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Oran :
Le phénomène suscite l'inquiétude des spécialistes: Une formation sur la prise en charge des femmes violentées
par J. Boukraâ ![]()
Chaque année, pas moins de
1.500 femmes, victimes de violences, sont recensées, à Oran, par les services
concernés et à leur tête l'Action sociale, la Sûreté, entre autres. Cependant
des milliers d'autres femmes souffrent en silence, gardant le secret de la
violence qu'elles subissent et n'osent pas le dire même à leurs proches et à
leurs amies. Dans ce contexte et à l'occasion de la célébration de la Journée
internationale de la femme, l'Association ?Santé Sidi El Houari'organise
à partir du 6 mars, une formation sur : «Le Counseling, pour la prise en charge
des femmes victimes de violences». Selon un communique de ?SDH', la formation a
pour objectif «de faire connaître les droits des femmes pour encourager les
personnes qui adhérent aux idées de la parité et de l'égalité des chances,
comme facteurs de progrès essentiel pour toute la société, initier une
dynamique sociale dans le but de mobiliser des conseillères avec des
instruments comme l'information, le conseil et l'action». La formation est
destinée à la gente féminine, notamment les médecins, les sages-femmes, les
infirmières ou celles qui activent dans le mouvement associatif. La même source
ajoute qu'à la fin de la formation, «les participantes auront acquis des
connaissances et des compétences pour accompagner, aider et conseiller des
femmes victimes de violences, afin qu'elles soient en capacité de prendre une
décision informée et trouver elle-même une réponse à leur situation». Selon SDH
«un regain de violences sur les femmes et une plus grande visibilité de ce
phénomène de société : violence physique, verbale, morale, sexuelle ou tout
simplement maltraitance dite «ordinaire» sont constatés. Cette situation,
préoccupante dans un monde qui n'a jamais accumulé autant de moyens pour le
développement de l'Etre humain, exige une réelle prise de conscience collective
pour rétablir les égalités de chances entre l'homme et la femme». Le statut de
la femme battue est toujours plus infamant que celui de l'homme violent et,
longtemps, les femmes victimes de violences ont été tenues pour principales
responsables de leur sort. Nombreuses sont celles qui souffrent en silence.
Dans la plupart des cas, ce silence s'explique par une certaine mentalité et
les coutumes qui sont des obstacles majeurs les empêchant de se plaindre. Les
trois quarts des femmes, venant se soigner dans différentes structures de
santé, à Oran, ne sont pas à leur première expérience. Leurs «agresseurs» n'ont
jamais été condamnés, bien que la plupart d'entre eux soient «récidivistes», en
matière de coups et blessures. Nombreuses sont les femmes qui se rapprochent de
la police pour déposer plainte et ne reviennent pas pour déposer le certificat
médical exigé, dans ces cas.
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