telles la Tunisie, l'Afrique du Sud, le Cameroun, le Nigéria et la Côte d'Ivoire qui possèdent pourtant de vrais clubs professionnels. Alors, fatalement, on est amené à se poser des questions. Sommes-nous trop exigeants envers nos clubs ? C'est que, tout au long de la saison, le niveau de jeu en championnat domestique a le plus souvent suscité des critiques. Est-ce en raison de l'écart abyssal qui sépare les clubs du haut du tableau et les traînards aux défenses vaporeuses ? Ceci signifie d'ailleurs qu'il s'agit d'une compétition manquant d'homogénéité, avec autant de hauts que de bas. Et pourtant, le constat est là, la Ligue 1 algérienne figure, bel et bien, sur le podium. Il faudrait croire que les décideurs ont un regard différent du nôtre, et qu'ils ont pris en compte certainement les données liées aux parcours de nos représentants en coupes continentales, largement exposés par les chaînes satellitaires. Pour rappel, le CRB, la JSK, la JSS et l'ESS ont obtenu des résultats plus qu'honorables, ce qui a pesé dans les décisions des experts de la CAF au moment d'établir le classement, et qui n'ont aucune raison de « faire une fleur » à quiconque. Tous les sportifs connaissent les ambitions clairement déclarées de nos clubs les mieux structurés et qui se sont sérieusement renforcés cet été. En stage en Tunisie et en Turquie, le CRB, le JSK, l'USMA, l'ESS et tout récemment le MCA, ont affiché une forme prometteuse face à des adversaires difficiles à manier sur leurs terrains. Les scores enregistrés laissent supposer que nos clubs sont en train de franchir un palier au sein de cette hiérarchie. Ce constat est d'autant plus rassurant que nos clubs sont seulement en préparation et n'ont donc pas atteint le niveau recherché. Ce qui est certain, c'est qu'ils se sont sérieusement renforcés tout en conservant leurs ossatures. Ce problème de riches va donner des maux de tête à leurs staffs techniques au moment d'aligner à chaque fois l'équipe-type. A ce sujet, les déclarations des joueurs en concurrence sont claires comme l'eau de roche : tous vont se battre pour convaincre leurs entraineurs et faire partie de l'équipe type. Il reste à savoir si cette rivalité sera saine ou, au contraire, la source de conflits internes risquant de perturber le groupe. Le championnat de Ligue 1 version 2022-2023 pointe à l'horizon, et les férus du sport-roi sont impatients de voir à l'œuvre ces formations aux effectifs ambitieux. De toue façon, c'est la réalité du terrain qui tranchera et c'est mieux ainsi.