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Centre :
Le Colonel Idir Mahmoudi, commandant du groupement de la Gendarmerie, à Tizi Ouzou, au « Le Quotidien d'Oran »: «Tout le monde doit changer et évoluer »
par A. R. ![]() C'est
un jeune colonel, soft, souple maîtrisant l'art de la communication avec la
ferme volonté de construire les solutions adaptées, qui nous reçoit dans son
bureau. Tout en réfléchissant à la manière d'encourager et valoriser son
institution, ses hommes et la Kabylie, il répond, aimablement, au ?Quotidien
d'Oran'.
'Le Quotidien d'Oran' : Pourquoi choisit-on d'être gendarme ? Colonel Mahmoudi Idir : Pour être au service du pays, pour s'engager auprès des citoyens, non seulement, pour une mission de sécurité, mais pour participer aussi, à l'effort national, dans tous les secteurs d'activités. Donc pour moi, être gendarme c'est la meilleure façon de s'engager au profit de la Patrie. Q.O : Et quelle est, selon vous, la situation en Kabylie ? Colonel MI : Rien ne distingue la Kabylie des autres régions d'Algérie, et la Gendarmerie trouve pleinement sa place, dans cette région du pays. Ici comme ailleurs, les gendarmes concourent avec la même détermination et la même audace au maintien de l'ordre, à la sécurité des biens et des personnes et au développement tant culturel, social, qu'économique de la région. La Gendarmerie c'est aussi l'occupation de l'espace, le contact permanent avec les populations et des enquêtes judiciaires de haut niveau. Il y a des avancées à produire, il y a des chantiers de redéploiement à réaliser, à moyen et long termes, il y a des actions à produire, dans la durée. L'idée est de rationaliser les moyens humains et matériels sur des espaces géographiques redéfinis. Q.O ; Plus franchement comment évaluez-vous la relation entre la Kabylie et la Gendarmerie ? Colonel MI : (Sourire)?Vous cherchez à me tirer les vers du nez. Rien ne peut altérer la relation qui lie la Gendarmerie à la Kabylie et vice-versa. La preuve de ce que je vous dis, le groupement a reçu au cours de ces 5 derniers mois près de 10.000 appels sur le 10 55 (numéro vert mis à la disposition des citoyens) et autant de messages sur sa page Facebook ppgn.mdn.dz, demandant l'intervention et les conseils de la Gendarmerie. Au-delà de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, la Gendarmerie a d'autres priorités : la modernisation de ses structures, la professionnalisation des effectifs pour de meilleurs rendements. Au cœur de cette transformation, l'existence et la prolifération de nouveaux contextes d'intervention, la montée en puissance de nouvelles formes de crime organisé, l'apparition de nouvelles technologies de communication, sont autant de facteurs qui impliquent un bouleversement identitaire pour le gendarme algérien. Je pense qu'il y a, suffisamment, d'intelligence et de spontanéité intellectuelle en Kabylie pour comprendre les enjeux d'une telle réforme et son impact, tant sur la Gendarmerie que sur la société civile. Q.O : Si je comprends bien, la Gendarmerie est en train de changer? Colonel MI : Tout le monde doit changer, doit évoluer. Vous avez lu Darwin? (Nouveau sourire) Lorsqu'on n'évolue pas on régresse. Or la Gendarmerie, en dépit de sa spécificité, au sein de l'Armée, est un corps d'élite qui dispose d'un encadrement, hautement, qualifié qui lui permet de comprendre, à temps, les enjeux et les défis du moment à relever. Je pense que vous avez, au sein de la presse, une vision sur la théorie de Darwin. La Gendarmerie a, déjà, changé. Dans tous les cas, elle n'est plus dans cette conception prétorienne du métier, dans cette culture militaire bureaucratique qui a affadi l'image de marque de l'institution. Plus que l'émergence d'une Gendarmerie républicaine qui complète le service de l'État, par une nouvelle culture du service public, dans toutes ses configurations sociales et culturelles, on est des gendarmes, ?soft', au cœur de nouvelles technologies de communication. (Facebook, Twitter). Notre institution est présente sur les réseaux sociaux, tous les citoyens peuvent consulter notre page ?Facebook'. Maintenant, il faut le dire, nous devons concentrer nos efforts sur les points qui nécessitent un engagement, fort et collectif, aussi bien de la part de notre institution que de celle des populations locales. Ensemble nous ne pouvons qu'être forts et efficaces. Et cela, je pense que les élites locales le savent très bien. Q.O : Vous tendez la main aux élites locales? Colonel MI : Pas seulement aux élites locales, mais à toutes les Alg0ériennes et tous les Algériens. Avant tout, la Gendarmerie est au service de la citoyenneté. Nous évoluons dans un contexte particulier qui est fait d'une demande grandissante de sécurité de nos concitoyens. Notre capacité à agir repose sur deux axes fondamentaux : d'abord notre présence permanente au plus près de nos concitoyens, ensuite notre capacité à monter en puissance sur des territoires dont la sociologie propre confronte le gendarme à des réalités différentes de celles qu'il avait connues ailleurs, ou du moins qui n'existaient pas, il y a une vingtaine d'années. Car, il ne faut pas perdre de vue que le fléau du terrorisme auquel l'Algérie a eu à faire face, par le passé, a laissé bien des séquelles et des traumatismes, au sein de la société. Q.O : Une dernière question : qu'est-ce que nous ne savons pas nous Algériens et que vous savez vous de la Maison gendarmerie ? Colonel MI : Il y a beaucoup de fierté à être gendarme, à appartenir à une maison qui porte en elle, une forte cohésion nationale, qui porte en elle le désir constant de se sacrifier pour l'épanouissement et le rayonnement du pays. |
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