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![]() ![]() ![]() Formation professionnelle: Les écoles privées veulent reprendre du service
par Houari Barti ![]() Les établissements privés
agréés de formation professionnelle sont en pleine ébullition depuis qu'ils ont
eu vent d'une note adressée par le ministère de la Formation professionnelle à
toutes les directions de wilayas du pays datant du 18 août dernier, les
informant de sa décision de reporter la date de reprise d'activité,
initialement prévue pour le 30 août en cours.
Une décision qualifiée par les concernés d'«injustifiée» et «non concertée», qui menace «l'existence même» d'une grande partie des quelque 750 établissements de formation professionnelle du pays, qui sont, pour rappel, à l'arrêt depuis le 12 mars 2020. Elle constitue également «une attaque directe sur l'emploi et les revenus de plus de 20.000 familles», estime un groupement composé de plus d'une vingtaine d'écoles privées agréées de la formation et de l'enseignement professionnels de la wilaya d'Oran dans une lettre adressée le 24 août dernier à la ministre du secteur, Mme Benfreha Hoyem. «Comment expliquer que malgré le fait que nous ayons fait, depuis le mois de mars, de nombreuses propositions de reprise contrôlée des activités et de respect des mesures sanitaires en rappelant que nous traitions des effectifs réduits de cadres d'entreprises, nous soyons toujours assimilés à l'enseignement de masse ?», se demandent, en guise de préambule, les rédacteurs de la lettre, signée par plus de 20 établissements privés d'Oran. Ces derniers ne manquent pas de s'interroger dans le même ordre d'idées sur les raisons justifiant l'interdiction dont ils font objet «d'exercer dans leurs locaux ainsi que dans les locaux des entreprises clientes alors que ces dernières poursuivent leurs activités et tiennent des réunions en respectant les règles de distanciation». Les mêmes sources rappellent, par ailleurs, «avoir proposé (à leur tutelle) un nouveau cahier des charges relatif à l'enseignement à distance». Une proposition, déplore-t-on, qui «n'a reçu à ce jour aucune réponse hormis la poursuite de l'interdiction absolue d'exercer». Pourtant, estime-t-on, «cette crise (sanitaire) a révélé au monde entier la puissance des outils modernes de communication tels que l'enseignement à distance et de nombreux pays ont poursuivi l'enseignement du primaire jusqu'au supérieur, en passant par la formation professionnelle, avec ces moyens modernes». Dans leur plaidoyer au ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, les écoles privées agréées déplorent que «plus de 500.000 apprenants et des milliers d'entreprises clientes» en Algérie soient privées, cette année, «des formations qu'elles envisagent pour elles-mêmes et leur personnel», alors que de nombreux pays ont, à contrario, «profité de cette période de confinement pour encourager la formation professionnelle et la mise à niveau des savoirs, parfois en le finançant à 100% comme ce fut le cas au Canada. Et de s'interroger: «Comment expliquer que les restaurants, les hôtels, les plages, les transports et les mosquées soient autorisés à ouvrir au public en date du 15 août 2020 alors que des lieux de dispensation du savoir, que sont nos établissements, restent fermés sine die?» Pour toutes ces raisons et pour sauver un secteur économique qu'ils estiment «en détresse», et qui constitue, selon eux, «un maillon essentiel du développement économique du pays que le gouvernement cherche à redynamiser», les établissement privés de formation professionnelle demandent à la tutelle «la reprise, dès le 30 août 2020, des formations de leurs étudiants et stagiaires dans leurs locaux» en s'engageant «à prendre toutes les mesures relatives aux gestes barrières contre le Covid-19». Ils réclament également «la reprise des activités de formation professionnelle chez les clients qui en font la demande» ainsi que «l'autorisation immédiate d'assurer des formations à distance» conformément au cahier des charges transmis par l'ANEFA (Association Nationale des Etablissements de Formation Agréés) au ministère de la Formation professionnelle». Pour conclure sa missive, le groupement des écoles privées agréées d'Oran estime enfin que «la mise en place immédiate de la procédure d'indemnisation des pertes enregistrées par les établissements de formation pendant cette période de fermeture» est une autre exigence dont la satisfaction, au même titre que les précédentes, pourrait épargner à de nombreux établissements «de se déclarer en faillite avant la fin de l'année avec toutes les conséquences pour l'emploi que cela suppose». |
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