
Les enfants de chouhada,
structurés au sein du «Mouvement national des enfants de chouhada
libres», une organisation non encore officielle, de création récente et qui ne
se revendique d'aucune organisation officielle appartenant à la mouvance des
anciennes organisations de masse coiffées par les partis connus, comptent tenir
conclave les 22 et 23 décembre courant dans la wilaya de Batna. Ordre du jour: «étudier la situation sociale de ses membres dans la
conjoncture politico-économique que traverse le pays et parler du sort qui a été
réservé à des revendications qu'ils ont présentées dernièrement aux organes
concernés de l'Etat», nous a expliqué hier le représentant du mouvement dans la
wilaya de Constantine. M. Rebrabi Abdesselem.
«Nous nous pencherons d'abord sur la question de l'article 25 de la loi du
moudjahid et du chahid qui a créé une sorte de ?fitna' entre les enfants de chouhada»,
ajoute notre interlocuteur pour motiver la rencontre en question qui va, selon
lui, réunir 25 wilayas du pays et plus d'une cinquantaine de membres du
mouvement. «Nous allons demander la révision de l'article en question, nous
prononcer et donner notre point de vue sur la question d'actualité concernant
la criminalisation du colonialisme français, sur la question de la double
nationalité qui a été portée dans l'amendement de la Constitution adoptée par
les deux chambres du Parlement. Il sera question également de l'éventualité de
création d'un parti politique ou de sortir avec une nouvelle forme
d'organisation qui puisse être plus représentative de tous les enfants de chouhada qui se sentent marginalisés par les organisations
officielles», a expliqué le représentant du mouvement dans la wilaya de
Constantine.
M. Rebrabi
considère que l'enfant de chahid est pointé du doigt
par les citoyens qui l'accusent de se sucrer abondamment en puisant dans le
trésor de l'Etat alors qu'en réalité sa situation socioéconomique laisse à
désirer et il n'est pas loin de vivre dans la précarité. «Et puis, rétorque
notre interlocuteur, il faut que chacun sache que la pension accordée à la
femme de chahid cesse d'être versée à la mort de
celle-ci. Elle ne peut pas être reversée à ses enfants. De ce fait, l'enfant de
chahid aujourd'hui ne possède aucun avantage étatique
de plus que celui accordé au simple citoyen».