Sur un cordon dunaire, long de 90 km de sable de construction, d'une bonne qualité, le pillage était devenu systématique, depuis la fermeture de la sablière d'Echatt, en 2003, par des tracteurs avec remorque, et des camions qui empruntaient des accès, ici et là, d'Echatt, en passant par El Battah, Sidi M'Barek, Berrihane, Ain Khiar, M'Ridima jusqu'à Oum Théboul. La course à l'eldorado par les pilleurs de sable, sans vergogne, a pris de l'ampleur obligeant le commandement de la Gendarmerie, en collaboration avec les pouvoirs publics à prendre des mesures, à même de battre en brèche ces agressions, répétées sur le cordon dunaire du littoral.

En ce sens, une stratégie a été mise en place afin d'empêcher et de décourager le pillage du sable, avec la mise en place de tranchées et la présence de patrouilles pour surveiller ce dispositif. Des mesures impliquant d'autres secteurs, tel le Commerce, ont été appliquées pour le contrôle et l'analyse du sable saisi, afin de déterminer son origine locale. Même les vendeurs de matériaux de construction ne seront pas épargnés par ces mesures. Des missions combinées avec le secteur des Forêts sont, également prévues.

Par ailleurs, un arrêté de wilaya est attendu afin de réglementer le déplacement des tracteurs. Celle-ci pourra se constituer, également, partie civile. Les contrevenants s'exposeront à de fortes amendes et l'infraction constatée relèvera, désormais du pénal, contrairement à ce qui se faisait par le passé où le pilleur de sable payait une simple amende équivalente à une contravention routière.

Contacté, M. Kada Djelloul, commandant de Groupement de la Gendarmerie d'El Tarf, dira que le cordon dunaire reboisé à coup de milliards, par l'Etat, protège les riverains, l'écosystème, les terres agricoles. Plus grave encore, les agressions anarchiques sur le sable qui constitue un véritable rempart pour la protection de ces espaces, risquent de faciliter la pénétration de l'eau de mer qui salera la nappe phréatique de Bouglèze qui alimente les populations de huit communes d'El Tarf et une partie de la population de Annaba.