|
![]() ![]() ![]() ![]() La production
nationale «couvre dans une grande proportion» la demande, et la production
locale est de «bonne qualité». C'est ce qu'a affirmé hier mardi à la radio
nationale Abdelwahab Ziani,
président de la fédération nationale de l'agroalimentaire.
Il a expliqué que la production nationale de l'agroalimentaire couvre presque totalement la demande, et la qualité des produits locaux est «bonne». Pour autant, les efforts des producteurs et investisseurs privés dans l'agroalimentaire ne sont pas accompagnés par un assouplissement des procédures. Bien au contraire, M. Ziani a dénoncé «les lourdeurs bureaucratiques» et les «entraves de l'administration» qui bloquent le développement du secteur, sinon hypothèquent les investissements sectoriels. Selon M. Ziani, les entreprises du secteur rencontrent beaucoup de difficultés entretenues par la bureaucratie, l'absence de décentralisation de la décision et des lois obsolètes régissant le secteur de l'agroalimentaire. Les critiques du président de la fédération nationale de l'agroalimentaire contre la bureaucratie et le blocage des investissements interviennent alors qu'a été mis en place un «comité de veille» par le ministère de l'Industrie et des Mines, pour prendre en charge les questions techniques et administratives liées aux investissements dans le secteur de l'agroalimentaire. Ce comité avait été mis en place lors de la tripartite de mars 2017 à Annaba et devait, en fait, donner un coup d'accélérateur aux projets d'investissements. Placé sous l'autorité du Premier ministre, ce comité de veille a pour mission de suivre les actions d'investissement, de proposer l'ensemble des voies et moyens devant concourir au développement de l'acte d'investir en Algérie, comme il sera chargé également d'anticiper sur toutes les difficultés pouvant surgir et freiner la politique nationale d'investissement et d'être interactif pour proposer des actions et solutions de facilitation. Dix-huit mois après, le bilan est négatif, puisque, selon M. Ziani, les investisseurs et les producteurs nationaux rencontrent toujours les mêmes difficultés, et les investissements de producteurs privés sont bloqués par «la bureaucratie». Or, le comité de veille mis en place lors de la tripartite de Annaba devait déboucher sur «une évaluation mensuelle sur les investissements importants». M. Ziani a même laissé entendre, dans une précédente intervention, que c'est là le rôle du Premier ministre de «débloquer là où ça bloque», car pour lui, «les investissements restent otages de la bureaucratie. La bureaucratie reste lourde». Selon le président de la fédération de l'agroalimentaire, il faut un à trois ans pour avoir les documents pour les investisseurs, et l'administration, avec ses lourdeurs, «n'arrive pas à suivre la vitesse de l'entreprise». Pis, des dossiers d'investissements restent des mois bloqués, dans l'attente d'un agrément, a-t-il souligné. M. Ziani a par ailleurs appelé les producteurs à investir le marché national avec des produits de qualité et, surtout, à exploiter les mesures gouvernementales visant à encourager la production nationale en imposant des taxes aux produits importés. Les producteurs nationaux doivent saisir cette opportunité, a-t-il suggéré, pour répondre à la demande locale, imposer le produit local et mettre sur le marché des produits de qualité. «Le produit algérien répond parfaitement au rapport qualité/prix'', estime-t-il, avant de relever que les producteurs nationaux doivent maintenant réfléchir à aller prendre des parts de marché en Afrique et sur les marchés régionaux, et que les importateurs doivent devenir producteurs. Pour lui, il est plus que primordial d'inverser la tendance à l'importation par celle de l'exportation. D'autant que, estime-t-il, le consommateur algérien se doit de changer ses habitudes et de privilégier plutôt la production nationale, le produit local, qui est assujetti à des contrôles sévères, notamment pour les produits de l'industrie agroalimentaire. Par ailleurs, dans la perspective de l'entrée des producteurs nationaux sur les marchés régionaux et africains, M. Ziani a annoncé que 20 containers de produits algériens doivent être chargés aujourd'hui mercredi pour être acheminés vers la capitale mauritanienne où se tiendra le 23 octobre prochain une foire internationale des produits locaux. |
|