La compagnie aérienne «Air Algérie» n'a vraiment pas besoin de tension sur le front social par ces temps de crise, caractérisés par de graves menaces financières qui pèsent sur son avenir. C'est le message livré par le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï, au Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA), lors d'une réunion qui a regroupé les deux parties, mercredi dernier, au siège du ministère. Lors de cette réunion, à laquelle étaient présents des cadres du ministère, les représentants du SPLA ont revendiqué la satisfaction d'une série de préoccupations socioprofessionnelles qu'ils ont soulevées, et ce au vu de «l'amélioration relative de la situation financière de la compagnie Air Algérie», demandant l'ouverture d'un dialogue «approfondi» avec la Direction générale à l'effet de débattre de ces préoccupations.

M. Bekkaï a promis aux représentants du syndicat d'examiner toutes leurs revendications et de leur trouver des solutions en adéquation avec la reprise progressive d'Air Algérie et l'élargissement de son activité, mais il a surtout plaidé dans l'immédiat en faveur de «la nécessité de fédérer les efforts pour protéger cette compagnie vitale et prendre en considération les conditions de son activité et les répercussions de la pandémie de Covid-19». Car, il est plus urgent de chercher des solutions aux problèmes dans lesquels se débat la compagnie nationale, notamment le remboursement de centaines de milliers de billets payés mais non utilisés suite à la fermeture des frontières aériennes à partir du mois de mars 2020. Selon certaines sources, des banques étrangères, dont les clients, algériens expatriés et étrangers, ont réglé les billets par e-paiement (cartes bancaires), ont décidé d'engager des poursuites judiciaires contre Air Algérie pour récupérer l'argent déboursé pour le paiement des billets d'avion non utilisés.

Par ailleurs, le ministre des Transports tente également d'apaiser la tension sur un autre front, celui des pilotes lamaneurs, confrontés à d'énormes difficultés qui ont fini par laminer leur patience. M. Bekkaï tiendra prochainement, en effet, une réunion avec les représentants des pilotes lamaneurs au niveau national, après une réunion tenue mercredi dernier avec les représentants des officiers pilotes lamaneurs du Port d'Alger, pour examiner les difficultés auxquelles est confronté le métier, selon un communiqué posté sur la page Facebook du ministère. «Il s'agira d'ouvrir le débat et le dialogue sur les difficultés qui entourent ce métier sur les plans technique, organisationnel et social, l'objectif étant de permettre à cette catégorie de contribuer au développement de l'activité portuaire et de sécuriser la circulation des navires», a-t-on précisé.

Les officiers pilotes lamaneurs du Port d'Alger ont soulevé plusieurs préoccupations, notamment la formation et le renouvellement des licences «les empêchant de s'acquitter convenablement de leurs missions», selon la même source. Il a été question aussi d'évoquer l'absence d'une représentativité professionnelle de cette catégorie, souligne le même communiqué. Dans le même esprit visant l'apaisement sur le front social, le ministre des Transports a promis «une prise en charge urgente du volet formation et de trouver des solutions permettant aux officiers lamaneurs d'exercer leurs fonctions conformément aux conventions et lois internationales régissant cette activité».