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Les pavillons des Urgences sont débordés durant le Ramadhan. Beaucoup de jeûneurs, qui ne savent pas concilier Ramadhan et santé, abusant d'un excès de nourriture, finissent aux Urgences. Durant les quatre premiers jours du jeûne, près de 250 personnes ont été prises en charge par les équipes médicales du service des Urgences de l'hôpital d'Oran, soit une moyenne de 60 cas par jour. Ces personnes souffrent, pour la plupart, de problèmes digestifs. En effet, il a été observé que les jeûneurs privilégient des repas excessivement riches pour compenser l'absence d'apports alimentaires, au cours de la journée et pallier, ainsi, la sensation de faim. Ainsi, la consommation de protides, glucides et lipides augmente, tandis que celle de crudités et d'eau diminue. « Cette dernière est remplacée par un apport accru d'excitants comme le café, le thé, les jus de fruits et autres boissons gazeuses » dira un médecin urgentiste. D'autres sont déshydratées, nécessitent des soins appropriés et sont, souvent, gardées en observation. Elles repartent avec des consignes claires : s'hydrater et éviter de jeûner. Une recommandation que beaucoup de personnes ne respectent pas. Ces derniers ont ajouté que leur service reçoit, également, beaucoup de personnes souffrant de maladies chroniques comme le diabète car la majorité des diabétiques ne respectent pas le régime alimentaire durant le Ramadhan. Les urgentistes ont indiqué que face à un cas pareil, ils sont obligés d'ausculter le malade et de lui demander une prise de sang afin de vérifier sa glycémie. Le mois de Ramadhan est réputé être la période de la surconsommation par excellence. Emportés par la fièvre acheteuse, beaucoup de jeûneurs sont tentés par tout ce qui défile sous leurs yeux, oubliant les règles d'hygiène et de sécurité alimentaire les plus élémentaires. « Ce qui n'est pas sans risques pour la santé», préviennent les spécialistes. La Fédération algérienne des consommateurs invite les jeûneurs à faire attention aux produits qu'ils consomment. Le principal contrôleur doit être le consommateur. Dans le même cadre une campagne de sensibilisation sur le jeûne et le diabète, le jeûne et d'autres pathologies, à l'exemple de l'hypertension artérielle HTA, est organisée, depuis jeudi, et pendant dix jours, par l'Etablissement de santé et de proximité (EPSP Front de mer), à la grande Mosquée ?Abdelhamid Ibn Badis'. D'importants conseils sont, donc, donnés sur la gestion du diabète pendant ce mois sacré. Au service des Urgences, on croise également, des jeunes et des moins jeunes venus pour des points de suture souvent à la suite de rixes. «Un grand classique», confie un infirmier qui s'est habitué, en ce mois, de recevoir ceux qui, sous prétexte de ne pas maîtriser leurs nerfs en étant sous l'emprise de la faim, finissent par en venir aux mains. Aux urgences, atterrissent également les accidentés de la route. « Les blessés constituent une bonne partie des patients, souvent des cas d'une extrême urgence et nécessitant une intervention rapide des médecins. Les urgences accueillent nombreux blessés victimes d'accidents de la route, des personnes victimes de coups et blessures volontaires suite à des disputes où des agressions », souligne un médecin. |
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