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L'autre, c'est l'étranger, la différence ; l'autre me fait
peur. C'est lui qui me remet en question. J'aimerai me glisser dans les yeux de
l'autre pour savoir comment il me voit. L'autre, impérativement m'apprend quelque
chose que je ne connais pas, encore. L'autre est considéré, pour moi, comme un
problème. Dans tous ses états, il m'influence, occupe mes pensées ou me juge.
Durant son séjour avec nous, l'autre est témoin d'une profonde contradiction et de paradoxe fondamental. D'un côté une profonde et inquiétante crise multiforme : politique, économique, sociale, morale, spirituelle et écologique, et de l'autre, une incroyable force de résistance : fécondité, endurance et espérance, caractérisées par l'ingéniosité du secteur informel, ténacité de l'agriculture, vivacité de la créativité culturelle, et une certaine solidarité familiale. L'autre, devez donc comprendre l'importance qu'il y a, à découvrir ce que sont nos valeurs. Les valeurs d'un peuple Quand on évoque les qualités humaines qui font un grand peuple, on pense au patriotisme, à la fierté, à la tolérance et à l'amour de la liberté. C'est ce qu'on appelle ses valeurs. Les valeurs sont, en effet, les jugements fondamentaux d'ordre éthique, moral ou pratique que nous portons sur ce qui compte vraiment. Elles constituent un ensemble de convictions sur ce que nous jugeons bien ou mal, dans notre vie. La connaissance des valeurs auxquelles on est attaché est un des éléments les plus féconds dans la poursuite de la réussite d'un peuple. Notre système de valeurs est ce dont nous avons besoin pour avancer. Si nous n'avançons pas, cela est dû, principalement, à l'absence de sentiment de cohérence, d'unité intérieure et de plénitude que nous devons avoir lorsque le comportement semble satisfaire nos valeurs. Les valeurs gouvernent, entièrement, la façon dont nous vivons. Elles déterminent la manière dont nous réagissons devant chacune des expériences. Toute la difficulté réside dans le fait qu'elles appartiennent, souvent, au domaine de l'inconscient. Il arrive que l'on ne sache pas pourquoi on fait certaines choses. On a simplement, le sentiment et le devoir de les faire. L'autre, quant il se trouve en face de nous et qui n'a pas les mêmes valeurs que nous, il se sent mal à l'aise. Malheureusement, bien des conflits proviennent quand des individus se référent à des systèmes des valeurs différents. Et ce qui est vrai à l'échelle des individus l'est aussi à l'échelle des groupes et des nations. Presque toute guerre oppose un système des valeurs à un autre. De quoi parlent les livres sacrés tels que le Coran ou la Bible, qui ont marqué l'histoire de l'Humanité ? Bien entendu des valeurs. Les histoires qu'ils racontent, les situations qu'ils décrivent proposent des exemples qui ont enrichi et guider les vies de la plupart de ceux qui habitent cette planète. Ce que voit l'autre comme obstacles mentaux L'autre voit la méfiance comme obstacle fondamental chez les Algériens vis-à-vis de tout changement. Ils sont bloqués par des préjugés intellectuels, moraux ou spirituels. Il y a, aussi, un discours qui disqualifie, d'emblée, le changement et le considère comme porteur de désordre. L'autre nous voit, toujours, en train de fuir nos responsabilités. C'est toujours la faute des autres. C'est une psychologie collective. Ils cherchent toujours à se présenter comme éternelle victime innocente, irresponsable, voire impuissante face aux diverses crises qui les touchent ; ce qui leurs arrivent étant compris comme le résultat d'influences extérieures (politiques, économiques ou surnaturelles). Bien que Dieu les appelle dans le Coran à se prendre en charge [Coran S13 V11] "En vérité, Allah ne modifie point l'état d'un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes." L'autre voit le manque de cohérence entre ce que l'on dit, ce que l'on pense et ce que l'on fait. Prennent de belles résolutions, dire de belles paroles, et ensuite faire le contraire ou ne plus rien faire du tout. A la bouche de chaque Algérien le slogan " faites ce que je dis et non ce que je fais ". L'autre voit qu'on est trop lié au formalisme dans beaucoup de comportement " c'est la forme qui compte mais pas l'utilité ". Car ils ont peur d'être différents. Ce réflexe est lié, généralement, à un manque d'assurance et d'estime en soi. L'autre constate, tous les jours, que des messages négatifs parviennent, sans cesse, aux Algériens, vous êtes arriérés, ignorants, incapables, non-compétitifs, paresseux, sous-développés?etc. Ils ont fini par intérioriser ce message et à se comporter conformément à cette image négative. Toute créativité et action sont bloquées. Car d'après Thomas Huxley : " le grand but de la vie n'est pas le savoir mais l'action " L'autre voit que notre société est constituée de personnes individuelles et de groupes sociaux divers, qui chacun poursuit un but et une destinée propres à lui. Les biens particuliers se détruisent mutuellement et ne coexistent pas de manière complémentaire. Malheureusement, les Algériens n'ont pris que le matérialisme et l'égoïsme de la civilisation occidentale. Ils ne sont pas conscients de la nécessité de promouvoir le bien-être collectif qui pourra donner un véritable développement. Ainsi, l'autre m'a présenté une approche, totalement, différente, une approche axée sur les valeurs. Il ne s'agit plus de travailler plus vite, plus dur et d'avantage, mais d'aller au-delà, car l'important n'est pas d'aller encore plus vite mais de bien s'orienter. S'il n'y a pas de solution rapide, il y a, cependant, une voie, une issue. Cette voie repose sur des valeurs humaines, reconnues depuis toujours. L'autre vient de m'offrir une boussole me permettant de savoir ce qui est important pour nous. C'est l'énoncé d'un peuple simple et clair, selon ces valeurs humaines et morales qui va faire naître, dans le cœur et l'esprit de chaque citoyen, un cadre de références, un ensemble de critères ou directives selon les lesquels ces citoyens se gouverneront de manière autonome. Ils n'auront besoin de personne pour les d'ériger, les commander, les surveiller ou les critiquer, sans arrêt. Ils incarnent leur pays. L'autre, me fait rappeler l'histoire d' 'Alice au pays des merveilles' et la similitude avec notre situation actuelle et cela, quand Alice se promenait au pays des merveilles. Elle était enchantée par les paysages et la beauté des lieux. Elle passait d'une découverte à une autre. A la croisée des chemins, elle s'inquiète sur la bonne direction à prendre. Elle rencontre alors un lièvre, qui lui paraît bien sage, et elle lui demande : " Quel chemin dois-je prendre ? " L'animal lui répond : " Où allez-vous ? " Alice lui dit : " Je ne sais pas. " Le lièvre lui rétorqua : " Alors, tous les chemins sont bons. " |
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