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L'Epargne privée pour relancer l'investissement : Les opérateurs économiques favorables... mais

par Mokhtaria Bensaâd



La diminution des ressources pétrolières et l'assèchement, par conséquent, des ressources financières ont poussé les banques à changer de cap et se retourner vers l'Epargne privée, pour relancer l'investissement. Les personnes physiques, commerçants ou non commerçants sont, donc, appelées à déposer, librement, leurs capitaux dans les banques, sans avoir la contrainte d'expliquer l'origine de ces fonds. Une nouvelle mesure qui semble diviser les opérateurs économiques. Certains sont favorables d'autres, par contre, affichent un désintéressement à cause des contraintes bureaucratiques et le manque de confiance entre l'Institution bancaire et l'épargnant. La relation entre les deux parties ne semble pas bien établie pour encourager ceux qui hésitent, encore, à aller faire le dépôt. Lors de la rencontre sur la Loi de finances complémentaire (LFC 2015) organisée, jeudi dernier, à l'hémicycle de la wilaya, par la Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Oranie, au profit des opérateurs économiques, la tendance était plutôt favorable pour le dépôt des capitaux mais avec des conditions. Les intervenants, lors des débats, ont insisté sur la levée des contraintes bureaucratiques afin de laisser le terrain fluide aux investisseurs qui désirent investir. Certains ont exprimé leur désarroi de la lourdeur des autorisations demandées pour chaque opération d'investissement et d'autres ont voulu négocier sur le soutien qui sera accordé aux opérateurs, en contre partie du dépôt des capitaux. Même si le directeur régional de la Banque nationale d'Algérie (BNA) et représentant de l'Association des banques et des établissements financiers, M. Abdelkader Tadja, en expliquant les dispositifs d'application de la « conformité fiscale volontaire » stipulée dans la LFC 2015, s'est montré, très rassurant, sur les moyens de facilitations mis en place pour le dépôt des capitaux. Les participants à cette rencontre ont, totalement, détourné le débat pour ne l'axer que sur les difficultés bureaucratiques qui freinent dit-ils, leurs affaires. Pourtant, du côté des banques et selon M.Tadja, la machine est bien huilée.

« En matière de capital », dit-il, « toutes les banques sont en situation confortable. Les crédits sont disponibles avec un taux bonifié. Les banques ont été instruites pour prendre en charge les déposants qui sont libres de déposer leurs capitaux. Nous voulons revenir aux normes de l'activité bancaire. Il n'y a plus de contrainte pour expliquer l'origine de l'argent déposé. Nous ne sommes pas là pour juger les personnes ». Même pour les clients qui refusent de déposer leurs capitaux à cause des intérêts, le directeur régional de la BNA a annoncé que pour cette catégorie de clients, il est prévu la création de produits bancaires alternatifs telles que les banques islamiques pour les prendre en charge.

L'ouverture des comptes facilitée pour les opérateurs économiques et les citoyens

En application de la conformité fiscale volontaire, les banques ont été instruites pour faciliter l'ouverture des comptes aux opérateurs économiques et aux citoyens. Si, par le passé, cette procédure était bloquée, elle est, désormais, possible afin d'encourager les déposants à faire leurs dépôts. Ainsi, a expliqué M. Tadja, les banques publiques ont été instruites pour faciliter l'ouverture des comptes particuliers ou d'épargne. Pour sa part, le directeur régional des Impôts d'Oran, M. Khabbaz a donné, lors de son intervention, des explications sur la conformité fiscale volontaire et notamment la taxe de domiciliation bancaire et l'impôt sur le patrimoine. Selon l'article 43 de la LFC 2015, « ?les fonds déposés, dans ce cadre, auprès des banques par toute personne, quelle que soit sa situation, font l'objet d'une taxation forfaitaire libératoire au taux de 7% ».