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Enseignement supérieur: Vers une refonte de la «carte de formation universitaire»

par M. M.

Les filières des sciences humaines et sociales représentent plus des deux tiers des disciplines universitaires en Algérie contre moins d'un tiers pour les filières scientifiques et technologiques, ce qui nécessite un «rééquilibrage» par une refonte de la «carte de formation supérieure», selon le directeur général de l'enseignement supérieur et de la formation au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Boualem Saidani, qui était l'invité, jeudi, de la radio nationale Chaine 1.

« Le secteur de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique travaille à mettre en place de nouvelles bases pour une réorganisation de l'ensemble du système universitaire », indique l'invité de la Chaine 1. Selon lui, ces «nouvelles bases» concernent aussi bien « la révision de la carte de formation universitaire» pour la mettre «en adéquation avec l'environnement économique et social du pays», que la démarche de «recherche scientifique» à travers «l'introduction de l'idée de recherche appliquée dans des sujets d'intérêt pour les entreprises algériennes».

L'autre volet de la réforme du secteur de l'Enseignement supérieur concerne l'aspect management des universités à travers une «gouvernance rationnelle» prenant en compte les «normes internationales» dans tous les aspects de la gestion.

Le « premier pas » de cette réforme, ajoute l'intervenant, concerne la révision de la « loi d'orientation » introduisant de « nouvelles bases » dans l'organisation du secteur. « La nouvelle loi d'orientation » est au niveau du gouvernement avant sa présentation devant le législateur. Ce texte est basé sur « plusieurs idées » résumées comme suit : «la refonte de la carte de formation universitaire», «ouverture de l'université sur son environnement économique et social, mais également international», «adoption du modèle de formation à distance en le dotant d'une base juridique», «création d'une université virtuelle », ainsi que la « création d'une «Agence nationale de l'accréditation et de la qualité (de la formation, de la recherche, de la gouvernance) ».

Toujours selon Pr. Boualem Saidani, la « nouvelle loi d'orientation » de l'enseignement supérieur comprend un «important volet» relatif à la «gestion des pôles d'excellence», ainsi que la «consécration du doctorat au sein des entreprises, à travers la relance de la recherche scientifique au sein de ces entités».

En réponse à une question sur la réforme des filières universitaires, M. Saidani a expliqué que la révision de la carte de formation universitaire prend en compte la création d'un équilibre entre les disciplines technologiques et scientifiques et les disciplines des sciences humaines et sociales.

« La révision de la carte de formation universitaire repose sur six points essentiels. Parmi les six points, l'intervenant affirme que le plan de formation doit être en « adéquation avec le SNAT (Schéma National d'Aménagement du Territoire) ». Le deuxième point concerne la prise en compte de « l'évolution de la croissance démographique du pays ». « Nous avons actuellement plus de 1,6 million d'étudiants, et à l'horizon 2035 nous aurons environ 3 millions d'étudiants ». « Le développement des pôles d'excellence » fait également partie de la révision de la carte de formation, ainsi que « d'assurer un équilibre entre les filières des sciences humaines et des sciences et technologie ».

Sur ce dernier point, l'invité de la radio fait état d'un « déséquilibre entre ces filières ». « Actuellement, l'université algérienne forme davantage dans les sciences humaines et sociales, à hauteur d'environ 68%, alors que le taux est de l'ordre de 38% dans les spécialités scientifiques et technologiques », affirme Pr Saidani. Et de préciser que « l'économie du pays a besoin de plus de disciplines scientifiques et technologiques » et qu'il « nous faut donc environ trois ans pour rétablir l'équilibre entre ces deux domaines». En ce qui concerne l'implication des recteurs des universités et du corps enseignant dans le changement du système de fonctionnement de l'université, Saidani a déclaré que l'approche adoptée par le ministre de tutelle est «participative» et qu'il s'agit de «consulter toute la famille universitaire sur l'ensemble des problèmes».