De
nombreux travailleurs affectés à la production au sein de l'usine de la Société
nationale des tabacs et allumettes (SNTA) d'El-Haria,
dans la commune de Benbadis tout près d'El-Khroub, ont été mis par leur administration en congé
technique de trois jours à partir de dimanche dernier (3 juin) pour, leur
a-t-on dit, lancer une opération d'inventaire du matériel avant de remettre
l'unité de production à la société mixte algéro-émiratie
qui en avait fait l'acquisition.
Contacté
hier matin, le secrétaire général de l'Union locale UGTA d'El-Khroub, M. Aroudji Hamid, nous a
confirmé l'information en indiquant avoir reçu dimanche des appels de détresse
venant de nombreux travailleurs affectés à la production et de l'information
faisant état qu'ils avaient été libérés par les responsables de l'usine. «J'ai
accouru aussitôt pour demander des explications aux responsables. Et
l'inspecteur du travail de la subdivision d'El-Khroub,
alerté lui aussi, en avait fait de même. Et nous avons constaté qu'une grande
effervescence régnait parmi les travailleurs qui nous ont expliqué que la
direction de l'usine leur avait donné un congé collectif de trois jours, du
dimanche au mardi, leur disant qu'ils peuvent reprendre leur poste ce mardi,
juste le temps d'effectuer une opération d'inventaire sur les machines et
l'outillage affectés à la production». Ajoutant que sur le site, « les
travailleurs étaient en effervescence et ils ont fait part de leur angoisse en
disant qu'il s'agissait ni plus ni moins d'un licenciement collectif déguisé »,
a expliqué M. Aroudji. Le représentant de l'UGTA et
l'inspecteur du travail ont pris contact avec la direction de l'usine qui les a
rassurés qu'il s'agit simplement de libérer les ateliers de production pour
faire l'inventaire des machines et des outils. « On ne peut pas faire
l'inventaire si les travailleurs sont en place et occupés à la production. Nous
avons décidé alors de les libérer en leur disant de revenir mardi. C'est tout.
Et pour preuve, les agents de l'administration et des autres services de soutien
et tout autre personnel qui ne gène pas l'opération
d'inventaire, tels que le service de garde et l'équipe de nuit, ont été
maintenus à leurs postes respectifs », ont rétorqué les responsables
administratifs de l'unité de production qui ont ajouté que les responsables de
la section syndicale de l'unité ont été informés des dispositions qui ont été
prises. « Je pense qu'il s'agit d'un problème de communication qui n'a pas été
fait correctement, a considéré le responsable de l'UGTA d'El-Khroub, ajoutant qu'il pense bien que « les travailleurs
vont reprendre normalement leurs postes dès mardi ». Toutefois, des
travailleurs concernés par ce congé momentané que nous avons réussi à contacter
hier, ont soutenu mordicus que cela ressemble à un licenciement. « Les
assurances fournies par les responsables administratifs n'ont pas fait tomber
la tension au sein du collectif », nous ont-ils affirmé. « Car l'option du
licenciement chez les nouveaux propriétaires de l'usine est une donnée réelle
et constante », ont-ils ajouté, avant de nous informer que leurs représentants
syndicaux ont été dépêchés à Alger pour se concerter avec leurs collègues des
autres unités de production implantées sur tout le territoire national et
arrêter une stratégie pour contrer cette tendance qui se confirme.