Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

FAF - De Rabah Madjer à Abdelmadjid Yahi: Les bannis de Raouraoua réhabilités par Zetchi

par Kamel Mohamed

Tous ceux qui ont été bannis au temps de l'ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua, sont de retour. Le banni des bannis, Rabah Madjer en l'occurrence, a été le premier à être réhabilité par le nouveau président de la FAF, Kheireddine Zetchi. Madjer qui est «l'ennemi juré» de Mohamed Raouraoua a été désigné par Zetchi comme conseiller technique à la fédération. Quelques mois plus tard, Madjer retrouve la sélection nationale en tant qu'entraineur, alors qu'il a été limogé par Raouraoua de manière peu élégante de cette même sélection en 2002. Quand Madjer faisait des commentaires sur l'équipe nationale en sa qualité de consultant sur les plateaux de télévision, Raouraoua répondait que Madjer n'avait pas le droit de critiquer des entraîneurs plus calés et plus diplômés que lui. Madjer était l'ennemi juré de Raouraoua et toutes les tentatives de les réconcilier avaient échoué. Suspendu par Raouraoua, Djamel Menad n'a pas pu exercer pendant deux ans en tant qu'entraineur. Quand il était entraineur au MCA, il avait refusé, sous instruction du président du club de l'époque Omar Ghrib de saluer le Premier ministre et les membres du gouvernement à la fin du match de la finale de la Coupe d'Algérie perdue en 2013 contre l'USMA. Menad qui n'était pas apprécié par l'ex- président de la FAF car n'ayant pas la langue dans la poche, n'a pas bénéficié de la grâce accordée par Raouraoua à des entraineurs et joueurs suspendus. Idem pour Meziane Ighil, qui était laminé par Raouraoua. Ighil était candidat à la présidence de la FAF, en concurrence avec Raouraoua en 2001, ce qui explique la rivalité entre les deux hommes.

A l'époque, Raouraoua avait actionné ses connaissances pour interdire la candidature de Meziane Ighil. Saâdane qui n'a jamais été accepté par Raouraoua en tant que sélectionneur national, est également réhabilité. Pour rappel, Raouraoua avait tenté à maintes reprises de limoger Saâdane de l'équipe nationale.

Il voulait mettre fin à ses fonctions avant le Mondial-2010, mais les plus hautes autorités du pays avaient remis le président de la fédération à sa place, l'instruisant de «laisser le cheikh travailler dans la sérénité». Finalement, Raouraoua a réussi à pousser Saâdane à la démission, juste après le Mondial de 2010. L'ancien vice-président de la FAF et ex-président de la Ligue nationale de football, Mohamed Mecherara était marginalisé par Raouraoua également. Zetchi lui a fait appel pour le désigner au poste de conseiller bénévole à la FAF dans le but de bénéficier de son inestimable et riche expérience. De son côté, le président de l'US Chaouia, Abdelmadjid Yahi, qui a dénoncé la dictature de Raouraoua, a été radié à vie par le président de la FAF. Yahi avait affirmé que la corruption se pratique dans la transparence dans le football algérien, affirmant qu'il avait arrangé des matches.

Côté joueurs, ceux qui étaient bannis du temps de Raouraoua sont également réhabilités, à commencer par ceux du Paradou. Ramy Bensebaini est le premier joueur du Paradou à être sélectionné, bien qu'il évolue à présent en France.

L'ancien joueur de l'USMA, Zineddine Ferhat (actuellement au Havre), est également de retour. Il a été évincé de l'équipe nationale des U23 par l'ancienne FAF qui l'avait privé d'une participation aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2014. Raouraoua l'avait radié de toutes les sélections nationales. Il en est de même pour le gardien de but de l'USMA, Mohamed-Lamine Zemmamouche qui est écarté de la sélection du temps de Raouraoua et dont le retour est annoncé. En revanche, ceux qui étaient proches et fidèles à Raouraoua sont écartés de la FAF un par un. Zetchi les soupçonne de parasiter son travail. A titre d'exemple, Zetchi est persuadé que c'est un proche de Raouraoua qui a divulgué à la presse le contrat de Lucas Alcaraz.