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Des professionnels demandent une enquête urgente: Hausse du prix de la pomme de terre

par Abdelkrim Zerzouri

Après une accalmie de quelques jours, les prix des légumes et fruits reprennent leur envol. Du jour au lendemain, sans crier gare, le prix de la pomme de terre, qui ne dépassait pas les 70 dinars le kilo sur les marchés, a brusquement sauté ces deux derniers jours vers les 100 dinars le kilo. Une hausse incompréhensible, d'autant que la marchandise est disponible à profusion. Le président de la Fédération nationale des producteurs de pommes de terre, Hassan Kadmani, a été lui-même surpris par cette hausse soudaine des prix de la pomme de terre, qui a atteint dimanche sur des marchés de détail les 100 dinars le kilo. Il a souligné qu'il est en contact quotidien avec les producteurs de Oued Souf, qui alimentent le marché national à hauteur de 90%, où les prix se sont stabilisés chez les producteurs à 60 dinars, tandis que les prix dans les wilayas du Nord sont montés à 100 dinars, « ce qui laisse présager une manipulation des prix et la spéculation, nécessitant le déclenchement d'une enquête urgente sur cette hausse injustifiée des prix de la pomme de terre dans les marchés de gros et de détail dans les wilayas du Nord », a-t-il préconisé.

Tout en estimant que les producteurs et les agriculteurs ne prennent pas la responsabilité de cette augmentation des prix de ce produit abondant, qui couvre le marché national, et la hausse des prix de cette manière soudaine revient, selon lui, au retour des spéculateurs à leur activité criminelle à travers le stockage et le jeu d'intermédiaires illégaux entre agriculteurs et commerçants, ce qui nécessite des mesures urgentes pour contrer la spéculation sur les prix. Mais, il a confirmé que l'Union des agriculteurs était optimiste quant à la baisse des prix de la pomme de terre de 30%, après l'entrée en production des wilayas côtières début mars, où la pomme de terre devrait arriver aux citoyens à un prix de moins de 50 dinars le kilo. «Cette présente hausse des prix de cette manière délirante est inacceptable et doit être corrigée en coordination entre les services concernés par le contrôle de la production et des prix, et ce en activant le travail conjoint entre les ministères de l'Agriculture et du Commerce sur le terrain et en renforçant le rôle des contrôleurs pour faire face aux spéculateurs et des courtiers de crises».

Pourquoi cette hausse ?

Pour sa part, le responsable des marchés de gros des légumes et des fruits dans les wilayas du Sud, Driss Laghmiri, a confirmé que les prix de la pomme de terre sur les marchés de gros au niveau de Oued Souf ont augmenté, avant-hier, à 85 et 95 dinars, et c'est ce qui a fait que les détaillants le commercialisent au prix de 100 dinars dans les villes du Sud, et s'est également étendu à divers wilayas du Nord et de l'intérieur. Soutenant que la cherté de la pomme de terre est partie des agriculteurs et des producteurs après l'augmentation de l'activité des intermédiaires, qui travaillent comme un lien entre les commerçants et les paysans. Et, pour ce qui est de la raison qui a poussé les producteurs à augmenter les prix, le même responsable a demandé des explications auprès du ministère de l'Agriculture. « S'agit-il d'un manque de production, d'une demande accrue ou de l'entrée de spéculateurs sur la ligne ? », s'est-il demandé dans ce sens.

De son côté, Issam Badrissi, le directeur de cabinet de l'Ugcaa, a attribué la cause de cette hausse de prix de la pomme de terre à l'échec de la coordination entre les ministères de l'Agriculture et du Commerce, ce qui explique ce retour à la hausse de ce produit après une stabilité de deux mois, après avoir atteint 150 dinars le kilo en novembre. Chose qui a poussé le gouvernement à déstocker de grandes quantités de pomme de terre et la vendre à 40 dinars. Mais, cette solution n'était en fait que temporaire, a-t-il estimé, ajoutant que ce que nous vivons aujourd'hui prouve l'absence d'efficacité et la coordination pour la maîtrise du marché et le soutien à la production.

Le même responsable a révélé que les rapports parvenus à l'Union générale des commerçants et artisans algériens confirment qu'il y a des parties qui créent une crise de hausse des prix, pour faire pression sur le gouvernement, qui a récemment décidé de prendre en charge l'activité de stockage de pomme de terre et de créer des institutions publiques pour contrôler cette activité et empêcher les particuliers de le faire, pour contrôler pleinement l'activité de stockage et éliminer la spéculation dans ce domaine.

Notons que la hausse des prix, comme un effet boule de neige, a également touché d'autres produits, à l'enseigne de la tomate qui a atteint les 150 dinars le kilo, les haricots verts les 400 dinars, la salade les 120 dinars et les fèves les 110 dinars. Et, cerise sur le gâteau, les oranges, fruits de saison, ont également enregistré une hausse soudaine et inexpliquée de plus de 20 dinars par kilo.