Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Observons, au préalable,
l'unique chose, quoique véritable et suprême fléau, que la Mondialisation a su
répartir à toutes les populations du monde, sans distinction aucune et de la
manière la plus démocratique, est bien cette pandémie au Coronavirus COVID -
19. Les grandes richesses, le bien-être exceptionnel, la sécurité pérenne, les
meilleures prestations médicales, les meilleures écoles et institutions
d'enseignement privées, le luxe clinquant et les larges dividendes sont
toujours dirigés, et restent encore consacrés qu'à de supra-minorités
nationales et aux grandes multinationales du capitalisme libéral, aujourd'hui
véritablement totalitaire et suffisamment mondialisé.
D'après les statistiques des Nations unies de 2010, à partir de l'an 2.000 la population urbaine mondiale a dépassé les 50 %, ce qui est une donnée et constat exceptionnels dans toute l'histoire de notre humanité. Aujourd'hui, et après seulement quelques décennies de mondialisation, cette population urbaine a atteint, dans certains continents, les 70 %. Ces grandes métropoles et méga-villes qui dépassent, fréquemment, surtout dans les Pays du Sud, plusieurs dizaines de millions de personnes sont de véritables monstres et bombes à retardement. Ce ne sont plus des villes avec leurs attributs fonctionnels et leurs caractères propres à gérer et à abriter un certain nombre de services stratégiques, de corporations professionnelles, d'institutions de formations et de vocations à contribuer à l'essor économique et au développement du pays et de ses populations. Mais un simple et vulgaire Entassement de populations, fait d'un agglomérat de pseudo-citadins, d'assistés non producteurs le plus souvent, mais de consommateurs certains pour un marché mondialisé, particulièrement vorace, et hégémonique qui s'ingénue à créer de plus en plus de besoins et de faux-besoins, pour plus en plus de consommation. A l'exemple, dans un contexte pseudo-compétitif et souvent non, ou insuffisamment contrôlé (par les Etats devenus trop permissifs, absentéistes, et parfois même complaisants), l'industrie agro-alimentaire est devenue un repaire de l'alchimie du Diable. Aidée par le génie chimique apporté par les apprentis sorciers de la chimie industrielle de synthèse, par aussi la permissivité des dérives éthiques bien traduites et assumées, dans les divers composés et additifs alimentaires ; cette industrie, sans scrupules, ne visant, pour ses objectifs et priorités, que la hauteur et densité des profits et dividendes, est devenue franchement criminelle. Cependant, ce qui n'est pas apparent quoique flagrant de triste vérité, révèle que les phénomènes intenses de sur-urbanisation effrénée, à l'échelle surtout de tous les pays du Sud, sont concomitants, pratiquement en « vases communicants », aux exodes ruraux véritablement hémorragiques. Ce n'est pas des urbains supplémentaires qu'on a, par génération spontanée, constitués ou « inventés » mais majoritairement des masses rurales et paysannes qu'on a chassées » de leurs campagnes, de leurs terres et terroirs pour les entasser autour des villes, dans les bidonvilles de transit plus ou moins temporaire, puis dans les nombreuses portions de nouvelles villes qui s'agglutinent autour des premières métropoles comme les tumeurs malignes dans un corps malade. L'urbanisme spéculatif Notre civilisation pseudo-moderniste a érigé, en un temps record, des multitudes malheureuses de mégavilles, en se servant des restes, « gravats » et lambeaux des anciennes, belles campagnes et populations rurales de nos pays. Un nouveau monde de rapports d'intérêt frigides et inhumains a été érigé sur les décombres des paysanneries millénaires assassinées au nom des profits et dividendes de l'agrochimie, de l'agro-industrie, de l'urbanisme spéculatif et de leurs soubassements et empire financier mercantiliste. Nous avons laissé, chasser puis travestir en impotents sur urbains nos belles paysanneries qui vivaient, prospéraient et nous alimentaient en beaux produits naturels. Nous avons laissé faire le capital libéral sauvage qui a exclus des milliards de ruraux de leurs terres et merveilles de belles et précieuses productions. Nous avons vanté le modernisme et son agriculture intensive pseudo-technologique, et ainsi entériné l'accaparement des terres rurales traditionnelles, par les lobbys et tenants de l'agro-industrie internationale et de ses ressorts financiers tentaculaires, à tous les réseaux de la Mondialisation. Mondialisation, menée tambour battant depuis la chute du Mur de Berlin, en système hégémonique et totalitaire. Autant que la Chine est marquée par son système communiste et idéologique totalitaire, le capitalisme libéral international se manifeste, dans le type de mondialisation qu'il a institué depuis trois décennies. A l'instar d'un système totalitaire qui n'admet point de concurrence, ni de cohabitation avec des organisations ou doctrines prônant les bienfaits des économies nationales, des organisations sociales autres, des politiques d'investissement autres, des politiques d'éducation et de formation qui sont autres que celles qui s'inspirent de lui et ne se décident que par ses directives ou, plutôt, diktats non écrits. La Chine, comme nous le constatons tous, a été le premier allié du capitalisme libéral international. Elle a accepté, en effet, à lui faire ostensiblement fructifier ses gains, à se transformer en « usine du monde » quitte à s'étouffer sous les pollutions, à solder au maximum les rémunérations de ses très nombreux salariés, à faire délocaliser presque toutes les économies mondiales. Enfin, le meilleur allié de la stratégie de son totalitarisme hégémonique, puisque son centralisme idéologique communiste l'y avait, naturellement, bien préparée. Est-ce pour cela que ces grandes et nouvelles agglomérations urbaines ont constitué sinon devenues les terreaux privilégiés d'incubation et de départ des grandes épidémies de 2003 (STRAS à Canton, Hong Kong puis Hanoï), de 2006 et 2009 (Grippes aviaires en Chine, Asie, Europe du Nord, USA, Mexique), et aujourd'hui cette grave pandémie si meurtrière et socio économiquement cataclysmique du coronavirus Covid-19 (Chine, Europe, Asie, Afrique, Monde entier). Ces importantes atteintes sanitaires dont on ne mesure pas encore les conséquences qui seront, certainement redoutables socialement et économiquement surtout pour les populations déjà précarisées dans les Pays du Sud. A suivre *Professeur - Université d'Oran 1 |
|