
Le nombre des
hadjis algériens décédés suite à la bousculade survenue à Mina (près de La
Mecque), s'élève à 33, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par le
ministère des Affaires étrangères qui fait état également de sept blessés
toujours hospitalisés à La Mecque, Djeddah et Médine, et 15 autres n'ayant pas
encore donné signe de vie. La même source précise que les listes des hadjis
décédés, blessés ou n'ayant pas donné signe de vie «sont disponibles au niveau
de la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères».
Un bilan global
de la bousculade de Mina, établi mercredi dernier, porte à 1.687 le nombre de
morts, selon des chiffres donnés par 31 pays, ce qui en ferait la catastrophe
la plus meurtrière de l'histoire du hadj. Comparé aux chiffres des
gouvernements et des commissions nationales du pèlerinage, le nombre de morts
avancé par les autorités saoudiennes a plus que doublé. Intervenant la semaine
dernière lors du forum du journal «Liberté», le ministre des Affaires
religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a réitéré la position algérienne de
«ne pas vouloir politiser la chose», et affirmé ne pas vouloir cautionner une
démarche «très politicienne» due aux différends entre l'Arabie saoudite et
l'Iran. «Le silence des autorités algériennes est dû à ce refus de politiser, à
ce refus de cautionner une démarche très politicienne (...) qui est due aux
différends entre les deux pays (Arabie saoudite et Iran)», a-t-il déclaré. Pour
le ministre, l'Algérie «n'est pas concernée par ce différend», elle aspire
plutôt à rassembler le monde musulman car, a-t-il dit, «nous sommes un pays
réconciliateur». «Nous ne remettons pas en cause l'autorité saoudienne dans l'organisation
du pèlerinage et nous ne remettons pas en cause le système de sécurité de
Mina», a-t-il tranché. L'Algérie «ne néglige pas ce qui s'est passé» dans la
bousculade, a indiqué par ailleurs, M. Aissa, soulignant qu'elle a le droit «de
savoir ce qui s'est passé» dans cet accident dans lequel l'Algérie a perdu 33
pèlerins. «Nous attendons les conclusions de l'enquête et ça ne veut pas dire
que les autorités algériennes négligent ce qui s'est passé. On attend les
résultats de l'enquête et si les résultats ne sont pas concluants, l'Algérie a
le droit de revenir à la charge et on doit savoir ce qui s'est passé et
pourquoi nous avons perdu des pèlerins de cette façon atroce et chagrinante»,
a-t-il dit. Il a indiqué dans ce sens qu'il y avait eu «faute humaine»,
ajoutant qu'il était par ailleurs «blasphématoire d'en imputer la
responsabilité à l'ensemble des pèlerins qui ont emprunté la voie qui leur
était réservée». «Nous savons qu'une protection a cédé, le balisage des voies
qui permettent d'emprunter les rues menant vers la scène de lapidation de Satan
et des voies qui permettent de regagner les campements. C'est des voies
séparées par une clôture et une des clôtures a cédé. Pourquoi elle a cédé,
c'est autour de cette question que l'enquête doit être ouverte», a-t-il
argumenté. Mohamed Aïssa a aussi dénoncé «l'instrumentalisation par les réseaux
sociaux à des fins politiciennes», à travers des montages de séquences,
affirmant que «les réseaux sont infiltrés et il y a de la manipulation et une
politisation». Concernant certaines agences touristiques qui ont failli dans
l'organisation du hadj notamment dans le non respect des conditions sanitaires,
la surcharge des chambres, le ministre a assuré qu'elles vont être rayées de
l'organisation du pèlerinage. Il a en outre annoncé que la subvention de 24.000
DA par hadji octroyée par l'Etat ne sera pas reconduite l'année prochaine.