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Les
350 employés d'Aigle Azur en Algérie sont officiellement en chômage depuis
vendredi minuit après que la justice française n'a validé «aucune des offres de
reprise» proposées pour la compagnie aérienne française. «Aucune solution
pérenne n'a été proposée par les candidats repreneurs», a expliqué la présidente
du tribunal de commerce d'Evry, Sonia Arrouas, dans
un communiqué repris par l'AFP. Elle déplore «les désistements ou les absences
d'offres concrètes, l'absence de moyens financiers des candidats crédibles»,
«l'indétermination de la provenance des fonds» ou encore «l'irrecevabilité de
certaines propositions» pour justifier une décision «difficile car tout avait
été mis en oeuvre pour sauver les salariés». Deux
offres de reprise étaient étudiées par le tribunal de commerce depuis plusieurs
jours, rappelle l'agence française, l'une émanant de deux anciens responsables
d'Air France, conditionnée à l'obtention d'un prêt participatif de 15 millions
d'euros auprès de l'Etat, l'autre présentée par Lu Azur, actionnaire
minoritaire d'Aigle Azur à hauteur de 19%.
Plus tôt vendredi, des représentants de plusieurs syndicats avaient appelé dans un communiqué l'Etat à accorder un «prêt relais d'environ 35 millions d'euros pour sauver» la compagnie, qui accuse un «passif de 148 millions d'euros», à l'image de ce qu'a fait le gouvernement allemand qui a accordé un prêt relais de 380 millions d'euros à la compagnie allemande Condor, filiale du voyagiste britannique en faillite Thomas Cook, lui permettant de continuer à voler. Le tribunal de commerce d'Evry avait accordé, le 16 septembre dernier, un délai supplémentaire de deux jours aux candidats à la reprise de la compagnie aérienne pour améliorer leurs offres. Aigle Azur, de son côté, avait annoncé, le 9 septembre, avoir reçu quatorze offres de reprise qui restent à améliorer et «ne sont pas exécutables en l'état», avait précisé la compagnie aérienne à l'issue d'un comité d'entreprise extraordinaire. Dans le détail, ces manifestations d'intérêt concernent essentiellement des «actifs isolés», mais proposent également des «projets de reprise plus globaux», a détaillé Aigle Azur : «Ces offres de reprise de la société sont toutes à parfaire». En parallèle, les juges ont prononcé la liquidation de l'entreprise, qui pouvait tout de même poursuivre son activité jusqu'au 27 septembre. Présentée comme un pavillon spécialiste de l'Algérie avec six villes desservies, représentant 50% de son activité, la faillite d'Aigle Azur assure de nouveau un quasi-monopole d'Air Algérie sur les vols de et vers la France. La redistribution des créneaux horaires de la compagnie aérienne pourrait aussi profiter à ASL Airlines France, «spécialiste du charter qui se tourne prudemment vers les vols réguliers», estime Le Point, qui rappelle que la compagnie française dessert déjà Alger au départ de Paris-Charles de Gaulle toute l'année, ainsi qu'Oran au départ de Bordeaux et Perpignan en été. Le vide créé par cette faillite permettra à ASL Airlines France «de solliciter des droits de trafic supplémentaires vers l'Algérie», selon la même source d'informations ainsi que «de nombreux slots à Orly en tant que compagnie entrante». |
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