Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Gestion des biens «wakfs»: Mohamed Aïssa plaide pour la révision des lois

par Moncef Wafi

Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a insisté sur la nécessité de la révision des lois régissant les biens wakfs, en Algérie. Répondant à un député, lors d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Aïssa a expliqué cette démarche par le besoin de s'adapter aux changements et traiter les dysfonctionnements relevés dans ce domaine. « Le temps est venu pour procéder à la révision et l'amendement des lois régissant les biens wakfs », a indiqué le ministre pour notamment mobiliser et développer l'assiette économique de ces biens, relancer les volets relatifs à leur investissement et leur administration et bénéficier des expériences récentes, en la matière. A cet effet, le ministère a préparé un groupe de travail technique constitué de plusieurs secteurs pour mettre en œuvre l'avant-projet de loi. Aussi, il a précisé que son département avait procédé au lancement effectif de l'opération de promotion des terres wakfs, à caractère agricole, conformément au décret exécutif 70/14, promulgué, en 2014. Des terres habous qui ont été régularisées et mises en exploitation. Par ailleurs, Mohamed Aïssa a également indiqué que son département a approuvé, dès la publication au Journal officiel n°52 du décret exécutif fixant les conditions et modalités d'exploitation des biens immeubles ?wakfs', plusieurs projets d'investissement, notamment l'ouverture d'une clinique et d'une banque, relevant, à ce propos, que ces projets seront généralisés à plusieurs wilayas, dans les jours à venir. Outre les biens wakfs, recensés en Algérie, d'autres wakfs algériens sont situés outre-mer, spécialement en Palestine et en Arabie Saoudite. Selon les chiffres donnés en 2013, 60% des biens wakfs sont des habitations alors que les revenus générés par les Wakfs sont estimés à 140 millions de dinars. Abdelwahab Berretima, directeur central du Wakf, avait indiqué, alors, que 9.000 biens immobiliers et fonciers étaient recensés, à la Conservation foncière du Wakf. Ces biens comprennent des habitations et des locaux commerciaux. Il convient de signaler que 3.000 ha de biens wakfs ont été récupérés alors que près de 26.000 ha nécessitent une recherche et une expertise, aux fins de régulariser, leurs situations. Selon le même responsable, les créances wakfs sont évaluées à 35 milliards de centimes et des instructions avaient été données aux directeurs de wilaya des Affaires religieuses pour les recouvrer. Quant aux investissements, il a indiqué qu'il existe une cartographie nationale d'investissements, adoptée par la Commission nationale du Wakf.

Cette cartographie compte, actuellement, 35 projets répartis à travers 24 wilayas du pays et leur financement sera assuré par le Fonds national des Wakfs. Mohamed Aïssa a, aussi, tenu à se féliciter des efforts consentis en matière d'encadrement du travail religieux, en Algérie, affirmant que notre pays est devenu une école en matière de lutte contre l'extrémisme idéologique et religieux.