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Oran :
Tirage au sort pour les bénéficiaires des logements «à points»: Des fortunes diverses...
par J. Boukraa L'opération de tirage au
sort des affectations de logements sociaux dits à points de la commune d'Oran
dont la liste a été affichée vendredi dernier, a eu lieu comme prévu avant-hier
jeudi au niveau du Palais des sports Hammou Boutlélis.
Dès les premières heures de la matinée des milliers de bénéficiaires, hommes ou femmes de tous âges, avaient afflué constituant une file longue de plusieurs de dizaines de mètres encadrés d'un dispositif de sécurité. Munis de leurs convocations, les bénéficiaires avaient à tirer au sort un bout de papier où était mentionnée l'adresse de leurs futurs logements. Des youyous de joie ont retenti au niveau du Palais des sports. Malgré la joie d'avoir un logement, certains bénéficiaires ont dénoncé les conditions générales de l'organisation de cette opération. «Je suis diabétique et hypertendu et je suis resté debout dans la file d'attente de 7h du matin à 15h avant d'accéder au Palais des sports, sans parler de la bousculade. Je me demande pourquoi ils ont organisé cette opération dans le hall du Palais des sports et non à l intérieur», dira un sexagénaire. «L'organisation a vraiment fait tache d'huile lors de cette opération», dira une autre bénéficiaire. Les 5.542 bénéficiaires seront relogés au niveau de trois sites d'habitat à savoir le site de Cheklaoua et ceux d'Aïn El Beïda et Oued Tlélat. La distribution de ces logements est intervenue après des années d'attente. Des milliers de mal-logés, de plusieurs quartiers de la ville d'Oran, attendaient depuis de plus de 40 ans un logement social dans le cadre de la formule à «points». Certains demandeurs avaient déposé leurs dossiers, auprès des services de l'OPGI, depuis 1975. Gelée depuis plus d'une vingtaine d'années, la commission d'Oran avait pour mission d'examiner des milliers de dossiers déposés pour ne retenir que ceux qui répondent aux critères en vigueur. De gros moyens humains et matériels sont mis en place pour établir la liste des bénéficiaires sur la base d'un certain nombre de critères de manière à ne retenir que les demandeurs dans un réel besoin de logement. Les bénéficiaires prennent d'assaut leurs sites Après avoir passé l'écueil du tirage au sort et informé de ce qui serait sa demeure future, les familles ont commencé à se rendre vers leurs sites respectifs. Ceux qui devraient habiter le site de la localité de Oued Tlélat ont été ravis de voir l'état d'avancement des travaux et qui semblerait que la livraison devrait être imminente au grand bonheur des familles qui souffraient des conditions d'habitation actuelles et surtout du poids des prix de location exigés par certains propriétaires qui savent impertinemment que les temps ont changé et que grâce aux efforts consentis par l'Etat la situation va changer bientôt en leur défaveur. Ce fut le cas de Nacer, agent de sécurité dans une entreprise privée et père de famille nombreuse: «je ne pouvais espérer mieux. Beaucoup de mes proches et amis seront mes voisins. Je ne serai nullement en situation de dépaysement». Pour Fatima, employée dans une boite privée : «toute ma vie mes parents étaient locataires chez des gens. On devait à chaque fois accepter les augmentations de loyers que nous exigeait le propriétaire ou simplement être chassé et chercher une nouvelle location. Mais dès aujourd'hui notre vie va changer vers un avenir meilleur». D'autres bénéficiaires qui ont tiré le site de Oued Tlélat et estiment que le site est très loin et espéraient être plus proches de leurs lieux de travail affirment qu'ils ne peuvent pas supporter le poids des trajets quotidiens. Au niveau du site très prisé d'El Barki, la situation était tout autre. Les futurs locataires affichant une mine radieuse et apaisée. Ces derniers estiment avoir de la chance de ne pas être sortis de la ville d'Oran. Pour Boucif, agent dans une administration publique et habitant chez ses parents à la rue Mohamed Boudiaf, ex-rue de Mostaganem, c'est une immense joie d'avoir tiré au sort ce site. Il dira : «toute ma vie je l'ai passée au centre-ville d'Oran, pour moi c'est une chance d'avoir un logement à El Barki et une bénédiction de Dieu que je ne cesserai de remercier toute ma vie». Idem pour Djelloul, un manœuvre journalier, «mon vœux d'avoir un logement décent pour ma famille a été exaucé et surtout que je serai toujours proche de ma maman âgée qui habite au quartier Petit Lac». Mais au site d'Aïn Beïda l'atmosphère était plutôt au scepticisme. Les dizaines de familles qui se sont ruées pour s'enquérir de l'avancement de leurs prochains logements étaient dans l'expectative. L'état actuel des travaux leur suggérait que l'attente devrait encore durer. C'est le cas d'Abdelkader, employé dans un atelier de mécanique à Delmonte: «je touche à peine un salaire de 22.000 dinars par mois. Je ne pourrais nullement espérer acquérir un logement pour ma petite famille. Je vis dans l'incertain. J'occupe une pièce dans une maison d'héritiers. Maintenant je suis apaisé. Mon avenir et celui de mes enfants est plus clair. Je suis prêt à attendre le temps qu'il faut pour accéder à mon logement. Si je devais quitter ce monde je serai tranquille pour a femme et mes enfants». Pour certains, la réception de leurs maisons nécessiterait plusieurs mois de travaux dont ceux de voirie et réseaux divers -VRD- ou encore l'aménagement des espaces verts. Néanmoins, les informations et les ouï-dire indiquent que ce site semble être un des meilleurs. Il serait doté de structures scolaires comme une école primaire et un établissement d'enseignement moyen au sein même du site au grand bonheur des familles qui devront y habiter. |
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