
Pour la cinquième journée consécutive, les
manifestations ont été renouvelées par des non-bénéficiaires de logements
sociaux dans la ville de Bouira. La vague de colère
s'est répandue dans différentes rues de la ville, c'est-à-dire au niveau de la
cité des 140 logements, le quartier Zerrouki, le quartier Château d'eau, la
cité des 1100 logements et les bourgs Ouled Bouchia et Ouled Bellil, où se sont impliquées des dizaines de demandeurs de
logement dont les noms n'étaient pas inclus dans la liste des bénéficiaires des
904 logements sociaux qui a été affichée le 6 avril dernier. Ainsi, certains
axes routiers ont été fermés, des échauffourées entre les forces de l'ordre et
les manifestants ont eu lieu. Les forces de l'ordre par moments ont eu recours
aux bombes lacrymogènes afin de disperser les contestataires en furie. Les
manifestants se sont rassemblés également devant du siège de la wilaya pour
demander au wali d'annuler cette liste qu'il jugent entachée «d'irrégularité
flagrantes » selon un citoyen qui n'a pas trouvé son nom sur la liste
d'attribution des logements sociaux. Ainsi, les exclus demandent aux autorités
de reconsidérer cette liste, car selon les mécontents, celle-ci a «été préparée
sans tenir compte des normes autorisées, et que la commission s'est plutôt
appuyée sur le favoritisme, la parenté et d'autres critères irréguliers» Les
manifestants ont aussi déploré le fait de trouver sur la liste des noms de
personnes qui ne remplissent pas les conditions. Les citoyens font références à
des «célibataires, des jeunes de moins de 25 ans et des enfants des salariés,
tandis que les chefs de famille et les personnes à faible revenu étaient privés
de ce bénéfice» s'en sont-ils plaints. En attendant, les autorités de wilaya
ont ouvert une aile dans le parking du siège de la wilaya afin de recevoir les
appels et ont appelé les exclus de la liste à intenter une action en justice.
Par ailleurs, vendredi soir, des affrontements se
sont produits entre les services anti-émeute de la police et des citoyens qui n'ont
pas bénéficié de logements sociaux. C'est au niveau de la cité des 140
logements qui se situe dans la partie ouest du chef-lieu de Bouira.
Au cours des affrontements, les jeunes manifestants ont lancé des pierres en
direction des forces de l'ordre qui ont répliqué avec des bombes lacrymogènes
afin de les disperser. Les affrontements se sont poursuivis tard dans la nuit,
malgré l'arrestation de plus d'une dizaine de jeunes protestataires et
l'observation de nombreux blessés entre les deux parties.