|
![]() ![]() ![]()
Économie :
Recrutement massif et méritocratie : SONATRACH trace la voie d’une nouvelle gouvernance des ressources humaines
par Salah Lakoues ![]() Avec plus de 180 000 candidats et seulement 6 000 lauréats retenus, le concours national de recrutement lancé par SONATRACH en partenariat avec l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM) marque un tournant décisif dans la gestion des ressources humaines en Algérie. Loin des pratiques de cooptation ou de clientélisme longtemps décriées dans le secteur public, cette opération massive s’est déroulée sous le sceau de la rigueur, de l’anonymat et de la transparence. Le processus - allant du codage des copies à la publication numérique des résultats - constitue aujourd’hui une référence pour toutes les entreprises publiques appelées à se réinventer dans une économie en mutation. Une réussite technique et symbolique Jamais un concours n’avait mobilisé autant de jeunes diplômés - ingénieurs, techniciens, scientifiques - désireux d’intégrer la première entreprise du pays. Ce chiffre, au-delà de son ampleur, révèle la soif d’égalité des chances et la volonté des jeunes compétences algériennes de servir l’intérêt général à travers une entreprise stratégique. SONATRACH a su conjuguer les enjeux techniques de sélection avec une communication efficace, en rassurant les candidats quant à la neutralité du processus. Le codage des copies, la standardisation des épreuves et la correction par des jurys indépendants ont permis de restaurer la confiance. Un modèle exportable à toutes les entreprises publiques Cette réussite ne devrait pas rester un cas isolé. Elle illustre la faisabilité d’un modèle de recrutement fondé sur la compétence, la transparence et l’équité, que d’autres entreprises nationales pourraient adopter. Dans un contexte où la performance du service public dépend directement de la qualité des recrutements, SONATRACH offre un exemple concret de réforme sans bruit, mais avec un impact considérable. Ce concours devrait être suivi d’une démarche intégrée : formation initiale, tutorat, évaluation continue, mobilité interne et fidélisation des talents. Il en va de l’avenir de tout un modèle de développement national fondé sur l’excellence locale. Un enjeu stratégique pour l’État algérien Au-delà de SONATRACH, c’est une opportunité pour l’État algérien de bâtir un référentiel national du recrutement public, unique, dématérialisé, contrôlable et reproductible. Car la réforme de l’administration ne se fera pas uniquement par des lois, mais par l’exemplarité des procédures et la valorisation des compétences. Alors que l’Algérie s’engage dans une transition économique, énergétique et numérique, l’enjeu n’est plus de « trouver du travail » mais de donner un sens au mérite, de faire de chaque recrutement une promesse d’utilité publique, de justice sociale et de cohésion nationale. Un appel à généraliser la méthode L’exemple SONATRACH démontre qu’il est possible, dans le cadre légal existant, de concilier efficacité, transparence et justice dans la gestion des ressources humaines. Il revient désormais aux autres acteurs publics - ministères, entreprises nationales, établissements publics - de s’en inspirer. L’État algérien a aujourd’hui les moyens techniques, politiques et humains de faire de chaque concours un levier de transformation. Il ne manque plus qu’une décision : celle de faire du mérite la norme, et non l’exception. La fonction publique algérienne doit s’inspirer de SONATRACH : pour une nouvelle culture du mérite et de l’efficacité Le récent concours de recrutement de SONATRACH, organisé en partenariat avec l’ANEM, a suscité une onde de respect et d’espoir dans la jeunesse algérienne. Près de 180 000 candidats ont postulé pour seulement 6 000 postes, dans un processus exemplaire marqué par la transparence, l’équité et la rigueur. Ce modèle doit devenir la référence pour l’ensemble de la fonction publique. En plaçant le mérite et la compétence au cœur du recrutement, SONATRACH a démontré qu’il est possible de restaurer la confiance, d’attirer les talents et de résister à trois fléaux qui gangrènent encore l’administration : la bureaucratie, l’incompétence et la corruption. Recruter avec justice, c’est mieux gérer. C’est aussi garantir des services publics efficaces, accessibles et au service du citoyen. Il est temps que tous les ministères, établissements et entreprises nationales généralisent ce type de procédure : concours anonymes, évaluation neutre, digitalisation des candidatures, et traçabilité des résultats. La bonne gouvernance commence par la gestion des ressources humaines. Il ne peut y avoir de réforme durable sans le renouvellement des élites administratives. L’État algérien a aujourd’hui entre les mains un levier puissant pour transformer ses institutions : faire du recrutement une vitrine de justice sociale et de performance nationale. |