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Campagne électorale: Un démarrage timide et des citoyens peu emballés

par Houari Barti

C'est dans une atmosphère qu'on pourrait qualifier de timide qu'a été lancée hier à Oran la campagne électorale pour les législatives du 4 mai prochain.

Les candidats à ces joutes, toutes formations politiques confondues, auront donc 21 jours avant le jour fatidique pour susciter l'intérêt à une élection législative qui est loin d'être perçue comme décisive ou ayant un quelconque impact sur le destin de l'électeur lambda comparé aux présidentielles où même aux élections locales. L'enjeu majeur des élections du 4 mai prochain reste ainsi et avant tout, et les formations politiques sont unanimes à le penser, «de donner un minimum de légitimité» à la prochaine Assemblée nationale en convaincant le maximum de gens à aller aux urnes et exercer leur droit de vote, quitte à ce que ça soit par le dépôt d'un bulletin blanc. Une tâche qui s'annonce d'ores et déjà des plus ardues, les citoyens étant en ce moment précis beaucoup plus préoccupés par les prix de la pomme de terre qui s'affolent à l'approche de ramadan que par le choix de leurs «futurs représentants» à la Chambre basse du Parlement. «A quoi serviront ces futurs députés si ce n'est à jouir de salaires mirobolants et d'avantages sociaux de tous genres pour eux-mêmes et leurs proches ?», nous diront, dépités, des jeunes chômeurs du quartier de Maraval. Pour eux, le Parlement est assimilé, au meilleur des cas, «à une chambre d'enregistrement des lois» qu'à un véritable espace de débat et de propositions au service du citoyen, au pire, à «une salle de spectacle pour divertir la plèbe», dont les héros sont des personnages loufoques tels que «Spicifique» ou «Tliba». Même tendance chez les plus âgés, eux qui pourtant s'intéressent en général beaucoup plus à la chose politique. Dans les réseaux sociaux, espace qui, normalement, constitue une plateforme de choix pour les militants et les partis politiques pour la promotion de leurs programmes respectifs, on constate la même morosité. Les internautes dz sont beaucoup plus stimulés par l'actualité politique internationale, à l'image de ce qui se passe en Syrie, aux Etats-Unis avec l'élection de Donald Trump ou par les élections présidentielles françaises que par le rendez-vous du 4 mai prochain. Mais pour les militants oranais dont on a pu récolter les impressions hier, «il est encore trop tôt» pour parler d'un quelconque désintérêt pour ces élections législatives. «On n'est qu'au premier jour de la campagne, et la mobilisation devrait se manifester crescendo au fur et à mesure que le rendez-vous du 4 mai s'approchera.»