En parlant de gestion anarchique de la distribution de l'eau potable, le ministre des Ressources en eau Hocine Necib, en visite de travail, hier, à Tébessa, a illustré ses propos par un exemple édifiant: «Il est inadmissible que sur les 120 litres d'eau transférés, seulement 50 litres parviennent aux usagers». Une gestion déficitaire dans le transport et la distribution, due entre autres à la vétusté des réseaux, aux raccordements illicites et piquages. Et d'ajouter «ma visite s'inscrit dans le cadre du programme de résorption du déficit, à travers des mesures d'urgence au profit de la wilaya de Tébessa». Autrement dit rentabiliser les ressources en eau existantes, avec une meilleure maîtrise de gestion, instruisant les responsables locaux d'accélérer les programmes de raccordement au réseau AEP. D'autant plus que l'Etat a mobilisé quelque 6 milliards de dinars au profit de la wilaya de Tébessa, pour l'amélioration de l'alimentation en eau potable.

Au cours de sa visite, Hocine Necib a inspecté le projet du barrage d'Aïn Babouche, dans la commune de Mazraâ, d'une capacité de stockage de 13 millions/m3 et dont l'étude sera achevée au début de 2018. A signaler que l'alimentation en eau potable de la wilaya de Tébessa provient à 90% des eaux souterraines, à travers la mobilisation de 166 forages, d'un débit total de 1.800 litres/seconde, avec une dotation/habitant de 180 litres. C'est aussi une capacité globale de mobilisation de 316 millions/m3/an, ainsi que deux barrages de 174 millions de m3. A propos des ressources en eau emmagasinées dans les 7 retenues collinaires et qui demeurent jusqu'ici inexploitées, le ministre a trouvé cela inadmissible, d'autant plus que les exploitants agricoles soulèvent à chaque fois le problème des autorisations de forage.

Le ministre s'est enquis du projet de transfert de 6.000 m3/jour d'eau vers Bir El Ater à partir du barrage de Saf Saf Ouesra, et 10 nouveaux forages, pour approvisionner les localités déficitaires. Le ministre des Ressources en eau et au cours d'une réunion avec les responsables locaux de son secteur, DRE et ADE, ceux-ci ont été instruits pour une prise en charge effective de ce problème de service public, qui est l'alimentation en eau potable, exigeant notamment l'amélioration de la distribution, des zones à vocation rurale, là où, selon lui, les insuffisances et perturbations sont les plus récurrentes. Des anomalies dues entre autres à la vétusté du réseau de distribution, coupures électriques et surtout au problème de gestion, en particulier dans certaines localités où le service public est encore assuré par les régies communales, souvent peu pourvues en moyens et savoir-faire.

D'autre part, le ministre a insisté aussi sur le recours à des petites entreprises dans les opérations d'intervention pour des travaux de maintenance du réseau d'AEP, ainsi que le redéploiement des effectifs des structures locales directement impliquées dans l'alimentation en eau potable.

A signaler que la réunion a regroupé 16 wilayas (dont Tébessa) les plus affectées par le problème de l'AEP, en particulier en cette période estivale.