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Zones frontalières, pensions pour handicapés, emploi Les réponses du Gouvernement

par M. Aziza

La lutte contre la contrebande s'est renforcée davantage au cours de ces dernières années, dans les zones frontalières du pays, notamment à la frontière-ouest. Certes, c'est bien beau de resserrer l'étau sur les contrebandiers pour protéger l'Economie nationale, mais est-ce que les Autorités du pays ont-ils pensé à une alternative pour la reconversion de la population qui vivait, exclusivement, de la contrebande et qui aujourd'hui, se retrouve sans ressources, vers des activités légales ? Telle est la question posée par le député Youcef Bekkouche du Front «El Moustakbal», au Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

Lors d'une plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, tenue ce jeudi, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a affirmé, par la voix du ministre des Relations avec le Parlement, Mahdjoub Bedda, que les pouvoirs publics ont lancé plusieurs programmes pour leur développement et l'amélioration du niveau de vie des populations des zones frontalières.

Il a, également, indiqué que 9 zones frontalières seront réaménagées, d'ici 2030, dans le cadre du Plan national de l'aménagement et du développement du territoire.

Le Premier ministre a, également, souligné qu'une étude « spéciale », dans ces zones est en cours pour diagnostiquer la situation spécifique de chaque localité. Un recensement des besoins qui permettra aux pouvoirs publics d'élaborer des plans, des programmes et une feuille de route pour le réaménagement, le développement dans les zones concernées et assurer un contrôle et un suivi des programmes. Si le Premier ministre a évoqué un développement et un réaménagement de 9 Zones frontalières, d'ici 2030, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hesballaoui, lors de ses réponses sur la détérioration des structures de santé et le manque de spécialistes, à Tamanrasset et Bechar, a affirmé que le président de la République a promis d'ériger un hôpital dans chaque wilaya en Algérie, d'ici 10 à 15 ans. D'ici-là, les populations qui ont crié le ras-le-bol quant au manque de moyens et de personnels médical (médecins généralistes et spécialistes), notamment dans le sud du pays doivent, ainsi, prendre leur mal en patiente.

20 à 30 ans pour un véhicule 100% algérien

C'est ce qu'a annocé, d'ailleurs, le ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi en recommandant « beaucoup de patience et du temps » pour asseoir une industrie automobile intégrée à même d'offrir des produits concurrentiels à la portée du consommateur algérien. Selon le ministre, il faut à l'Algérie entre 20 à 30 ans, pour la fabrication de véhicules 100 % algérien, en précisant que le montage et l'assemblage des véhicules est un passage obligé, pour une industrie automobile qui amorce ses débuts et un secteur de la sous-traitance qui commence à peine à s'organiser.

Pour le ministre de l'Industrie, il faut d'abord développer la sous-traitance et la fabrication des composants des véhicules, pour passer à la construction intégrée des véhicules.

En précisant que même la fabrication de la pièce de rechange a besoin du temps pour avoir des produits de qualité et concurrentiels.

Des sanctions contre la mauvaise gestion des dossiers de l'Emploi

Pour sa part, Mourad Zemali, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale, a affirmé, en réponse aux questions des députés, que des mesures strictes seront prises contre la mauvaise gestion des dossiers de l'Emploi ou en cas de dépassements. Il a, ainsi, exprimé son intransigeance contre « tout agent administratif dont sont établis la mauvaise gestion et le non-respect des règles d'équité et de transparence, en vigueur, ainsi que des instruments juridiques, encadrant le marché de l'emploi, que ce soit dans les wilayas du Sud ou autres » a-t-il souligné. Et de préciser que son département avait, déjà, sanctionné des cadres et des fonctionnaires ayant violé les règles de transparence, dans la gestion des offres d'emploi. Ces mesures vont du renvoi devant la Commission de discipline, à la cessation des fonctions et même à des poursuites en justice, dans certains cas, a-t-il déclaré. Concernant la seule wilaya de Ouargla, le ministre du Travail a affirmé que son département a procédé à l'établissement, jusqu'au mois d'octobre 2018, de 1.859 PV d'infractions à l'encontre d'entreprises et de sociétés pour défaut de communication aux organismes habilités, des postes vacants.

Pas d'augmentation de l'allocation pour les personnes handicapées

L'allocation financière d'un montant de 4.000 DA/mois, allouée aux personnes handicapées invalides, à 100%, âgées de 18 ans et plus, ne sera pas revue à la hausse, en raison de la conjoncture financière, assez difficile, que traverse le pays. Telle est la réponse de Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité nationale, qui a qualifié cette demande de revalorisation «de légitime». Elle a, dans ce sens, évoqué les efforts de l'Etat, envers cette frange de la société « l'enveloppe budgétaire globale pour la couverture des dépenses de l'allocation de 4.000 DA, en 2017, a dépassé 11 milliards de DA et le nombre de bénéficiaires a atteint 243.941 personnes handicapées ». Une réponse qui n'a pas convaincu Lakhdar Benkhellaf, député du parti El-Adala qui avait affirmé que cette demande de revalorisation de cette pension ne date pas d'aujourd'hui «même quand l'Algérie jouissait d'une aisance financière exceptionnelle, le gouvernement avait refusé de revoir, à la hausse cette allocation, qui aujourd'hui avec la hausse des prix s'avère insignifiante »

Des réponses tardives d'autres dans les oubliettes

Les quinze questions qui ont été programmées pour cette séance adressées au Premier ministre, au ministre de la Culture, à la ministre de la Poste, des Télécommunications, des Technologies et du numérique, ainsi qu'à la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, la majorité ont eu le droit de réponse qu'après 8 mois de leur formulation. Le député Benkhellaf a regretté: «nous avons des questions écrites pour Premier ministre, déposées au mois de septembre 2017, et quatorze mois après, on n'a pas eu de réponse», précise-t-il. Pourtant, la réglementation prévoit que le délai de réponse pour les questions orales et écrites est fixé à trente jours de la date de dépôt des questions. Et de conclure: « on ne sait pas pourquoi le Premier ministre ne répond pas ou ne veut pas répondre aux questions des députés ».