|
![]() ![]() ![]() ![]()
Les parents des disparus ont tenu hier un
rassemblement à l'entrée du jardin public Bachir-Bennacer,
situé sur les allées Benboulaid en plein
centre-ville, pour protester contre le silence des autorités concernant leurs
fils, filles, épouses ou maris, disparus durant les années 90.
Les protestataires, surtout des femmes, brandissaient les photos de leurs proches disparus durant cette période en criant à tue-tête des slogans hostiles au pouvoir, à l'instar de «Gouvernement terroriste», «Il n'y a pas de loi dans ce pays, seule celle du fusil et de la force prime», «On nous dit qu'il faut oublier, mais peut-on le faire pour des êtres chers ?» «Rendez-moi mon enfant», crie une des femmes en pleurant. «Il ne s'agit pas de disparition mais d'enlèvement pur et simple. Seulement le gouvernement ne veut pas le reconnaître», explique-t-elle. Une autre femme a évoqué le cas de son mari. «Cela s'est passé également la nuit, dira-t-elle, et ce sont des gens des services de sécurité cagoulés qui l'ont pris. Depuis, aucune nouvelle. » « Qu'on nous dise la vérité s'ils sont morts, qu'on fasse notre deuil !», réclament-ils. Un cordon de policiers a été déployé tout autour et au plus près des protestataires, ce qui n'a pas manqué d'occasionner des bousculades, mais sans mettre fin aux cris. A rappeler, enfin, que les parents des disparus se regroupaient d'ordinaire tous les jeudis matin devant le cabinet du wali, et ce depuis des années. Le déplacement du rassemblement vers le centre-ville et en milieu de semaine a été décidé à l'occasion de la Journée internationale des personnes disparues, d'une part, et pour donner plus d'écho à leur mouvement, d'autre part. |
|