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Alger: Marche avortée et des enseignants interpellés

par M. Aziza

  Des enseignants des écoles primaires en grève, se sont rassemblés hier, à la place les Fusillés à Ruisseaux, pour se rendre à la place du 1er Mai à Alger, afin de réitérer leurs revendications socioprofessionnelles et pédagogiques, appelant le ministre Mohamed Ouadjaout à les satisfaire. Mais avant l'entame de la marche, les services de police sont intervenus pour disperser les dizaines d'enseignants venant de différentes wilayas du pays (Oran, Tiaret, Relizane, Ghardaïa?).

Plusieurs enseignants ont été interpellés et conduits aux commissariats limitrophes, à El Mohammedia et au 1er Mai, d'autres ont été conduits jusqu'au commissariat de Birtouta à Alger, selon le porte-parole de la coordination des enseignants du primaire, section Centre, Kamal Grine.

M. Grine a tenu préciser que les policiers n'ont même pas laissé le temps aux enseignants grévistes de se rassembler ou de s'exprimer. «Les forces de l'ordre ont fait usage de violence pour déloger les protestataires dès leur arrivée au lieu du rassemblement. Certains ont été interpellés dans la rue, c'était d'ailleurs le cas pour moi (...) Dès que j'ai porté ma blouse blanche, des policiers m'ont embarqué en me conduisant au commissariat d'El Mohammedia. Ils ne m'ont relâché que 5 heures après».

Kamel Grine a dénoncé la «répression contre des enseignants, notamment les femmes» en précisant que «dans nos coutumes, la femme ne doit en aucun être malmenée, notamment sur la voie publique». Il a fustigé l'attitude du ministère de l'Education «qui, par son indifférence, cautionne ces dépassements contre les enseignants» et «l'approche répressive adoptée par le ministère de l'Intérieur à l'égard des enseignants».

Cette tentative de marche qui a été avortée par les services de sécurité a été précédée par une marche le 17 février dernier. Les enseignants grévistes comptent boycotter les examens du 2ème trimestre qui devrait avoir lieu officiellement à partir du 8 mars, date fixée par le ministère de l'Education. Sachant que certaines écoles sont déjà en période d'examens.

Notre interlocuteur s'est montré par ailleurs sceptique quant à «la nouvelle politique et l'édification d'une nouvelle Algérie», prônée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. «Jusque-là, nous n'avons pas vu, ne serait-ce que les prémices de l'Algérie nouvelle, les portes du dialogue sont fermées et les responsables du ministère continuent à ignorer nos revendications que tout le monde atteste qu'elles sont légitimes, les enseignants continuent à être malmenés et réprimés», dit-il.

Les enseignants du primaire ont entamé des grèves cycliques depuis le 6 octobre, sans rien obtenir. Kamal Grine a précisé que le ministre de l'Education a parlé de «surprise» qui sera dévoilée le 12 mars prochain au profit de la famille de l'Education. D'ici là et en fonction de cette «surprise» on définira les actions à mener dans les prochains jours.