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Aïn El Turck: «Ftour» au bord de la mer pour de nombreuses familles

par Rachid Boutlelis

  Rompre le jeûne au bord de la mer au cours de ce mois de carême est devenu presque un rituel, en ces temps de crise sanitaire, pour nombre de familles ainsi que des groupes de jeunes riverains, domiciliés dans les localités du chef-lieu de la daïra d'Aïn El Turck, notamment ceux demeurant à proximité des plages. En effet, selon le constat établi par Le Quotidien d'Oran, avec le retour du beau temps, des familles installent tables et chaises sur les plages jalonnant cette contrée, éclairées par des spots pour la circonstance et ce, pour rompre le jeûne dans une ambiance particulière et conviviale où l'air iodé se mélange avec les relents culinaires ramadhanesques. «Cela suscite une joie indescriptible chez les enfants, qui en profitent pour respirer un air sain loin de la pollution. Ils s'en donnent à cœur joie. Le « Ftour » sur la plage est aussi une découverte pour nous et un changement d'environnement qui nous procure beaucoup de plaisir » a commenté un responsable de famille domicilié dans la localité de Paradis-plage, ayant été abordé par Le Quotidien d'Oran un court laps de temps avant le crépuscule où plusieurs riverains étaient affairés à préparer des tables à proximité du rivage. Les bienfaits de ce bivouac nocturne ont fait des émules dans les autres localités dépendantes de la municipalité d'Aïn El Turck où une ambiance singulière s'installe sur les plages pour le « Ftour ». Des témoignages similaires ont été formulés par d'autres adeptes du «Ftour» sur les plages en ce mois sacré. Toujours est-il que ce rituel nocturne anime les lieux en question et ce, avec les cris de joie poussés par les enfants et ceux des adultes qui s'interpellent à voix haute en garnissant leurs tables et/ou en nettoyant les alentours sous la lumière judicieuse des spots et ce, face aux regards étonnés des goélands, vraisemblablement surpris par cette intrusion de nuit. Le seul point noir, vivement décrié par les familles, réside dans l'absence de l'éclairage public sur les plages. « On aurait bien aimé que nos plages soient éclairées. Cela nous aurait évité de bricoler pour avoir de la lumière » ont fait remarquer sur un ton laborieusement sarcastique nos interlocuteurs.

Hormis ce ténébreux constat, une ambiance sereine prévaut au cours des soirées depuis la deuxième semaine du mois de carême sur les plages du chef-lieu, à l'instar des autres localités de cette contrée.

Cette affluence nocturne inhabituelle au bord de la mer disparaît complètement, aussi rapidement qu'elle s'est manifestée, un court intervalle de temps avant l'apparition de l'étoile du berger. Il importe de noter que les plages de cette contrée ont été subitement désertées dès les premières journées du mois sacré. En effet, excepté un petit nombre de pêcheurs à la ligne, postés sur les rochers, beaucoup plus pour tuer le temps, et quelques jeunes jouant au football, les plages sont pratiquement vides durant les journées du Ramadhan. La veille de ce mois sacré, ce sont les établissements hôteliers et les complexes de villégiature qui ont été spontanément désertés par leur clientèle.

Du coup, les gérants des hôtels et des restaurants, essaimés à travers cette région côtière, ont donné congé à leur personnel. « C'était prévisible avec le Ramadhan. Les vacanciers préfèrent de loin passer ce mois sacré en famille dans leur lieu de résidence. Nous tenterons néanmoins d'amortir ce manque à gagner après les fêtes de l'Aïd » a commenté en substance avec amertume un hôtelier installé dans la municipalité d'Aïn El Turck, abordé à ce sujet par le Quotidien d'Oran. Des déclarations similaires ont été formulées par d'autres gérants desdits établissements qui n'ont pas pour autant baissé leur rideau en arguant le fait de la sollicitation d'un nombre restreint de clientèle, durant cette période, notamment des familles en quête de tranquillité et de repos en ce mois de carême impacté par la pandémie de la Covid-19. Selon nos interlocuteurs « pour la grande majorité de ces vacanciers particuliers, leur séjour au bord de la grande bleue s'achèvera à la veille de la célébration des fêtes de l'Aïd, d'autres moins nombreux cependant demeureront encore pendant quelques jours. Ces familles invoquent un changement d'environnement et/où un certain rituel pour justifier leur présence au cours du mois sacré dans ladite contrée ». Notons encore sur ce volet que certaines familles ont loué une habitation à Aïn El Turck pour y séjourner pendant le mois en question et ce, pour les mêmes raisons citées plus haut.