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AÏN-TEMOUCHENT: L'irrigation d'appoint pour les oliviers

par Mohamed Bensafi

Aujourd'hui, les spécialistes de l'arboriculture se sont aperçus aussi que l'olivier est un arbre fruitier comme les autres et que, si on lui «donne à boire» pendant les seules périodes où il a soif, sa production de fruit est nettement améliorée, en quantité et en qualité. Dans la wilaya d'Aïn-Temouchent, l'oléiculture a connu, ces dernières années, une évolution notable, couronnée en 2015 par une récolte qui avoisinerait les 122.000 quintaux d'olives.

L'essor de cette arboriculture s'explique en grande partie par l'adoption de techniques modernes, dont l'intensification (200 oliviers à l'hectare) et le recours à l'irrigation, qui assure des rendements réguliers et stables. Il est même envisagé, à l'horizon 2016, de porter cette arboriculture à 2 millions d'oliviers sur une surface globale de 10.000 ha à travers différentes régions de la wilaya, soit une superficie de 10% supplémentaires dans les zones propices à cette culture. Les terres plantées d'oliviers forment aujourd'hui une bande verte de 10.000 hectares qui contribue à protéger la wilaya contre la désertification et la montée des eaux salines comme la grande Sebkha d'Oran. Les paysans de ces régions y ont trouvé une activité peu exigeante en termes d'efforts et qui garantit, en plus, des revenus d'appoint conséquents.

Les services locaux du secteur entendent, en outre, relever le challenge de transformer, dans les prochaines années, des communes comme El-Malah, Chabaât-El-Ham et Hammam-Bouhadjar, en pôles oléicoles afin d'accompagner l'évolution de la production d'olives enregistrée d'une année à une autre dans cette zone de la wilaya qui comprend également celles de Terga, El-Amria, Hassi-El-Ghella et Ouled-Boudjemaâ.

Des solutions ont été cependant adoptées pour surmonter cet écueil, parmi lesquelles l'utilisation des techniques modernes pour la production de plants. Ainsi, le bond considérable réalisé par la filière oléicole dans la wilaya d'Aïn-Temouchent, sous l'impulsion du soutien public, est le fruit d'efforts aujourd'hui dirigés vers la modernisation de sa pratique par le recours, notamment, aux systèmes d'irrigation efficaces et d'intensification. L'irrigation au moyen du système goutte-à-goutte a permis de faire passer le nombre d'arbres par hectare de 100 (en 2011) à 200 en 2015. Le rendement moyen par hectare est actuellement de 14 quintaux. Enfin, l'oléiculture devrait générer, dans la wilaya, un nombre important d'emplois grâce à l'évolution de cette arboriculture, notamment dans les métiers d'entretien et d'exploitation des vergers ainsi que dans les activités annexes de transformation et de conditionnement. Terminer sans rappeler cette belle phrase toute significative de ce vieil fellah, serait leurrer tous les oléiculteurs, qui a dit : «L'olivier est un arbre béni et généreux qui n'a besoin que de peu d'attention pour fructifier avec abondance».