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Maghnia: Les deux-roues sous surveillance

par Cheikh Guetbi

Conscients de l'implication des motocyclistes dans une importante proportion d'accidents de circulation qui, selon de récentes statistiques, tourne autour de 12% du nombre total d'accidents, et du préoccupant nombre d'infractions commises, dont 25.000 liés au seul défaut du port du casque de sécurité, la Sûreté de la daïra de Maghnia a lancé une vaste campagne de prévention afin de contrer cette hausse fulgurante d'accidents causés par le comportement irresponsable des jeunes motocyclistes plus particulièrement. «Nous avions menés plusieurs campagnes de sensibilisation et de prévention destinées aux motards pour les inciter à respecter les règles de conduite et de sécurité. Devant la réticence d'une bonne majorité qui demeure, en plus de l'important nombre d'accidents qu'elle engendre, au cœur de nombreux débordements urbains, gêne de la circulation, nuisance sonore? la décision est prise pour que soient multipliés et d'une manière continuelle les contrôles routiers afin que soit redressée une situation qui risque, avec le nombre important de motocyclettes et cyclomoteurs que compte la daïra de Maghnia, d'importuner davantage le citoyen et de compromettre sa quiétude», dira l'un des officiers de la sûreté de la daïra de Maghnia. «Pour cette semaine, 47 motos ont été placées en fourrière pour diverses infractions notamment pour défaut du port du casque de sécurité, d'assurance ou encore des documents administratifs nécessaires». L'intensification des contrôles pour laquelle les agents de la sûreté de daïra s'activent, sans trop de moyens d'ailleurs, semble ravir le citoyen dont cet automobiliste qui souligne que «la situation créée par les motocyclistes est alarmante. Ils se permettent tous les excès qui sont parfois fatals pour les usagers de la route. Nous saluons vivement cette décision d'intensifier les contrôles des motocyclistes pour combattre cette réelle menace publique. La persévérance dont font preuve les services concernés aura, à l'usure, raison de ces comportements, tout comme était la réticence vis-à-vis du port de la ceinture de sécurité dans les voitures et qui a été dissipée grâce aux efforts que les services de la sécurité routière ont consentis sur le moyen terme, et également grâce aux outils juridiques et répressifs notamment le retrait du permis et la lourde amende qui sont au demeurant les principaux points qui ont réussi à mettre au pas les plus tenaces et les plus hostiles».

«Malgré toute la bonne volonté des policiers et les efforts consentis, l'actuelle opération risque de connaître l'échec du fait que les services de la Sûreté de daïra se retrouvent seuls à combattre ce préoccupant phénomène», prévient ce citoyen. En effet, l'absence de moyens matériels et humains pour acheminer les motos saisies vers le siège de la Sûreté puis vers la fourrière communale, contraint les agents à le faire manuellement et à demander assistance à des camionneurs avec tout ce que cela engendre comme dévalorisation, ce qui essouffle, abat et épuise à la longue.

La lutte efficace du phénomène nécessite, en plus des outils de réglementation dissuasifs telles l'amende qui doit être revue à la hausse, une tarification spéciale pour les frais de fourrière et une coopération entre services de l'APC et ceux de la Sûreté de daïra.

Pour l'anecdote, un des officiers de police déclare que sur les milliers de motos que renferme la daïra, un seul motocycliste portait le casque de sécurité. Il est devenu une sorte de curiosité dans la ville. C'est dire que la situation est critique et que l'initiative de la Sûreté de daïra, qui demande du soutien, des moyens conséquents et de l'assistance des autres services, est à saluer et à encourager d'autant plus qu'à Maghnia, le taux de motocyclettes est très important, voire le plus élevé au niveau national. Il est favorisé par la situation géographique de Maghnia, limitrophe avec la ville plate d'Oujda au Maroc où la culture de la motocyclette est centenaire et bien ancrée.