
Le mois du patrimoine qui s'est achevé le 18 mai
dernier a été riche en manifestations culturelles organisées par la direction
de la culture et des établissements chargés de la diffusion, la promotion des
produits culturels et la protection du patrimoine des différentes régions de la
wilaya. Plusieurs expositions sur les arts plastiques, les sites
archéologiques, les habits traditionnels et des photographies de monuments et
sites historiques et culturels ont été présentées au public à la maison de la
culture «Abdelkader Alloula», au palais de la culture
«Abdelkrim Dali» et aux musée d'art et d'histoire de Tlemcen, afin de le
sensibiliser sur la nécessité de «sécuriser le patrimoine culturel», thème
principal retenu pour cette occasion. Pour de nombreux spécialistes et
chercheurs, les festivités diversifiées auront un impact positif sur les
citoyens qui ont largement profité de ce mois pour se familiariser et en
apprendre davantage sur le patrimoine historique et culturel des régions très
nombreuses de la wilaya. Il faut le souligner que la région regorge de legs et
de trésors laissés par les civilisations antérieures. Il faut rappeler que
l'Algérie est le seul pays maghrébin qui continue à célébrer le patrimoine.
Cependant, malgré ces activités de sensibilisation et les appels réguliers des
spécialistes à la préservation de ce riche patrimoine culturel au passé
florissant et les grands efforts déployés par les services de sécurité pour la
protection du patrimoine, le vol, le trafic illicite et le pillage des biens
historiques et culturels font rage et continuent à appauvrir constamment
certains sites et monuments antiques et médiévaux de la wilaya. Il en est ainsi
des vestiges millénaires de la ville historique de Honaine
(50 kilomètres au nord de Tlemcen) qui connaissent une dégradation continue à
cause du comportement de certaines personnes qui s'adonnent au trafic des
pièces archéologiques et de biens culturels. Selon des témoignages, des pièces
archéologiques sont de temps en temps déterrés par les habitants lors des
travaux de fouille et de terrassements des fondations de leurs constructions.
Ces objets de valeur sont ensuite revendus à des spéculateurs de pièces
archéologiques, ce qui a énormément vidé les richesses et joyaux patrimoniaux
de cette ville des Almohades appelée jadis par les romains «Gypsaria»
et «Artisiga». Il faut aussi souligner que ses belles
forêts avoisinantes sont dépouillées et font actuellement l'objet d'infâmes
pillages à la tronçonneuse.
En outre, les fouilles archéologiques menées par les
spécialistes sont à l'arrêt depuis plusieurs années. Selon le directeur du
musée et conservateur en chef du patrimoine culturel de Tlemcen, Chennoufi Brahim, le vieux port de Honaine
cache toujours ses trésors et recèle d'innombrables objets archéologiques
encore enfouis dans ses entrailles. Seul un véritable programme de recherches
archéologiques pourra dévoiler les trésors de cette ville antique qui a sombré
dans une évidente décrépitude et un oubli sans nom.