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Débat :
La nouvelle gouvernance du monde: Comment deux milliards d'habitants encadrent le destin des six autres
par Rédha Tir* La
géopolitique mondiale et les règles de gouvernance planétaire traversent une
rupture historique, marquée par des alliances inédites et des forces
technologiques et économiques qui redéfinissent la puissance et les rapports de
force globaux - une transformation que nous vivons en direct, qui pulvérise les
cadres idéologiques préexistants.
L'intelligence artificielle ne relève plus du champ des outils, ni même de celui des politiques publiques. Elle constitue désormais une capacité de puissance à part entière, au même titre que l'énergie, l'industrie lourde ou l'arme stratégique en leur temps, dont l'effet multiplicateur excède celui de toutes les capacités de puissance qui l'ont précédée. Transnationale par essence, elle traverse les frontières, déséquilibre les hiérarchies établies et recompose les rapports de force globaux sans attendre l'adaptation des États. Les États-Unis, la Chine, l'Europe, la Russie, l'Inde - et demain d'autres pôles - s'affrontent pour le contrôle des modèles, des capacités de calcul et des chaînes de données, comme on s'affrontait autrefois pour la maîtrise des mers, des détroits et des routes commerciales. Mais cette reconfiguration s'opère dans un temps comprimé : la séquence historique est accélérée, sans périodes de stabilisation intermédiaires. Ce qui se joue n'est pas la régulation d'une technologie, mais la formation d'un nouvel ordre de puissance, dans lequel une minorité démographique hautement équipée façonne, encadre et contraint le destin de la majorité mondiale. Le monde en cours de naissance n'est pas normé : il est structuré par la capacité à imposer sa trajectoire. Cette recomposition ne surgit pas dans un vide institutionnel. Elle s'inscrit dans un monde où le pouvoir n'a jamais disparu, mais où il s'est exercé sans se dire, sans se nommer, et souvent sans se formaliser. Pour comprendre ce qui est en train de naître, il faut donc se défaire des catégories rassurantes héritées du discours international.Il faut se méfier des mots trop bien rangés. « Gouvernance mondiale » en fait partie. On continue de l'utiliser comme si elle avait réellement existé, ou comme si son absence expliquait mécaniquement les désordres actuels. Or l'expérience des dernières décennies raconte autre chose. Le monde ne souffre pas d'un déficit de pouvoir. Il fonctionne, au contraire, sous une densité de contraintes rarement atteinte auparavant. Ce qui s'est installé n'a rien d'un gouvernement au sens classique. Il n'y a pas de centre unique, pas de texte fondateur, pas de légitimité formalisée. Il y a, en revanche, une capacité très inégalement répartie à fixer les paramètres dans lesquels les autres doivent évoluer.Tous participent à cette compétition, mais seuls quelques-uns disposent d'une capacité d'encadrement systémique, c'est-à-dire du pouvoir de fixer les paramètres généraux dans lesquels les autres doivent agir. Trois États - les États-Unis, la Chine et la Russie - concentrent cette capacité. Leur poids démographique est limité à l'échelle mondiale, mais leur influence sur les trajectoires politiques, économiques et sécuritaires des autres n'en est pas moins décisive. Cette influence ne s'exerce pas par des ordres directs. Elle passe par des mécanismes plus profonds, souvent moins visibles : la possibilité de garantir ou de retirer la sécurité, d'ouvrir ou de fermer l'accès aux financements, aux technologies, aux ressources énergétiques, aux circuits de reconnaissance internationale. Autrement dit, par le contrôle de ce sans quoi gouverner devient vite théorique. Le monde contemporain n'est donc pas réellement gouverné. Il est maintenu dans un cadre, parfois souple, parfois brutalement contraignant. Les États continuent d'exister juridiquement, mais leur marge de décision dépend de choix qu'ils ne maîtrisent pas toujours. La souveraineté n'a pas disparu ; elle s'est concentrée, et cette concentration structure désormais l'ensemble du système international. I. Après l'hégémonie américaine : une concentration durable de la puissance À la fin de la guerre froide, l'idée d'une domination américaine durable s'est imposée avec une facilité qui, rétrospectivement, étonne. La supériorité militaire était manifeste, l'économie américaine centrale, le dollar incontournable. Beaucoup ont pris cette configuration pour un nouvel état stable du monde. Elle ne l'était pas. La phase unipolaire a existé, mais elle a rapidement montré ses limites. Les interventions militaires longues et coûteuses, les crises financières, la montée en puissance d'autres acteurs industriels et technologiques ont progressivement érodé la capacité des États-Unis à structurer seuls l'ordre mondial. Pour autant, cette érosion n'a pas débouché sur un partage équilibré du pouvoir. Ce qui s'est mis en place est plus resserré, plus rigide : une concentration oligopolistique de la puissance. Trois États disposent aujourd'hui, chacun selon des modalités différentes, de leviers de contrainte hors de portée de la majorité des autres. Les États-Unis conservent une position singulière. Leur force ne tient pas seulement à leurs capacités militaires, mais à leur aptitude à transformer des instruments apparemment techniques - droit, finance, normes, infrastructures numériques - en outils politiques. Sanctionner, ralentir, exclure, dissuader peuvent se faire sans déployer un seul soldat. Cette capacité à agir à distance constitue l'un des cœurs de leur puissance contemporaine. La Chine a suivi une trajectoire différente. Elle a bâti son influence moins par la projection militaire que par l'occupation progressive des chaînes de valeur, des infrastructures et des standards industriels. Sa force réside dans la durabilité des dépendances qu'elle a construites. Se dégager de ces relations est possible sur le papier. Dans la pratique, cela suppose du temps, des ressources et une prise de risque que peu d'États sont prêts à assumer. La Russie, enfin, occupe une place à part. Son poids économique est limité, mais sa centralité stratégique reste forte. Son arsenal nucléaire, son rôle énergétique et sa disposition à recourir à la force sans chercher une légitimation large lui confèrent une fonction spécifique : rappeler que, malgré la financiarisation et la numérisation du monde, la contrainte ultime n'a pas disparu. L'ensemble ne forme ni un équilibre harmonieux ni un système coopératif. Il s'agit d'une cohabitation sous tension, fondée sur des lignes rarement explicitées mais largement intégrées. La stabilité qui en découle n'est pas normative ; elle est prudente, dissuasive, toujours réversible. II. Trois leviers pour tenir le monde : force, argent, information La domination contemporaine ne repose plus d'abord sur le territoire. Elle s'exerce par la maîtrise des systèmes sans lesquels les sociétés modernes ne fonctionnent pas. La force : contenir plutôt que pacifier Les États-Unis disposent du dispositif militaire le plus étendu jamais constitué, garantissant les grandes routes maritimes et les zones jugées vitales. La Russie impose ses propres seuils de tolérance dans son voisinage stratégique et au-delà. La Chine modifie progressivement les équilibres militaires de l'Indo-Pacifique et se prépare, sur le long terme, à des scénarios de confrontation autour de Taïwan. Aucune de ces puissances ne cherche à pacifier durablement le monde. Elles gèrent la violence. Les conflits sont maintenus à un niveau jugé supportable, déplacés géographiquement, instrumentalisés. La guerre de haute intensité devient un privilège réservé à quelques acteurs. Pour les autres, l'escalade est hors de portée, ce qui inscrit la hiérarchie dans la durée. La finance : contraindre sans administrer La finance constitue aujourd'hui l'un des outils de pouvoir les plus efficaces. Le dollar permet aux États-Unis d'agir sans recourir directement à la force. La dette, la notation souveraine et les normes de conformité transforment des fragilités économiques en leviers politiques. La Chine tente d'aménager des voies alternatives, sans renverser l'architecture existante. La Russie, sous sanctions, explore des stratégies de contournement qui renforcent toutefois d'autres formes de dépendance. Dans cet ensemble, contrôler l'accès au financement revient à orienter les choix politiques sans les formuler explicitement. L'information : gouverner par anticipation Le levier informationnel est sans doute le plus structurant. Les infrastructures numériques donnent aux États-Unis une visibilité globale sur les flux de données. La Chine développe un modèle fondé sur le contrôle algorithmique et la surveillance, qu'elle diffuse à l'extérieur. La Russie investit la guerre informationnelle et le cyberespace. Malgré leurs différences, ces stratégies convergent sur un point : la capacité à modeler l'espace cognitif. La gouvernance ne se contente plus de sanctionner. Elle anticipe, conditionne, rend certaines options impensables avant même qu'elles ne soient débattues. III. Conflits contemporains : une violence tenue à distance À regarder la surface du monde, tout semble indiquer une montée incontrôlée des tensions. Les conflits se multiplient, les discours se durcissent, les lignes de fracture se déplacent. Pourtant, sous cette agitation apparente, une régularité s'impose. Les grandes puissances ne se comportent pas comme des acteurs emportés par le désordre. Elles avancent avec prudence, parfois brutalement, mais rarement au hasard. Une règle non écrite structure leurs comportements : ne pas se heurter frontalement. Elle ne relève ni d'une morale partagée ni d'une confiance mutuelle. Elle découle d'un calcul simple, presque banal : le coût d'un affrontement direct serait démesuré, politiquement ingérable, stratégiquement incertain. Mieux vaut donc accepter une conflictualité diffuse, périphérique, parfois longue, que risquer une rupture centrale. Les États-Unis, la Chine et la Russie ne coordonnent pas leurs actions. Ils n'en ont ni l'envie ni les mécanismes. En revanche, ils perçoivent clairement les espaces où l'intervention directe de l'un impose la retenue des autres. Cette perception commune ne pacifie rien. Elle organise la violence, la déplace, la fragmente. Les conflits deviennent tolérables tant qu'ils ne remettent pas en cause l'équilibre général du système. Dans ce cadre, chacun agit selon ses propres instruments. Les États-Unis privilégient l'action indirecte : sanctions, soutien militaire à distance, pression diplomatique, encadrement juridique et financier. La Russie, disposant de marges économiques plus étroites, accepte plus facilement l'usage visible de la force, les interventions limitées, les démonstrations de puissance, tout en jouant de l'énergie comme d'un levier politique. La Chine avance plus lentement, par l'investissement, la médiation sélective, le contrôle des infrastructures et la maîtrise de l'information. Ce mode de gestion produit un paysage instable, mais rarement incontrôlé. Les conflits ne sont pas réglés. Ils sont maintenus, parfois volontairement prolongés, parfois simplement tolérés. La stabilité du centre repose sur cette périphérie sous tension. Ce système ne cherche pas la paix. Il cherche à éviter la rupture. IV. L'Arctique : là où le pouvoir redevient matériel Il existe peu d'espaces où la nature réelle du nouvel ordre mondial apparaît avec autant de netteté que dans l'Arctique. Longtemps reléguée aux marges de la géopolitique, cette région s'est imposée sans bruit comme un point de convergence stratégique. Le changement climatique n'y a pas seulement modifié les paysages. Il a rouvert des possibles. La fonte progressive des glaces transforme des routes autrefois impraticables en corridors maritimes viables. Les distances entre l'Asie, l'Europe et l'Amérique du Nord se contractent. Les ressources énergétiques et minérales, longtemps inaccessibles, deviennent exploitables. Dans cet environnement, une réalité s'impose rapidement : le droit international pèse peu face à la capacité d'agir dans la durée. La Russie a compris très tôt ce que cette région pouvait devenir. Elle y dispose d'un avantage difficilement contestable : l'étendue de ses côtes arctiques, une flotte de brise-glaces nucléaires sans équivalent, des infrastructures militaires et logistiques adaptées à des conditions extrêmes. Elle ne revendique pas seulement des droits. Elle occupe, elle opère, elle contrôle. La Route maritime du Nord n'est pas administrée par des textes, mais par des moyens concrets. Les États-Unis observent cette montée en puissance avec inquiétude, conscients de leur retard capacitaire. Les discours se multiplient, les stratégies s'esquissent, mais les leviers immédiats restent limités. La Chine, quant à elle, s'invite dans la région sans y être riveraine. En intégrant l'Arctique à sa « Route de la soie polaire », elle reconnaît implicitement une réalité simple : sans accord, explicite ou tacite, avec Moscou, sa présence resterait symbolique. L'Arctique rappelle ainsi une vérité souvent oubliée dans les débats sur la gouvernance mondiale : le pouvoir commence là où l'on peut tenir un espace, physiquement, durablement, indépendamment des proclamations juridiques. V. Les autres : vivre avec des marges étroites Pour la majorité des États, le monde contemporain se résume à une succession d'arbitrages contraints. Les trajectoires stratégiques ne sont plus librement dessinées. Elles sont négociées, ajustées, parfois subies. Sécurité, financement, technologie, énergie, information : chaque choix engage des dépendances difficiles à défaire. L'Afrique offre une lecture particulièrement claire de cette situation. La sécurité y dépend souvent d'acteurs extérieurs. Le financement du développement est conditionné. Les infrastructures critiques sont conçues, financées ou exploitées par des partenaires étrangers. Même les récits dominants sur la stabilité, la gouvernance ou la transition énergétique sont produits ailleurs. La souveraineté n'y disparaît pas. Elle se compose, se fragmente, se renégocie en permanence. Mais cette condition ne se limite pas au Sud global. L'Europe elle-même, malgré son niveau de richesse et sa densité institutionnelle, voit sa capacité d'action stratégique se restreindre. Dépendances énergétiques, vulnérabilités technologiques, contraintes sécuritaires extérieures pèsent lourdement. La gouvernance par les règles et les indicateurs assure une certaine stabilité procédurale, mais elle peine à produire une autonomie politique substantielle. La décision se déplace vers des espaces techniques, éloignés du débat démocratique. À cela s'ajoute un élément souvent sous-estimé : la reconnaissance numérique et documentaire. Ce qui n'est pas conforme aux standards dominants - techniques, financiers, informationnels - devient invisible. Non finançable. Non sécurisable. Dans un monde saturé de données et de procédures, exister politiquement suppose désormais d'être lisible par les architectures du pouvoir. VI. Énergie, minerais, transition : ce qui change, et ce qui ne change pas Il est tentant de raconter la transition énergétique comme un moment de rupture. Le mot rassure. Il donne l'impression que l'histoire corrige enfin ses propres excès. Mais lorsqu'on regarde les choses de plus près - non pas depuis les sommets diplomatiques, mais depuis les chaînes d'approvisionnement, les sites d'extraction, les arbitrages industriels - l'image se brouille. Ce qui est en train de se produire ressemble moins à une sortie qu'à un déplacement. Les dépendances ne disparaissent pas. Elles changent de forme, de géographie, parfois de vocabulaire. L'électricité remplace partiellement le carbone, le numérique s'infiltre partout, mais le socle matériel demeure. Et ce socle est minéral. Lithium, cuivre, cobalt, nickel, graphite, terres rares : ces mots circulent désormais comme des évidences techniques. Ils sont pourtant tout sauf abstraits. Ils renvoient à des territoires précis, à des États aux marges de négociation étroites, à des environnements fragiles, à des rapports de force anciens que l'on croyait, à tort, en voie d'extinction. La transition ne met pas fin à l'extraction. Elle la requalifie. On observe alors un paradoxe familier. Des régions entières deviennent soudain « stratégiques », invitées dans les discours, courtisées dans les forums internationaux. Mais la partie décisive se joue ailleurs. Dans le raffinage. Dans la transformation. Dans la capacité à imposer des standards industriels. Là où la valeur s'épaissit, là où les marges se décident.Sur ce terrain, certains ont pris de l'avance. La Chine, notamment, n'a pas attendu que la transition soit proclamée pour investir les segments les moins visibles, mais les plus structurants. Elle n'a pas seulement sécurisé des gisements. Elle a organisé des filières. Ce différentiel ne se rattrape pas rapidement, quels que soient les discours volontaristes. Pour les États producteurs, l'équation est étroite. Refuser l'exploitation, c'est s'exposer à une marginalisation économique immédiate. L'accepter sans maîtriser les chaînes de valeur, c'est s'inscrire dans une dépendance renouvelée. Le langage environnemental, souvent porté de l'extérieur, laisse peu d'espace à une négociation équilibrée. La transition devient alors moins un choix qu'un cadre imposé, difficile à contester sans s'exposer. Et pendant que l'on proclame l'avènement d'un monde post-carbone, les hydrocarbures continuent de structurer les finances publiques, les alliances, les rapports de force. Les crises récentes l'ont rappelé sans ménagement. Le pouvoir énergétique n'a pas disparu. Il coexiste avec les nouvelles contraintes, parfois en les renforçant. Conclusion - Un ordre qui tient parce qu'il ne s'annonce pas Il serait erroné de voir dans le monde actuel un espace livré au désordre. Il est, au contraire, étrangement stable, précisément parce que cette stabilité ne repose sur aucun principe affiché. Elle émerge de la superposition de contraintes, de dépendances et de seuils tacites que chacun a appris à intégrer. Les grandes puissances ne gouvernent pas le monde comme on administre un système. Elles en fixent les conditions de faisabilité. Elles définissent ce qui coûte trop cher, ce qui expose trop, ce qui devient impraticable. La plupart du temps, elles n'ont même pas besoin d'intervenir directement : le cadre fait le travail.Pour les autres, la question n'est plus celle d'une souveraineté pleine et abstraite. Elle est beaucoup plus prosaïque. Il s'agit de conserver des marges, parfois étroites, parfois instables, dans un environnement saturé de normes, de dépendances et de contraintes invisibles. L'autonomie n'est plus un état : c'est une pratique quotidienne, faite d'ajustements, de contournements et de calculs silencieux. Cette stabilité apparente masque cependant une concentration de pouvoir qui restructure profondément la scène internationale. Reste une inconnue. Aucun système fondé sur l'acceptation tacite des contraintes n'est éternel. Les ruptures ne prennent pas toujours la forme de crises spectaculaires : elles commencent souvent ailleurs, par des décrochages discrets, des refus partiels, des bifurcations que personne ne proclame. Le monde actuel tient, mais la question demeure : combien de temps, et à quel prix ? L'inégibilité à la souveraineté qui se dessine et la fin de la pertinence des organisations internationales classiques se manifestent dans un contexte où de nombreux acteurs bénéficient des biens collectifs sans y contribuer, un phénomène théorisé par Mancur Olson sous le concept de free rider. Dans ce cadre, seuls trois États - les États-Unis, la Chine et la Russie - construisent et structurent véritablement leurs alliances, concentrant la capacité de façonner les conditions dans lesquelles les autres doivent évoluer. Leur poids démographique reste limité à l'échelle mondiale, mais leur influence sur les trajectoires politiques, économiques et sécuritaires des autres États demeure décisive. * Professeur.Expert-Consultant International Ancien président du Conseil National Économique, Social et Environnemental (CNESE)-Algérie |
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